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Annonces puis démentis de la mort de Yasser Arafat
LEMONDE.FR | 04.11.04 | 18h49 • MIS A JOUR LE 04.11.04 | 19h20
La direction palestinienne a tenu jeudi une réunion d'urgence à Ramallah alors que l'armée israélienne était placée en état d'alerte à la suite des informations sur l'état de santé "critique" du chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat.
L'état de santé du président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, était très incertain jeudi soir 4 novembre. La deuxième chaîne de télévision israélienne (privée) et la radio militaire israélienne ont tout d'abord annoncé que Yasser Arafat était mort dans la région parisienne.
Ces deux médias israéliens, qui ont des correspondants à Paris, ont cité des "sources françaises", sans donner plus de précisions. La correspondante de la radio militaire a précisé qu'elle avait obtenu confirmation de la mort de Yasser Arafat "de source française" mais que l'annonce officielle du décès du président de l'Autorité palestinienne devrait être faite par les Palestiniens eux-mêmes.
Le premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a également annoncé la mort de M. Arafat en fin d'après-midi, vers 17 h 45, indiquant qu'elle avait eu lieu "il y a quinze minutes". Puis il a retiré son annonce.
"Que Dieu ait son âme", a déclaré le président George Bush, interrogé lors d'une conférence de presse sur les informations faisant état de la mort de Yasser Arafat.
Mais les démentis concernant la mort de Yasser Arafat ont ensuite fusé.
Tout d'abord côté palestinien. Le premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, a démenti que M. Arafat soit cliniquement mort. Azzam Al-Ahmad, ministre des communications palestinien, a pour sa part déclaré : "C'est faux, si le président était mort, tout le monde le saurait, mais il est vrai qu'il est dans un état très critique."
Le porte-parole militaire à l'hôpital Percy a également démenti la mort du président de l'Autorité palestinienne. "M. Arafat n'est pas décédé", a déclaré le docteur Christian Estripeau à la presse devant l'hôpital. "L'état de santé du patient demande des traitements appropriés qui ont nécessité son transfert, mercredi 3 novembre dans l'après-midi, dans un service adapté à sa pathologie", a-t-il expliqué. "La situation clinique des premiers jours suivant l'admission est devenue plus complexe", a souligné le docteur Estripeau. Il a précisé que le communiqué médical sur Yasser Arafat avait été "établi dans le respect de la discrétion exigé par son épouse", Souha Arafat.
Une source médicale française a précisé jeudi en début de soirée l'état dans lequel se trouve le président palestinien. Selon cette source, M. Arafat est dans un état de "mort cérébrale" et est plongé dans un "coma très profond de stade IV". M. Arafat n'est "pas décédé" et il est maintenu en vie "par des machines" , a indiqué à l'AFP cette source médicale. Le coma de stade IV est le niveau de coma le plus profond. Cet état entre la vie et la mort peut être "prolongé pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines grâce aux machines", a expliqué cette source.
"UN SIGNE D'UNE EXTRÊME GRAVITÉ"
Le président de l'Autorité palestinienne est dans le coma depuis jeudi 4 novembre à l'hôpital militaire Percy et se trouvait "au plus mal", avec peu d'espoir de rétablissement, avait affirmé, plus tôt dans la journée, une autre source médicale française. Cette source, parlant sous le couvert de l'anonymat, avait fourni la première appréciation indépendante sur l'état du chef historique de la cause palestinienne, âgé de 75 ans.
Preuve de cet état critique du leader historique des Palestiniens, des médecins avaient pratiqué jeudi un électro-encéphalogramme sur le président palestinien, "un signe d'une extrême gravité", avait déclaré une source médicale française.
Nabil Abou Roudeina, son principal conseiller, avait reconnu à Paris que le président de l'Autorité palestinienne était dans "un état critique". Selon lui, Yasser Arafat souffrait d'une "anomalie sanguine" qui se traduit par la destruction de ses globules blancs, et son premier bulletin médical avait également cité des difficultés de ses fonctions digestives.
Hospitalisé à Clamart, près de Paris, après avoir été assiégé durant près de trois ans par l'armée israélienne dans son QG de Ramallah, le président de l'Autorité palestinienne avait été admis dans une unité de soins intensifs le 29 octobre à Percy. Un premier bulletin de santé diffusé par le ministère de la défense français avait exclu mardi le diagnostic d'une leucémie.
RÉUNION D'URGENCE DE L'OLP
Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est réuni d'urgence à Ramallah sous la présidence du secrétaire général de l'OLP, Mahmoud Abbas, l'ancien premier ministre palestinien.
Ahmed Qoreï va, quant à lui, se rendre vendredi dans la bande de Gaza pour y rencontrer les responsables chargés de la sécurité, a indiqué un haut responsable palestinien. Il préside le Conseil national de sécurité palestinien en l'absence de Yasser Arafat, hospitalisé près de Paris. Ce déplacement est considéré comme un signe de l'inquiétude de l'Autorité palestinienne de voir la bande de Gaza sombrer dans le chaos avec le risque d'affrontements entre différents groupes armés en cas de décès du chef historique palestinien.
Côté israélien, les forces armées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ainsi qu'à la frontière libanaise ont été placées en état d'alerte, les permissions étant supprimées, a-t-on appris de source sécuritaire. Cette décision a été prise après une réunion à Tel-Aviv du ministre de la défense, Shaoul Mofaz, avec les responsables des différents services de renseignement. Lors de cette réunion, M. Mofaz a demandé au commandement militaire de suivre "très attentivement" l'évolution de la situation, selon cette source.
Le chef d'état-major, Moshe Yaalon, a pour sa part réuni les commandants chargés des zones palestiniennes pour discuter de mesures destinées à prévenir d'éventuels affrontements avec la population palestinienne en cas d'annonce du décès de M. Arafat.
Le bureau du premier ministre a donné pour consigne aux responsables israéliens de s'abstenir de tout commentaire sur la succession possible de M. Arafat et a réaffirmé l'opposition d'Israël à ce que celui-ci soit inhumé à Jérusalem.
Avec AFP
LEMONDE.FR | 04.11.04 | 18h49 • MIS A JOUR LE 04.11.04 | 19h20
La direction palestinienne a tenu jeudi une réunion d'urgence à Ramallah alors que l'armée israélienne était placée en état d'alerte à la suite des informations sur l'état de santé "critique" du chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat.
L'état de santé du président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, était très incertain jeudi soir 4 novembre. La deuxième chaîne de télévision israélienne (privée) et la radio militaire israélienne ont tout d'abord annoncé que Yasser Arafat était mort dans la région parisienne.
Ces deux médias israéliens, qui ont des correspondants à Paris, ont cité des "sources françaises", sans donner plus de précisions. La correspondante de la radio militaire a précisé qu'elle avait obtenu confirmation de la mort de Yasser Arafat "de source française" mais que l'annonce officielle du décès du président de l'Autorité palestinienne devrait être faite par les Palestiniens eux-mêmes.
Le premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a également annoncé la mort de M. Arafat en fin d'après-midi, vers 17 h 45, indiquant qu'elle avait eu lieu "il y a quinze minutes". Puis il a retiré son annonce.
"Que Dieu ait son âme", a déclaré le président George Bush, interrogé lors d'une conférence de presse sur les informations faisant état de la mort de Yasser Arafat.
Mais les démentis concernant la mort de Yasser Arafat ont ensuite fusé.
Tout d'abord côté palestinien. Le premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, a démenti que M. Arafat soit cliniquement mort. Azzam Al-Ahmad, ministre des communications palestinien, a pour sa part déclaré : "C'est faux, si le président était mort, tout le monde le saurait, mais il est vrai qu'il est dans un état très critique."
Le porte-parole militaire à l'hôpital Percy a également démenti la mort du président de l'Autorité palestinienne. "M. Arafat n'est pas décédé", a déclaré le docteur Christian Estripeau à la presse devant l'hôpital. "L'état de santé du patient demande des traitements appropriés qui ont nécessité son transfert, mercredi 3 novembre dans l'après-midi, dans un service adapté à sa pathologie", a-t-il expliqué. "La situation clinique des premiers jours suivant l'admission est devenue plus complexe", a souligné le docteur Estripeau. Il a précisé que le communiqué médical sur Yasser Arafat avait été "établi dans le respect de la discrétion exigé par son épouse", Souha Arafat.
Une source médicale française a précisé jeudi en début de soirée l'état dans lequel se trouve le président palestinien. Selon cette source, M. Arafat est dans un état de "mort cérébrale" et est plongé dans un "coma très profond de stade IV". M. Arafat n'est "pas décédé" et il est maintenu en vie "par des machines" , a indiqué à l'AFP cette source médicale. Le coma de stade IV est le niveau de coma le plus profond. Cet état entre la vie et la mort peut être "prolongé pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines grâce aux machines", a expliqué cette source.
"UN SIGNE D'UNE EXTRÊME GRAVITÉ"
Le président de l'Autorité palestinienne est dans le coma depuis jeudi 4 novembre à l'hôpital militaire Percy et se trouvait "au plus mal", avec peu d'espoir de rétablissement, avait affirmé, plus tôt dans la journée, une autre source médicale française. Cette source, parlant sous le couvert de l'anonymat, avait fourni la première appréciation indépendante sur l'état du chef historique de la cause palestinienne, âgé de 75 ans.
Preuve de cet état critique du leader historique des Palestiniens, des médecins avaient pratiqué jeudi un électro-encéphalogramme sur le président palestinien, "un signe d'une extrême gravité", avait déclaré une source médicale française.
Nabil Abou Roudeina, son principal conseiller, avait reconnu à Paris que le président de l'Autorité palestinienne était dans "un état critique". Selon lui, Yasser Arafat souffrait d'une "anomalie sanguine" qui se traduit par la destruction de ses globules blancs, et son premier bulletin médical avait également cité des difficultés de ses fonctions digestives.
Hospitalisé à Clamart, près de Paris, après avoir été assiégé durant près de trois ans par l'armée israélienne dans son QG de Ramallah, le président de l'Autorité palestinienne avait été admis dans une unité de soins intensifs le 29 octobre à Percy. Un premier bulletin de santé diffusé par le ministère de la défense français avait exclu mardi le diagnostic d'une leucémie.
RÉUNION D'URGENCE DE L'OLP
Le Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) s'est réuni d'urgence à Ramallah sous la présidence du secrétaire général de l'OLP, Mahmoud Abbas, l'ancien premier ministre palestinien.
Ahmed Qoreï va, quant à lui, se rendre vendredi dans la bande de Gaza pour y rencontrer les responsables chargés de la sécurité, a indiqué un haut responsable palestinien. Il préside le Conseil national de sécurité palestinien en l'absence de Yasser Arafat, hospitalisé près de Paris. Ce déplacement est considéré comme un signe de l'inquiétude de l'Autorité palestinienne de voir la bande de Gaza sombrer dans le chaos avec le risque d'affrontements entre différents groupes armés en cas de décès du chef historique palestinien.
Côté israélien, les forces armées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza ainsi qu'à la frontière libanaise ont été placées en état d'alerte, les permissions étant supprimées, a-t-on appris de source sécuritaire. Cette décision a été prise après une réunion à Tel-Aviv du ministre de la défense, Shaoul Mofaz, avec les responsables des différents services de renseignement. Lors de cette réunion, M. Mofaz a demandé au commandement militaire de suivre "très attentivement" l'évolution de la situation, selon cette source.
Le chef d'état-major, Moshe Yaalon, a pour sa part réuni les commandants chargés des zones palestiniennes pour discuter de mesures destinées à prévenir d'éventuels affrontements avec la population palestinienne en cas d'annonce du décès de M. Arafat.
Le bureau du premier ministre a donné pour consigne aux responsables israéliens de s'abstenir de tout commentaire sur la succession possible de M. Arafat et a réaffirmé l'opposition d'Israël à ce que celui-ci soit inhumé à Jérusalem.
Avec AFP