Thèse de doctorat sur l'histoire du souss

Quelqu'un pourrait nous indiquer dans quel université il a soutenu son mémoire de doctorat, en France? au Maroc?

Tanmirt-nun.
 
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Thèse: “Tada”, une étude anthropologique sur une tradition amazighe

Il est des personnes dont les écrits procurent un plaisir intense. Plaisir d’une découverte de mille et une informations qu’ils nous révèlent. Plaisir d’un étonnement devant ce qui nous semble loin, venu d’ailleurs et pourtant, nous est proche et parfois familier. Plaisir d’un émerveillement devant une écriture fluide, sûre, convaincue et convaincante. Plaisir d’une rencontre qui permet le dialogue et l’échange. Monsieur Hammou Belghazi fait partie de cette rare catégorie. En témoigne sa thèse de doctorat intitulée: “Tada : puissance et évanescence. Recherche sur la mutation du mode d’existence des Zemmour : contribution à l’étude du changement social dans le Maroc rural”, soutenue le 28 novembre, à l’université de Franche-Comté, sous la direction du professeur Bertrand Hell, ethnologue.
Un travail difficile, intéressant, distingué dans la mesure où cette remarquable institution coutumière (tada) n’avait fait à ce jour l’objet d’aucune autre recherche anthropologique (à l’exception d’un article en 1936). Les membres du jury reconnaissent à l’unanimité que la thèse soutenue vient combler une lacune considérable dans l’histoire sociale du Maroc et apporter une pierre précieuse dans la connaissance de ce pays.
Mais qu’est-ce que la tada? L’auteur la définit ainsi : “La tada est une institution coutumière fondée sur un ensemble de pratiques et de croyances ou de représentations, qui lui confère un caractère fraternel et sacré; elle sert à maintenir l’équilibre inter- et intra tribal en protégeant les individus, les groupes et leurs biens matériels contre les agressions, les convoitises et les menaces extérieures”.
L’étude systématique de la tada, dans ses multiples dimensions et manifestations, se révèle féconde et permet de mettre au jour plusieurs aspects de la dynamique, de la transformation de la société marocaine au cours du 20ème siècle, tant sur le plan politique (la centralisation du pouvoir), socio-économique (sédentarisation et monétarisation des échanges), idéologique (recul du substrat idéo représentationnel marqué du sceau d’un certain sacré populaire et du développement d’un sentiment national au détriment d’une identité tribale).
Notre candidat expose son travail sous le regard attentif et intéressé de tous. La voix grave, les sourcils parfois interrogatifs, la main qui se lève, s’ouvre, le doigt qui, de temps en temps, vise ses interlocuteurs, affirme son assurance et la maîtrise de son sujet. Un sujet qui a favorisé l’échange où les critiques formulées étaient plus des remarques et des propositions pour les projets de recherche à venir du candidat. Un sujet parfait dans sa forme et magistrat dans son fond, qui a conquis unanimement les membres du jury composé d’une sociologue, Mme Dominique Jacques-Jouvenot, Professeur à l’université de Franche-Comté et qui présidé la soutenance: un anthropologue, M. Marceau Gast, directeur de recherche honoraire au C.N.R.S.; deux ethnologues: M. Abdelwadoud Ould Cheikh, maître de conférence, H.D.R. à l’université Marc Moch de Strasbourg II; M. Bertrand Hell, Professeur à l’université de France-Comté.
Ils saluent tous chez M. Belghazi son honnêteté, sa générosité et sa rigueur dans la recherche.
Ce qui retient l’attention du jury et du lecteur, c’est le souci d’objectivité de Hammou Belghazi. Il est parvenu à nous présenter un tableau ethnographique éclatant et vif en couleurs, une merveilleuse analyse socio-ethnologique, nous présentant ainsi les fondements, les fonctionnements et les implications du pacte de tada, de manière vivante, “associant observation participante et analyse distanciée” comme l’a si bien dit M. Abdelhak Qribi, réussissant selon les mots de Marceau Gast “cette gymnastique particulière en ethnologie qui consiste à un membre d’une communauté d’être à la fois témoin du dedans et observateur du dhors au regard éloigné. Après son immersion ethnologique auprès de ses anciens, il a su revenir à l’analyse socio-ethnographique et socio-politique.
Le succès de cette remarquable recherche sur la tada vient aussi de l’excellent travail formel de l’auteur.
Une division équilibrée des parties et des chapitres, des titres et des sous-titres qui éclairent aussi bien le contenu des larges ensembles que celui des entités les plus courtes, qui donnent une unité formelle à la thèse. Une application à faire rafraîchir la mémoire du lecteur “qui n’est jamais perdu” pour reprendre M. Hell. Le récit est jalonné de données qui préparent sa suite. Les phrases prennent vie à leur lecture. Ligne après ligne des images se constituent, des voix s’élèvent, des odeurs se dissipent.
Admirative devant la clarté de son style, l’enchaînement cohérent de ses idées, la fluidité de son écriture, Mme Dominique Jacques, présidente du jury, souligne qu’elle “a pris plaisir à la lecture de ce texte”, que “la thèse est un modèle dans le genre”. Elle clôt la soutenance en insistant encore une fois sur le travail exemplaire du candidat et sur l’importance de sa publication, avis partagé par le reste du jury. Elle déclare enfin que M. Belghazi mérite le grade de docteur en sociologie.

Libération.ma[/size]

[ Edité par botagant le 19/12/2003 15:03 ]
 
azul
une histoire riche et culture tres riche d un grand peuple amazigh
il faut encourager de tell recherche pour montrer la verite de la grande valeure de notre histoire et notre culture
staymate
 
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