L’émission est généralement de bonne facture. L’animateur est un peu à la hauteur ou du moins largement mieux que les journalistes d’Al Jazira. Peut-être parce qu’il est libanais Et les Libanais sont moins imprégnés par l’idéologie arabiste et n’ont pas vraiment de problèmes avec l’altérité et encore moins avec la diversité.
Les intervenants sont aussi à la hauteur sauf qu’à la télévision, il faut être extrêmement concis et précis. Ce que nos militants amazighs n’ont pas encore saisi. Dda Hmad par exemple fait des digressions pour le moins longues. Il faut systématiquement répondre du tac au tac. Il ne faut essayer d’expliquer ou refaire l’histoire. D’ailleurs, le journaliste -qui n’a absolument rien compris au mouvement amazigh- coupe la parole à tout bout de champ à ses invités. Il fallait qu’il les laisse davantage s’exprimer. Ce qui n’était pas le cas malheureusement. L’intervenant libyens a été le plus malin et pour tout vous dire extrêmement intelligent. Il a été très incisif et extrêmement convaincant.
Le seul absurdité de l’émission, c’est l’invitation d’un arabiste désabusé portant le nom de Sofiani. Un personnage un peu débile qui ne rêve qu’à en découdre avec les Américains et autres Israéliens. D’ailleurs, son intervention a été à l’exemple de sa petite idéologie conspirationniste. Ce monsieur a soutenu, avec une certaine complicité de l’animateur, que les Amazighs pour qu’ils revendiquent leur amazighité sont payés par d’obscures puissances étrangères qui en veulent à la stabilité du Maroc. Rien que cela. Alors qu’on sait que c’est lui qui profitait allègrement des largesses du régime sanguinaire saddamiste. Il croit que si lui reçoit l’argent de l’étranger, c’est le cas de toute le monde. D’ailleurs Dda Hmad lui a cloué le bec en lui demandant des preuves de ses allégations. Ce qu’il n’était pas capable de fournir. Et quand on sait que ce Soufiani est avocat. Cela en dit long du genre de la justice à laquelle il croit.
Cependant, il a raison de rappeler que certains panarabistes extrémistes (comme Ayt Idder, Fqih Basri, Jabiri …) sont soi-disant amazighs, sauf qu’ils sont les pires ennemis de leur propre identité et de leur culture. Amazighs, ils l’étaient peut-être, mais dans une autre vie. Se prostituer pour une idéologie morbide, comme l’ont fait leur vie durant ces sinistres personnages, c’est manquer de toute dignité. Pire, manquer de toute humanité.
In fine, il faut que les militants amazigh préparent davantage leur passage à la télévision et ne jamais oublier d’être très bref. Il faut carrément faire de petites fiches pour ainsi dire et pourquoi ne pas y jeter un coup d’œil, de temps en temps, si on risque d’être désarçonné par les feux de la rampe. Et répondre toute le temps à la question posée sans vouloir expliquer quoi que ce soit .
Espérons donc que nos Amazighs vont s’améliorer davantage la prochaine fois.
