le 21/01/2004
Les négociations pour la conclusion d'une zone de libre-échange avec les Etats-Unis sont menées au pas de charge. Le dead-line de fin janvier pour boucler l'accord approche inexorablement. Les discussions menées la semaine dernière au siège du ministère des Affaires étrangères reprennent aujourd'hui à Washington. Rien ne filtre. Les négociateurs marocains sont repartis aux Etats-Unis hier lundi. “Pas tous, seuls ceux qui sont dans le pôle textile ont fait ce déplacement”, rappelle une source proche du dossier.
Pour le textile, le Maroc veut obtenir le libre accès au marché américain, avec un droit de douane nul. La volonté de conclure un accord avec les Etats-Unis est donc très forte. Ce marché constitue une opportunité supplémentaire pour le pays qui ne manquera pas d'attirer de nouveaux investisseurs européens et asiatiques dans cette filière, rappelle l'Amith. En effet, l'Association marocaine de l'industrie du textile et de l'habillement demande une période transitoire de 4 à 5 ans pour l'application des règles d'origine. Cette souplesse concerne la fibre non fabriquée localement (ni au Maroc ni aux Etats-Unis). Elle permettra au Maroc de continuer à s'approvisionner en fibre dans les pays les moins avancés.
Au niveau du tissu, la préférence pour un contingent n'est plus un secret. Le Maroc demande à pouvoir importer un quota de 90 millions de SME pour les tissus. En signant un accord avec les Américains, les professionnels sont conscients de l'avantage dont dispose le Maroc par rapport à d'autres pays. Cette avance doit être mise à profit pour organiser le marché, mener la mise à niveau des entreprises, améliorer la qualité des produits…
Pour le volet agricole, les choses se corsent.
Les Américains ont fait une proposition la semaine dernière qui a été relayée par une contre-proposition marocaine. L'ambassadeur Alan Johnson, chef du pôle agriculture de la délégation américaine, est reparti vers Washington pour examiner les derniers développements de la question. Sur ce dossier central, le cadrage du Premier ministre devient décisif. Le département de l'Agriculture a demandé en effet une rencontre avec Driss Jettou pour obtenir son arbitrage. Certaines voix s'élèvent pour demander une période de transition au-delà du démantèlement prévu avec les Européens.
Par Mohamed CHAOUI
Source: l'economiste.com