Un identité d'entre-deux

Outroudant

New Member
Pour les jeunes "tarwa n danun" que nous sommes, il serait temps de se poser des questions sur notre devenir. Personnellement, je pense que comme dasn toutes les sociétés d'immigration d'ici 2 ou 3 générations nos descendants ne parleront pas un mot de tachelhit et pour ceux d'entre nous qui portent un patronyme arabe ils diront que leur arrière arrière grand-père qui est venu un jour en France appellé par les usines Chaumont ou Renault était arabe.
Voyons juste autour de nous, nous sommes la 2ème génération et notre tachelhit ne vaut pas celui de nos parents ou de nos cousins. Notre façon de voir les choses prend des deux cotés de notre culture, tachelhit et tafransist.
Pour la troisième génération, je constate que la plupart de mes connaissance parlent en français à leurs enfants. Alors que deviendra notre identité tachelhit dans quelques années en France?
 
On ne peut pas baisser les bras en décrétant qu'à plus ou moyen terme, la disparition de notre langue est programmée , ici , car "coupée " de son terroir d'origine.
I est possible que certains d'entre nous soit parce qu'ils ont oublié la langue de leurs parents, soit parce qu'ils n'en voyent pas la nécessité, soit parce que cela leur demande un effort trop grand, ne transmettent pas tachelhit ou tarifit , parlée par leurs parents. On ne peut pas l'exclure
Néanmoins et heureusement beaucoup de ces jeunes sont conscients de la formidable richesse de leur double culture et à force de volonté essayeront de la conserver pour plus tard la transmettre. Cela passe forcément par une "visibilité" de notre langue , (et par là meme de notre culture ), je veux dire par là qu'elle doit être vivace dans les médias ( télé-ciné- musique, bref, toute forme d'expression artistique) et qu'elle doit aussi pouvoir être enseigné.

alors restons optimistes.
 
Le constat que tu fais Outroudant n'est pas totalement faux mais je tiens tout de même à rester optimiste quand au sort reservé à notre patrimoine et langue !

En effet il faut justement se battre comme disait notre amie tazerzte et le combat commence par une prise de conscience personnelle et un réel désir de conserver ce patrimoine culturel pas seulement au contact de la famille ms élargir et se procurer des ouvrages....car derrière la langue il y a toute une histoire

Ensuite effectivement au travers des différents supports que l'on peux se procurer facilement tel que la musique, les films....

persévérance
 
sur la perte de Tachelheit

Si pour trouver un job un jour tes enfants et petits enfants devaient parler Tachelheit, tu les verrais courrir l'apprendre et vite !
Gosgine
 
Le problème c'est que au Maroc même notre langue Tachelhit n'a pas réussi encore à s'affirmer dans le monde urbain qui est l'avenir. Dans les année 70 : 30 à 40% d'urbains et aujourd'hui 60%, quand à demain n'en parlons pas , je vois les villages de mes parents qui se vident peu à peu, n'y reste plus que les vieillards, et quelques familles dont les hommes sont en ville à gagner de quoi nourrir la famille.

Bref dans les années 70 Agadir était une ville arabophone où tachelhit était remise derrière le comptoir du commerce ou à l'intérieur de la maison et aujourd'hui après 30 ans d'émigrations des campagnes alentours (Ihahan, Aksimn, Imsggin, Achtoukn ...etc.) il est toujours incongru de parler Tachelhit dans la rue, de s'adresser à un inconnu en Tachelhit pour lui demander sa route, quand à la maréchaussée c'est toujours avec la moustache tremblante de rage qu'elle vous intime l'ordre de parler l'arabe ....

Bref pas vraiment de quoi être optimiste.
 
Mes parents ont une exellente compréhension de notre langue, ils maitrisent le vocabulaire de l'abstrait, le vocabulaire guerrier....;)
Pour ma part je comprends trés bien ma langue que lorsqu'il s'agit d'un disscours de tout les jours...
Le but de cette langue était principalement de communiquer avec nos grand-parents..
Alors une fois qu'ils ne seront plus là, qu'arrivera-t-il?
Une mort programmée de notre langue...


MAIS heureusement que de plus en plus de jeunes prennent conscience que cette langue et leur culture sont de vraies richesses pour eux. C'est une prise de conscience lente mais certaine, et c'est pour cela que le travail des associations est vital pour nous....

Un travail tout aussi vital voir encore plus imporant au Maroc, il faut vraiment , malgré cet enviromment précaire, que les jeunes imazighns comprennes que leur langue et leur culture ne sont pas une étape de transition qui menéraient au but final: devenir un vria marocain qui parle "arabe"...

Et un dernier constat les jeunes d'Europe parlent bien mieux tachelhite que bien nombre de nouveaux citadins au Maroc....et là c'est encore plus grave...

Ca me rappelle une chancson de Wahruch (D’ailleurs si je retrouve celui ou celle qui nous a volé cette cassette….)
Donc une chanson où il disait :


han illa ma a ilulan gh ammas n tuzûmt n sus

igh a srtengh sawalen ar tbaddalen awal....
 
Outroudant said:
Pour les jeunes "tarwa n danun" que nous sommes, il serait temps de se poser des questions sur notre devenir. Personnellement, je pense que comme dasn toutes les sociétés d'immigration d'ici 2 ou 3 générations nos descendants ne parleront pas un mot de tachelhit et pour ceux d'entre nous qui portent un patronyme arabe ils diront que leur arrière arrière grand-père qui est venu un jour en France appellé par les usines Chaumont ou Renault était arabe.
Voyons juste autour de nous, nous sommes la 2ème génération et notre tachelhit ne vaut pas celui de nos parents ou de nos cousins. Notre façon de voir les choses prend des deux cotés de notre culture, tachelhit et tafransist.
Pour la troisième génération, je constate que la plupart de mes connaissance parlent en français à leurs enfants. Alors que deviendra notre identité tachelhit dans quelques années en France?

Pour ta remarque je ne peux que constater hélas! le recul de notre langue, face à l'arabe et au français. C'est dû aux moyens d'information, la modernité, etc, et au manque d'interêt pour la culture d'origine. Ce qui est encore plus consternant ce n'est pas tant le manque de dynamisme et de renouveau de notre culure, qui aurait dû bénéficier des moyens éducatifs mis à sa disposition, des opportunités culturelles, de la liberté et du niveau de progrès en Europe.

Car on assiste paradoxalement - et malheureusement- chez de nombreux jeunes imazighen à un repli sur soi pire que dans le pays d'origine, un manque d'interêt à plus d'épanouissement culturel, bref à un refus d'intégration et à une incapacité de se définir en tant que communauté spécifique, coupant le lien avec les idéologies et la culture orientale, la seule qu'ils prennent comme référence pour exprimer leur identité et leurs malaises.
 
tamaynut said:
han illa ma a ilulan gh ammas n tuzûmt n sus

igh a srtengh sawalen ar tbaddalen awal....

ijemâa digh s wawal n ingliz ur ten singh
a frhàt a icelhiyn s imurig n tclhiyt
a lutàr n tcelhit a rebbab n tcelhit

;)
 
agoram said:
ijemâa digh s wawal n ingliz ur ten singh
a frhàt a icelhiyn s imurig n tclhiyt
a lutàr n tcelhit a rebbab n tcelhit

;)

Merci Agoram, j'avais oublié la suite de cette chanson (vieillesse quand tu nous tiens...)
 
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