A Tata, et particulièrement à Tazart, un petit douar à quelques kilomètres de la ville, cette journée aurait pu être comme n'importe quelle autre. Elle aurait vu les habitants composer avec un climat pseudo- printanier, après des vagues d'un froid cruel, suivies immédiatement de celles d'une chaleur suffocante. Et les initiés auraient pu en entendre d'autres, en parlant de développement durable dans la région, évoquer les effets néfastes des aléas climatiques capricieux…. Mais ce jour-là, à Tata et à Tazart, point de débat climatique. Un groupe de citadines est venu en visite pour fêter le lancement de la bibliothèque rurale de Tazart, dans la commune d'Oum El Guerdan. Une initiative de partenariat entre deux structures de la société civile : l'Association d'appui aux bibliothèques rurales et l'Association de Tazart pour le développement économique et social. Le jour-même où les grandes organisations internationales célébraient la Journée mondiale du Livre, les 1200 habitants du douar ont eu la joie d'avoir, enfin, un lieu de savoir. Mais la joie n'était pas que de ce côté…
Le regard s'est focalisé sur les aspects culturels de la région et leurs effets rafraîchissants sur notre groupe d'expert(e)s en balade… Pèlerinage au bout d'un Maroc encore épargné par les symptômes contagieux de la globalisation : les magnifiques grottes Massillit avec des stalagmites et stalactites façonnées au fil des temps, la centaine de sites de gravures rupestres, les ksours et les quartiers mellah, les khettaras… Sans parler des danses et des chants éblouissants. La palmeraie, que l'une des femmes, telle une Antigone des temps modernes a surprise quand elle était encore toute nue, tôt le matin, lui a offert des possibilités d'évasion et de contemplation sereine des phénomènes étranges de la vie.
Le pèlerinage a permis aux citadines de redécouvrir quelques jolis traits de notre culture, hélas en voie de disparition dans les milieux urbains. Comme celui d'ôter ses chaussures avant de fouler un tapis... Ou d'inclure dans le repas cette délicieuse soupe à base de semoule qu'aucun restaurant de standing moyen ne croit bon d'offrir à ses clients. Ces femmes ont aussi pu retrouver quelques principes positifs de notre éducation [adab], comme l'habitude de ne pas gaspiller l'eau, ressource si précieuse dans la région de Tata. Et les femmes du douar de s'exclamer, avec sagesse : « Comment sommes-nous capables de n'utiliser qu'un seau d'eau ou quelques bouteilles pour nous laver alors qu'en ville il faut un robinet à l'eau abondante pour arriver, relativement, au même objectif ? ! ».
Le voyage à la rencontre de l'autre, le voyage à prétention de partenariat culturel est devenu voyage initiatique et remplit nos citadines de bouffées d'espoir… L'espoir de Tazart et de Tata, ce sont les enfants avides de savoir et de connaissance. C'est aussi Othmane, un jeune garçon fruit d'un mariage mixte et vivant en France. Profitant de ce voyage d'initiation à la culture marocaine, il a rapidement compris les racines des contraintes auxquelles le pays est confronté. « J'ai des centaines de livres que je voudrais envoyer aux enfants, comment faire ? ». La piste du salut est bel et bien la connaissance. Il n'y a pas d'autres formules secrètes.
Khadija Ramram
Maroc l'Hebdo

Le regard s'est focalisé sur les aspects culturels de la région et leurs effets rafraîchissants sur notre groupe d'expert(e)s en balade… Pèlerinage au bout d'un Maroc encore épargné par les symptômes contagieux de la globalisation : les magnifiques grottes Massillit avec des stalagmites et stalactites façonnées au fil des temps, la centaine de sites de gravures rupestres, les ksours et les quartiers mellah, les khettaras… Sans parler des danses et des chants éblouissants. La palmeraie, que l'une des femmes, telle une Antigone des temps modernes a surprise quand elle était encore toute nue, tôt le matin, lui a offert des possibilités d'évasion et de contemplation sereine des phénomènes étranges de la vie.
Le pèlerinage a permis aux citadines de redécouvrir quelques jolis traits de notre culture, hélas en voie de disparition dans les milieux urbains. Comme celui d'ôter ses chaussures avant de fouler un tapis... Ou d'inclure dans le repas cette délicieuse soupe à base de semoule qu'aucun restaurant de standing moyen ne croit bon d'offrir à ses clients. Ces femmes ont aussi pu retrouver quelques principes positifs de notre éducation [adab], comme l'habitude de ne pas gaspiller l'eau, ressource si précieuse dans la région de Tata. Et les femmes du douar de s'exclamer, avec sagesse : « Comment sommes-nous capables de n'utiliser qu'un seau d'eau ou quelques bouteilles pour nous laver alors qu'en ville il faut un robinet à l'eau abondante pour arriver, relativement, au même objectif ? ! ».
Le voyage à la rencontre de l'autre, le voyage à prétention de partenariat culturel est devenu voyage initiatique et remplit nos citadines de bouffées d'espoir… L'espoir de Tazart et de Tata, ce sont les enfants avides de savoir et de connaissance. C'est aussi Othmane, un jeune garçon fruit d'un mariage mixte et vivant en France. Profitant de ce voyage d'initiation à la culture marocaine, il a rapidement compris les racines des contraintes auxquelles le pays est confronté. « J'ai des centaines de livres que je voudrais envoyer aux enfants, comment faire ? ». La piste du salut est bel et bien la connaissance. Il n'y a pas d'autres formules secrètes.
Khadija Ramram
Maroc l'Hebdo