un peu d histoir

achelhey

New Member
Congrès mondial amazigh à Las Palmas

DE L'EGYPTE AUX CANARIES
Amale SAMIE

Le Congrès mondial amazigh (CMA) est une organisation culturelle internationale non gouvernementale, autonome vis à vis des États et des organismes politiques. Elle a été créée le 4 septembre 1995 en France, son siège est à Paris. Elle s'est assigné pour but la défense de Tamazgha - la Berbérie -, ses valeurs et sa culture.
Le 21 janvier 1997, le bureau mondial du CMA a décidé de convoquer sa première assemblée générale pour les 27 et 28, 29 et 30 août à Tafira, (Las Palmas de Gran Canaria). Initiative hautement symbolique: elle marque l'appartenance pleine et entière des Îles Canaries à Tamazgha.
La question de la culture tamazight s'est posée et se pose avec plus ou moins d'acuité selon les époques et les pays.

Identité
Si elle n'a jamais pris un tour trop conflictuel au Maroc, c'est parce que les Imazighen, et particulièrement ceux qui sont encore berbérophones, se sentent moins agressés dans leur intégrité que dans des pays où ils sont traqués pour leur identité culturelle et ethnique déjà hypothéquée par une marginalisation sociale délibérée, comme c'est le cas au Mali, notamment. Au Maroc, le discours amazigh n'est pas amputé de ce qui fait son essence: une langue vivante, répandue, respectée et décomplexée.
Bien entendu, l'introduction - même encore symbolique - de l'information en Tamazight sur les ondes, les nombreuses manifestations culturelles et la décision de Sa Majesté le Roi d'engager l'enseignement de la Tamazight dès l'école primaire dédramatisent le problème de la marginalisation de la langue et de sa pratique.
La langue tamazight est autrement agressée par des courants de pensée jacobins, assimilateurs et éradicateurs. Elle a plus à craindre d'une certaine droite et du syndicat à sa dévotion qui a joué un drôle de rôle dans les arrestations à Goulmima, il y a quelques années. Les militants de l'association Tilelli (Liberté) avaient été libérés après une période d'incarcération plus courte que la peine à laquelle ils avaient été condamnés.
Dans l'ère berbérophone, à chaque pays correspond une situation qui induit une lutte. Elle est plus ou moins âpre selon le statut de la langue et de ses locuteurs, selon le rapport entre les forces politiques et entre la langue dominante, l'arabe, le plus souvent, et la Tamazight.
Il faut pourtant reconnaître que la Tamazgha (Berbérie, berbérité ou berbéritude) est uniformément sur la défensive. Ignorée en Égypte, à réanimer aux Îles Canaries où les ethnologues mettent même en doute la berbéritude des premiers habitants des îles, impitoyablement réprimée au Mali où elle recoupe une séparation blancs/noirs ou nomades/sédentaires, ses défenseurs ont toujours à affronter la méfiance, voire l'exclusion pour présomption de séparatisme, d'archaïsme ou de convergence objective avec l'ancien colonisateur. On leur rappelle avec délectation le Dahir berbère, au Maroc.
La revendication culturelle de la Tamazgha trouvera-t-elle un chemin pour se poser comme richesse du patrimoine national plutôt que comme désir de rupture culturelle et politique avec l'arabisme, l'Islam ou l'ibérisme?

&laqno;Archaïsme»
Le CMA veut défendre et promouvoir l'identité culturelle de la nation amazigh et soutenir son développement dans tous les domaines à l'intérieur et à l'extérieur de Tamazgha par des moyens pacifiques et légaux et uvrer pour la reconnaissance officielle de l'identité amazigh.
Pour donner la réponse qui convient aux agressions narquoises des normalisateurs, le CMA entend promouvoir et moderniser la langue et la culture amazigh, la littérature, et les arts.
Il compte, par ailleurs, élaborer et réaliser des projets de formation et d'enseignement en Tamazight.
Cet ambitieux programme est transnational puisque le CMA a choisi d'établir des liaisons entre les Imazighen dans tous les domaines et de coordonner leurs actions au niveau international. Il projette aussi de réhabiliter l'histoire et la civilisation amazigh dans l'enseignement, la recherche scientifique et le patrimoine: musées, monuments historiques et sites archéologiques.
Le cadre dans lequel entend agir le CMA est celui des valeurs de démocratie et des Droits de l'Homme, et le développement des échanges entre le peuple amazigh et les autres peuples
en privilégiant la rationalité, la relativité et la
modernité. Pour le Maroc, seule la crispation des arabisateurs à la tronçonneuse freine l'ouverture à la dimension amazigh du Maroc.
 
Back
Top