Turquie : la langue Kurde est enfin autorisée à la télé !

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«Désormais, c'est l'Etat turc qui parle kurde»

Interdite depuis quatre-vingts ans, la langue kurde est enfin autorisée à la télévision.

Par Ragip DURAN

lundi 19 juillet 2004 (Liberation )






«J'ai été ému, très ému... Pas simplement au sens politique du mot mais culturellement ému», témoigne Umit Firat, écrivain kurde, qui a bien connu les prisons de Diyarbakir, d'Ankara et d'Istanbul. Le 9 juin, pour la première fois dans l'histoire de la république de Turquie, la radiotélévision d'Etat (TRT) diffusait des programmes en kurde, deux ans après le vote d'une loi autorisant les émissions dans les langues des diverses minorités du pays. La TRT diffuse donc désormais des émissions en bosniaque, en arabe ou en circassien. D'abord non reconnu, renié puis interdit et banni, le kurde est aussi sur les ondes publiques. Les pressions de Bruxelles ont finalement eu raison du dogme officiel de la République créée par Mustafa Kemal sur le modèle jacobin, lequel proclamait alors : «La Turquie est formée d'une seule nation, regroupée sous un seul drapeau et parlant une seule langue.»

Clips. Ce 9 juin, c'est la radio qui diffuse un programme en kurmandji, dialecte de la majorité des Kurdes de Turquie, et vers 10 heures la télévision retransmet, toujours en kurmandji, un bulletin d'informations nationales, des programmes sur les sites historiques du pays, des documentaires et des clips de musique. Ils ont été diffusés deux jours plus tard en zaza, autre dialecte kurde. Des émissions qui ne sont guère passionnantes. En outre les mots «kurde» ou «langue kurde» ne sont toujours pas prononcés ni dans les émissions ni d'ailleurs dans les textes officiels.

Grand écran. «Peu importe qu'il n'y ait pour le moment que 30 minutes par semaine, peu importe le contenu. Un tabou a été brisé et l'Etat a reconnu notre langue après quatre-vingts ans de résistance», estime Umit Firat. Ce jour-là, la municipalité de Diyarbakir, la plus grande ville du Sud-Est anatolien à majorité kurde, avait installé un grand écran sur la place de la ville pour célébrer le «kurde officiel». «C'est un bon départ car nous croyons que bientôt ces émissions seront prolongées et qu'elles répondront aux besoins des citoyens kurdes», affirme Osman Baydemir, maire de Diyarbakir, d'autant plus optimiste que ce même jour étaient libérés les quatre ex-députés kurdes, dont Leyla Zana, condamnés en 1994 à quinze ans de prison à l'issue d'un procès jugé «inéquitable» par les Européens.

La classe politique kurde est plutôt satisfaite à l'exception des milieux proches du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, dont le leader, Abdullah Ocalan, est emprisonné depuis 1999), qui avait mené une lutte armée entre 1984 et 1999. Une «sale guerre» entre l'Etat et le PKK qui a fait 36 000 morts.

«Maquillage». Le rédacteur en chef du quotidien Ulkede Ozgür Gündem («l'Ordre du jour libre du pays», tiré à 10 000 exemplaires), Irfan Ucar, estime qu'il s'agit essentiellement d'«un maquillage pour tromper les Européens», alors que la répression continue. Les Kurdes de Turquie qui possèdent une antenne satellite avaient déjà par ailleurs la possibilité de regarder au moins les trois chaînes de télévision en kurde : celles de Barzani et de Talabani qui émettent depuis l'Irak et celle de Medya TV, proche du PKK, qui émet depuis Bruxelles.

Umit Firat conclut avec un sourire : "Auparavant, de nombreux Kurdes étaient jugés et condamnés pour avoir parlé le kurde. Désormais, c'est l'Etat turc qui parle kurde. On commence peu à peu à s'entendre "
 
[size=large]Takurdit et Tamazight : même combat ![/size]

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Rabat, 16/07/04 - Le ministère de la Communication et l'Institut royal de la Culture Amazighe (IRCAM) ont signé, vendredi à Rabat, une convention cadre de coopération et de partenariat visant la promotion et le renforcement de la place de la culture amazigh dans le domaine de l'information et de la communication.

Cette convention a été signée par le ministre de la Communication Porte-parole du gouvernement, M. Nabil Benabdallah, le recteur de l'IRCAM, M. Ahmed Boukous, en présence notamment du directeur général de l'Agence Maghreb Arabe Presse (MAP), M. Mohamed Khabbachi, de la directrice de l'Institut Supérieur de l'Information et de la Communication (ISIC), Mme Latifa Akherbach et du directeur de la radio nationale, M. Mohamed Boukili.

Cette convention qualifiée de "grand jour" par M. Benabdallah et d'"évènement historique" par M. Boukous, a pour objectif de mettre en place un cadre général de coopération et de partenariat dans ce domaine conformément aux Hautes directives de SM le Roi Mohammed VI annoncées dans le discours du Trône en 2001, ainsi que dans l'allocution prononcée par le Souverain lors de la création de l'IRCAM.

M. Benabdallah s'est en outre félicité de la signature de cette convention d'autant, a-t-il dit, qu'elle coincide avec l'adoption du projet de loi sur la libéralisation et l'ouverture de l'espace audiovisuel.

"Au moment où des efforts sont entrepris pour que la culture amazigh soit promue et prenne toute sa place et toute sa valeur dans la société marocaine, il nous semblait de notre devoir d'inaugurer une nouvelle ère de coopération entre l'IRCAM et le ministère de manière à agir ensemble pour étudier les contours d'une stratégie de promotion de la culture amazigh", a-t-il ajouté dans une déclaration à la MAP.

Dans ce sens, "nous allons travailler sur l'espace audiovisuel et de la communication écrite, ainsi que dans le domaine de la formation" et mettre en place une "commission commune qui mettra à notre disposition une stratégie d'action".

Une commission mixte sera instituée pour veiller à l'application et à l'exécution ainsi qu'au suivi des programmes et des projets à réaliser, lit-on dans le texte de cette convention. Celle-ci stipule de dégager une conception commune des programmes audiovisuels pouvant nécessiter la participation d'autres départements gouvernementaux.

Les deux parties se sont également engagées à élaborer des programmes englobant l'organisation de colloques, de tables-rondes, de cycles de formation ainsi que la production et la conception de programmes de radio et de Télévision.

Elles oeuvreront, en outre, à associer d'autres partenaires à ce projet, par la conclusion d'accords visant la promotion du rôle du secteur audiovisuel public dans la protection du patrimoine culturel national dans tous ses aspects, par la production de programmes socio-culturels et d'information dans le domaine de la langue et de la culture amazigh.

L'une de "nos options est de travailler sur la création d'une chaîne de TV dans laquelle la culture amazigh pourrait occuper une place importante, a ajouté le ministre, précisant qu'il est également question de "veiller à promouvoir encore plus la place de la culture amazigh dans l'espace radio".

Aux termes de cet accord, l'IRCAM est appelé à conjuguer les efforts avec les autres institutions sous tutelle du ministère de la communication pour renforcer la mission pédagogique des moyens audiovisuels, particulièrement ceux destinés aux jeunes.

Pour M. Boukous, cette convention permettra à la culture et la langue amazigh d'acquérir une plus "grande notoriété" et "surtout d'être préservée et sauvegardée" et aux créateurs Amazigh de se faire "connaître et reconnaître" à l'échelon national.

"Nous pouvons créer les conditions de la valorisation et de la modernisation (de la culture amazigh), et cela, dans le cadre de l'institution d'un Etat de droit qui reconnaît les droits linguistiques et culturels de notre communauté et qui aspire à la modernité et à la démocratie", a-t-il précisé à la MAP.

En tant qu'institution, l'IRCAM "attend beaucoup de cette convention car pour la première fois elle permettra à la langue et la culture amazigh d'avoir "un droit de cité de manière pleine et entière" au niveau du paysage médiatique, notamment audiovisuel.
 
azul
yes, tamazight and takurdit are victims of dicrimination and racism and some poltical interests for only one reason their are autochton and natives
TUDERT I TAMAZIGHTE , TAMAZIGHTE I TUDERT
STAYMATE
 
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