Les traditions, tif, les traditions! les chleuhs en général sont très conservateurs et attachés aux valeurs de l' honneur, la pudeur, etc.. Bien sûr ce sont les filles et les femmes qui en subissent le plus les conséquences, avec toute une panoplie d' interdits, de tabous, de valeurs que leur transmettent leurs parents et la société. Il y a un code social et religieux et c'est très difficile de le transgresser, au risque de s' attirer la honte et pire, le rejet.
Ce n' est pas exclusif aux Ichelhiyines en particulier ni aux nord africains, mais c'est valable dans toutes les communautés méditerrannéennes: espagnols,italiens, corses, siciliens, grecs, france du sud...
Mais avec le changement des modes de vie, la modernisation, l' urbanisation, l' accès des femmes au travail, ces coutumes tendent à se relâcher. Mais ce n'est pas encore lecas dans les campagnes ni dans les communautés où le sentiment religieux demeure très présent.
Il y a des avantages et des inconvénients dans les traditions; elles sont bonnes lorsque ' elles permettent de conserver les liens familiaux, un mode de vie et de relations sociales; les traditions protègent notre identité et nous donnent notre caractère. Mais parfois certaines traditions sont devenues obsolètes, contraignantes, et nous empêchent de nous épanouir.
Pour les hommes c' est plus facile de s' en libérer; d' habitude personne ne reproche à un garçon de vivre " à l'occidental", de sortir, rentrer tard le soir, de fréquenter qui il veut: du moment qu' il va trouver un travail il subviendra à ses besoins. Ses parents l'éduquent ainsi, contrairement aux filles qui sont davantage surveillées, gardées à la maison: on considère qu' il faut la protéger jusqu' à son mariage, en faire une bonne femme d' intérieur, comme ça elle sera sûre de trouver un mari!
Mais les choses ont changé maintenant: les filles autant que les garçons ont accès aux études, aux diplômes et au travail. Elles peuvent subvenir seules à leurs besoins, se prendre en charge. souvent elles s' ensortent même mieux que les garçons.
Mais les mentalités sont plus lentes à changer: même si une femme est chef d' entreprise, gagne très bien sa vie, chez certains conservateurs, traditionnalistes, elle est toujours vue comme une femme, qui a besoin d' un mari, tenir sa maison et éduquer ses enfants...