Affrontements intercommunautaires au Tchad

agerzam

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Des affrontements entre des communautés arabes et non arabes du Tchad ont fait plus d'une centaine de morts la semaine dernière dans le Salamat, dans le sud-est du pays, a déclaré mardi le ministre de l'administration territoriale tchadien, Ahmat Mahamat Bachir."Il y a eu un problème entre les Arabes et les Kibets [tribus non arabes]", le 31 octobre, a affirmé le ministre, sans préciser la nature de cet incident. Selon lui, de premiers affrontements ont fait trois morts dans chaque communauté. "Les Arabes des cantons voisins se sont ensuite organisés pour attaquer les villages des Kibets", a ajouté M. Bachir.

Il a précisé que ces violences avaient fait en tout "plus d'une centaine de morts" ainsi que "des blessés, des déplacés et plusieurs villages incendiés", mais que la situation était "redevenue calme" depuis le 4 novembre. Selon un défenseur local des droits de l'homme, ces violences ont fait au moins cent quarante morts, trente blessés et près de quatre cents cases brûlées.
La région du Salamat, frontalière du Centrafrique et située non loin du Darfour soudanais, a été le théâtre fin octobre d'affrontements entre l'armée et les rebelles tchadiens de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD). Mais aucun lien n'a été établi jusque-là entre la présence des rebelles dans cette région et les récents affrontements entre Arabes et Kibets. Les violences intercommunautaires, souvent liées à de vieilles rivalités ou à des différends fonciers, sont devenues fréquentes ces dernières années au Tchad.



LeMonde
 
Le Tchad décrète l'état d'urgence face à la "gravité" des attaques de rebelles




Le gouvernement tchadien a décrété, lundi 13 novembre, l'état d'urgence sur l'essentiel de son territoire, y compris la capitale, N'Djamena. Ces mesures exceptionnelles visent à enrayer les combats entre tribus arabes et non arabes qui embrasent l'est du pays depuis une dizaine de jours, et qui auraient fait plus de trois cents morts, dont deux cent vingt dans le seul secteur de Goz Beïda, à sept cents kilomètres à l'est de N'Djamena, et des milliers de déplacés, selon un bilan provisoire établi le 9 novembre par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.http://bs.serving-sys.com/BurstingPipe/BannerSource.asp?FlightID=170319&Page=&PluID=0&Pos=8033
Les autorités de N'Djamena ont décidé, à l'issue d'un conseil des ministres extraordinaire, d'installer, "compte tenu de la gravité de la situation et de l'ampleur que prennent ces affrontements", des ministres aux pleins pouvoirs dans les régions placées sous état d'urgence. En outre, la "censure préalable" a été rétablie pour les journaux privés du pays, ainsi que l'interdiction du "traitement par les radios des questions pouvant porter atteinte à l'ordre public, à l'unité nationale, à l'intégrité du territoire et au respect des institutions républicaines".

LE SOUDAN MIS EN CAUSE
Selon les récits recueillis, la plupart des attaques sont le fait de groupes arabes en tenues militaires, lourdement armés, circulant pour la plupart à cheval et escortés de véhicules. Ceux-ci pourraient bien être des "Djandjawids", ces cavaliers arabes supplétifs de l'armée du Soudan, qui multiplient depuis trois ans les massacres de populations africaines dans la région soudanaise voisine, le Darfour.
Les organisations humanitaires se sont jusque-là gardées de mettre en cause le Soudan, mais ont relevé le caractère "organisé" des raids et leur similitude avec les événements du Darfour. Le gouvernement tchadien n'a quant à lui pas hésité à mettre ces violences sur le compte d'une "stratégie globale élaborée et mise en œuvre par le gouvernement soudanais pour la déstabilisation du Tchad". Il avait déjà accusé le Soudan de soutenir les rebelles, voilà trois semaines. Khartoum avait catégoriquement nié.

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