A quand le silence!
200.000 ames reclament 1/3 du territoire nationale. Avec les concessions faites par le pouvoir, Souss partagera bientot ses frontieres sudiques avec une entité etrangère qui ne nous porte pas dans son coeur. Pourtant aucun debat serieux n'a été ouvert sur le futur de notre region. On prefere garder le silence! A quand?
p.s.: un article d'Adgherni sur cette question! Vieux mais toujours actuel!
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Chacun peut se demander si Tamazight a sa part dans la résolution du problème su Sahara. Tamazight comme langue, identité, civilisation et culture, mais aussi Tamazight comme politique. Par la même occasion il s’agit de se demander si le Journal Tamzight joue un rôle quelconque et participe, à côté de l’effort national dans le règlement de ce problème qui nous a fait souffrir de puis l’année 1975.
Nos lecteurs doivent sans doute se rendre compte que des lettres d’Assa, d’Aguelmim, de Laayoune se rapportant à la civilisation amazighe continuent à nous parvenir. Toutes démontrent la solidarité des liens unissant les régions de la nation amazighe entière: patronymes des familles, noms des tribus et sous-sections liées aux tribus (ighss), présence de Tamazight phagocytée à la Hassanya dans son emploi quotidien, dans les noms des lieux et cites, des villages et cités. Ceci est un sujet que notre journal a l’honneur d’aborder pour la première fois avec la collaboration des sahraouis également.
Précédemment, nous avons réussi à démontrer que la Hassanya est un mélange de langue arabe, amazighe et de langues africaines, également nous avons abordé le fait que le Polisario avait commis une première aberration en voulant instituer son projet de scission sous le signe d’une “nation arabe sahraoui”. projet qui fut refusé par les tribus sahraouies aux noms amazighs. Or à ce propos, le lecteur de Tamazight peut consulter l’article de Bouhina publié dans ce numéro et qui liste les noms patronymes amazighs des tribus Tekna et Izafaten.
Mais ce qui est plus important à ce sujet, est le style de la marginalisation adopté par les mass-médias officiels marocains dans leur ignorance de la part amazigh de la nation sahraoui. En effet, ces médias n’expliquent à aucun moment les noms d’origine amazighe issus du font du Sahara et que les auditeurs entendent chaque jour.
De plus, les partis politiques et gouvernementaux marocains ne considèrent pas le projets de scission du Polisario comme étant un projet politique, ethnique et raciste ayant pour finalité de défigurer l’identité des racines sahraouies considérées comme “peuplade arabe” mais dont les racines et les appartenances ethniques ne peuvent être attribuées à la nation arabe seulement.
Pourquoi donc ces partis tardent-ils encore à entamer les programmes de mobilisation nationale au Sahara.?
On commence donc à reconnaître le rôle joué par Tamzight dans l’unification des régions et lieux appartenant au pays de Tamazgha. Une unification au sens global et évolutif qui dépasse les interprétations racistes et restreintes et qui revivifie l’histoire dont l’origine s’étend avant même l’établissement des cartes géographiques coloniales de l’Afrique du Nord et du Sahel.
Certainement, ce rôle joué par Tamazight se concrétise mieux dans la fibre amazonien comme lieu commun entre les pays d’Afrique du Nord et les îles Canaries.
Les Imazighen originaires de ces îles ont, en effet, organisé le CMA en août 1997, qui fut l’occasion de la rencontre des Imazighen venus du Maroc, de l’Algérie, du Niger, de Mali et du Burkina Faso. Et il est devenu clair que les Canariens ont refusé le projet de la République Arabe Sahraoui comme ils se sont opposés à cette description ethnique et raciste “arabe”. On a beau indiqué dans nos éditoriaux précédents que la diplomatie marocaine adoptait les mêmes directives que celle des nationalistes arabes alors qu’elle devait se baser sur la civilisation africaine dont Tamzight est le support que ce soit en Afrique du Nord ou au Sahel.
Ce projet de république arabe est accueilli par le refus global partout en Kabylie, aux Aurès et au Mzab d’Algérie, également en Tunisie chez les Amazighs Frachich et de Jrid, en Libye chez les Zwara, en Egypte chez les Siwa et aussi chez les Touaregs partout où ils se trouvent.
Tout se qui a été évoqué précédemment a un rapport étroit avec la visite de président égyptien Housni Moubarak au Maroc le 12 juin précédent, visite dont les mass médias panarabistes ont considéré comme une ingérence dans le projet de “l’union arabe, de ‘l’union du Maghreb Arabe” ou de “la rencontre des frères arabes..” et autres discours racistes les uns que les autres.
Dans l’agenda présidentiel, la visite de Moubarak en Algérie a fait couler beaucoup d'encre surtout en rapport avec son rôle d’intermédiaire entre le Maroc et l’Algérie dans l’affaire du Sahara. Pourtant beaucoup d’Africains dont les gouvernements ont reconnu la république arabe sahraouie savent très bien que ces discours panarabistes ne doivent pas être pris en considération et que si ces nationalistes arabes ont pu intervenir dans la réconciliation, celle-ci devait d’abord pouvoir unifier les nations arabes que des divergences aussi nombreuse qu’impossibles continuent de diviser.
Et pourtant ces panarabistes persistent à vouloir forger des solutions pour les pays de l’Afrique du Nord et du Sahel même s’ils ont déjà essuyé un échec tout en Libye, en Somalie, à Eretria, au Soudan et en Irak. Les discours incessants de Kadhafi en sont une preuve irréfutable. Son retour aux origines africaines n’est pas pour autant une reconnaissance de l’Afrique amazighe. Lui, appelle aujourd’hui à une Afrique noir raciste à la place d’un racisme arabe au lieu d’appeler à légalité et à la démocratie.
Tout un chacun attend aujourd’hui le résultat de l’action des Etats-Unis au Sahara alors que, celui-ci se détourne de la fibre amazighe et ceux des Imazighen qui attendent à être inscrits sur les listes des participants au referendum même s’il apparaît évident que ceux qui se battent pour la république arabe sont des nationalistes mobilisés par des organismes connus qui ont institué les républiques arabes et qui sont à la recherche d’un pied-à-terre en Afrique saharienne. Non seulement ce Sahara marocain, mais à l’ensemble su Sahara qui s’et tend jusqu’u centre et l’est de l’Afrique.
Les Imazighen du monde entier ne peuvent tolérer qu’une république arabe soit instituée à l’intérieur de leur nation. C’est là l’un des points fondamentaux qu’il ne fallait pas ignorer même si c’est déjà survenu lors des rencontres des marocains avec le Polisario, en Bretagne et aux Etats-Unis et même avec ceux que les mass médias nomment “les détenus revenus au pays” et avec les délégués des Etats-Unis au Sahara.
Editorial Journal Tamazight,
1 juillet 1999