La création de l’Ircam, l’Institut royal pour la culture amazigh avait donné un autre sens au pluralisme marocain, dans l’unité. Elle a sAurtout évité un cul de sac à une question très grave. Son esprit est toujours de mise. Peut être l’issue possible. Attention aux débats des extrêmes!
Protestation de la tribu amazigh des Ait Seghrouchen d’Imouzzar Kender.
L’affaire du parti amazigh, instituée par l’Intérieur devant la justice, aurait interpellé l’élite, la réalité est toute autre, cependant. Seul l’Etat semble s’intéresser à la revendication de plus en plus grandissante d’une «amazighitude» politique. Le silence, sinon plus les hommes politiques et de l’intelligentsia nationale participent-ils d’un embarras ou d’une incertitude. Il est difficile de le savoir maintenant, surtout avec le mutisme ambiant. Cependant, plusieurs événements interpellent tout le monde.
Politique
Il y a eu d’abord l’affaire de Ahmed Dgharni. Le bouillonnant avocat et ancien militant de gauche avait demandé l’autorisation de fonder un parti, dont le caractère culturel est mis en avant. Averti, le ministre de l’Intérieur a jugé, à raison d’ailleurs, que la question est du ressort de la justice. Dont acte. La revendication a laissé de marbre la classe politique. Déjà un handicap du savant et du politique.
D’autre part, des procès font courir beaucoup de monde dans le tamzgha. Les tribunaux de Ouarzazate, Meknès et Rabat examinent des procès à l’encontre d’activistes amazighs, la Cour d’appel de Ouarzazate a décidé le report au 14 avril du procès de 10 personnes arrêtées, suite aux événements de Boumalen Dades. Le tribunal de Première instance de Ouarzazate, avait déjà prononcé des peines sévères. Loin des tribunaux, des activistes du Rif ont créé une association, «Mémoires communes» qui appelle à une histoire commune entre Juifs et Amazighs. Pour Mohamed Moha, le fondateur de l’Association d’amitié Judéo-Rifaine, l’actuelle association est «tout un processus en fait, l’aboutissement de contacts et de débats enrichissants avec des personnes intéressantes qu’il m’a été donné de croiser en Allemagne, en Hollande et en Espagne. Parmi
elles, Robin Stoller, coordinateur à Berlin (Allemagne) de l’Institut international de Recherche sur l’Antisémitisme, que j’ai rencontré en 2002 à Séville, en Espagne». L’histoire de la naissance continue: «Au lendemain du forum de l’Alliance des Civilisations, tenu mi-janvier 2008 à Madrid, nous nous sommes rendus compte qu’il était plus que jamais justifié de fonder une association marocaine contre la haine, la violence, le racisme et le fondamentalisme». S’ensuit une avalanche de reproches et de critiques. Les islamistes, ennemis déclarés de la nouvelle Mémoire collective sont montés au créneau. Pour les barbus du Royaume, il y a anguille sous roche. Bizarrement, ce que les islamistes disent tout bas, les anciens camarades de Moha, les marxistes léninistes d’annahj addimocrati, le disent très haut :»
Au Rif toujours, un groupe , tous azimuts d’activistes, ont plaidé pour une autonomie avancée au nord du Royaume. Dans un communiqué mis en ligne, on y lit «Nous, qui sommes un groupe d’acteurs dans le Rif, revendiquons donc une large autonomie pour notre région fondée sur ce qui suit :
- L’officialisation de la langue amazigh,
- L’élaboration des critères devant servir à délimiter les frontières du Rif sur le fond d’un large dialogue entre les Rifains uniquement, et l’Etat marocain ne devant pour cela imposer aucun ordre frontalier pour notre province.
- l’autonomisation du Rif doit doter celui-ci d’un régime démocratique aux larges habilités, qui puise des référentiels internationaux dans les limites du respect nécessaire à l’Etat marocain.
- La réhabilitation du Rif en tant que cas faisant exception dans une étape transitoire, conformément à une procédure claire qui prend en compte les conditions nécessaires pour un redressement de la province dans les différents domaines de développement.
- La répartition des habilités entre le Rif et le centre, de telle sorte à rappeler à l’ordre les spécificités socioculturelles et historiques, la situation économique du Rif et sa nature en tant que province frontalière et méditerranéenne.
- La notion du «Rif en tant que province frontalière» signifiant qu’il a des frontières politiques avec Mellilia, Ceuta et les îles, et eu égard à la colonisation espagnole de ces territoires qui sont des parties du territoire global et du littoral rifain, les relations du Rif à ces villes et îles doivent être soumises à un mode de rapport distingué, à titre provisoire bien entendu, et conformément à ce qui dicte les relations des provinces autonomes frontalières relativement au trafic des personnes, des marchandises et des autres biens. Dans la perspective d’une récupération des deux villes et des îles à la province du Rif». Pour l’heure, il s’agit d’une minorité, mais la politique a ses propres démons qui ne sont pas toujours prévisibles.
Récupération
Lors de la dernière université organisée par l’UMP de Mahjoubi Aherdane, les ultras n’ont pas mis de gants. Et même le patriarche a dansé avec les jeunes loups. Parfois avec frénésie, comme quand il a menacé de «prendre le maquis» pour défendre les amazighens. De la récup ? C’en a l’air. Faut-il cependant donner beaucoup de crédit à la capacité du patriarche pour démobiliser les radicaux de l’amazighitude et gagner du terrain ? La question est plus complexe, en fait. La création de l’Ircam, Institut Royal pour la Culture Amazigh, avait donné un autre sens au pluralisme marocain, dans l’unité. Elle a surtout évité un cul de sac à une question très grave. Son esprit est toujours de mise. Peut-être l’issue possible.

Protestation de la tribu amazigh des Ait Seghrouchen d’Imouzzar Kender.
L’affaire du parti amazigh, instituée par l’Intérieur devant la justice, aurait interpellé l’élite, la réalité est toute autre, cependant. Seul l’Etat semble s’intéresser à la revendication de plus en plus grandissante d’une «amazighitude» politique. Le silence, sinon plus les hommes politiques et de l’intelligentsia nationale participent-ils d’un embarras ou d’une incertitude. Il est difficile de le savoir maintenant, surtout avec le mutisme ambiant. Cependant, plusieurs événements interpellent tout le monde.
Politique
Il y a eu d’abord l’affaire de Ahmed Dgharni. Le bouillonnant avocat et ancien militant de gauche avait demandé l’autorisation de fonder un parti, dont le caractère culturel est mis en avant. Averti, le ministre de l’Intérieur a jugé, à raison d’ailleurs, que la question est du ressort de la justice. Dont acte. La revendication a laissé de marbre la classe politique. Déjà un handicap du savant et du politique.
D’autre part, des procès font courir beaucoup de monde dans le tamzgha. Les tribunaux de Ouarzazate, Meknès et Rabat examinent des procès à l’encontre d’activistes amazighs, la Cour d’appel de Ouarzazate a décidé le report au 14 avril du procès de 10 personnes arrêtées, suite aux événements de Boumalen Dades. Le tribunal de Première instance de Ouarzazate, avait déjà prononcé des peines sévères. Loin des tribunaux, des activistes du Rif ont créé une association, «Mémoires communes» qui appelle à une histoire commune entre Juifs et Amazighs. Pour Mohamed Moha, le fondateur de l’Association d’amitié Judéo-Rifaine, l’actuelle association est «tout un processus en fait, l’aboutissement de contacts et de débats enrichissants avec des personnes intéressantes qu’il m’a été donné de croiser en Allemagne, en Hollande et en Espagne. Parmi
elles, Robin Stoller, coordinateur à Berlin (Allemagne) de l’Institut international de Recherche sur l’Antisémitisme, que j’ai rencontré en 2002 à Séville, en Espagne». L’histoire de la naissance continue: «Au lendemain du forum de l’Alliance des Civilisations, tenu mi-janvier 2008 à Madrid, nous nous sommes rendus compte qu’il était plus que jamais justifié de fonder une association marocaine contre la haine, la violence, le racisme et le fondamentalisme». S’ensuit une avalanche de reproches et de critiques. Les islamistes, ennemis déclarés de la nouvelle Mémoire collective sont montés au créneau. Pour les barbus du Royaume, il y a anguille sous roche. Bizarrement, ce que les islamistes disent tout bas, les anciens camarades de Moha, les marxistes léninistes d’annahj addimocrati, le disent très haut :»
Au Rif toujours, un groupe , tous azimuts d’activistes, ont plaidé pour une autonomie avancée au nord du Royaume. Dans un communiqué mis en ligne, on y lit «Nous, qui sommes un groupe d’acteurs dans le Rif, revendiquons donc une large autonomie pour notre région fondée sur ce qui suit :
- L’officialisation de la langue amazigh,
- L’élaboration des critères devant servir à délimiter les frontières du Rif sur le fond d’un large dialogue entre les Rifains uniquement, et l’Etat marocain ne devant pour cela imposer aucun ordre frontalier pour notre province.
- l’autonomisation du Rif doit doter celui-ci d’un régime démocratique aux larges habilités, qui puise des référentiels internationaux dans les limites du respect nécessaire à l’Etat marocain.
- La réhabilitation du Rif en tant que cas faisant exception dans une étape transitoire, conformément à une procédure claire qui prend en compte les conditions nécessaires pour un redressement de la province dans les différents domaines de développement.
- La répartition des habilités entre le Rif et le centre, de telle sorte à rappeler à l’ordre les spécificités socioculturelles et historiques, la situation économique du Rif et sa nature en tant que province frontalière et méditerranéenne.
- La notion du «Rif en tant que province frontalière» signifiant qu’il a des frontières politiques avec Mellilia, Ceuta et les îles, et eu égard à la colonisation espagnole de ces territoires qui sont des parties du territoire global et du littoral rifain, les relations du Rif à ces villes et îles doivent être soumises à un mode de rapport distingué, à titre provisoire bien entendu, et conformément à ce qui dicte les relations des provinces autonomes frontalières relativement au trafic des personnes, des marchandises et des autres biens. Dans la perspective d’une récupération des deux villes et des îles à la province du Rif». Pour l’heure, il s’agit d’une minorité, mais la politique a ses propres démons qui ne sont pas toujours prévisibles.
Récupération
Lors de la dernière université organisée par l’UMP de Mahjoubi Aherdane, les ultras n’ont pas mis de gants. Et même le patriarche a dansé avec les jeunes loups. Parfois avec frénésie, comme quand il a menacé de «prendre le maquis» pour défendre les amazighens. De la récup ? C’en a l’air. Faut-il cependant donner beaucoup de crédit à la capacité du patriarche pour démobiliser les radicaux de l’amazighitude et gagner du terrain ? La question est plus complexe, en fait. La création de l’Ircam, Institut Royal pour la Culture Amazigh, avait donné un autre sens au pluralisme marocain, dans l’unité. Elle a surtout évité un cul de sac à une question très grave. Son esprit est toujours de mise. Peut-être l’issue possible.