Souss- Drâa : La rentrée scolaire aura-t-elle lieu ?

agoram

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Région Souss Massa Drâa : La rentrée scolaire aura-t-elle lieu ?


C¹est quasiment certain si aucune mesure salvatrice n¹est urgemment pas prise d¹ici quelques jours seulement. Le ministère de l¹Education nationale est, de ce fait, vivement interpellé pour sauver une rentrée scolaire sur un plat d¹enfer. La situation est d¹autant plus périlleuse qu¹elle s¹adresse presque à la totalité des préfectures et provinces de la Région Souss Massa Drâa.

Depuis déjà le début de l¹année écoulée, on savait bien que des démarches insistantes devaient être entreprises au niveau des infrastructures et des ressources humaines pour combler les insuffisances criardes en la matière. Mais, rien ne fut fait à cet effet, bien au contraire, les procédures en termes de marchés et de comptabilités régionales ont accusé des aberrations et des anomalies à l¹issue desquelles l¹infructuosité, l¹interférence et la fuite budgétaires étaient tombées comme une douche froide sur les constituantes de l¹Académie, en très mauvaise posture à cause de ces contretemps préjudiciables. On s¹en est trouvé finalement dans de mauvais draps, à quelques jours de la rentrée scolaire, puisque les établissements scolaires prévus pour cette échéance sont toujours restés sur le papier, en plus d¹un manque de plus de 700 enseignants, sans compter les départs volontaires. D¹aucuns se demandent alors pourquoi on s¹est comporté vis-à-vis de cette problématique sensible avec tant de laxisme et de nonchalance, alors qu¹elle présentait déjà des prémices fort inquiétants. A l¹heure qu¹il est, on comprend bien le désarroi des composantes de la région, devant tous ces déficits, elles qui auront incessamment sur le dos une avalanche d¹élèves, sans espoir de trouver un pupitre scolaire.
A ce temps même, aucune mesure, au niveau de l¹Académie, n¹a été entreprise pour remédier à cette carence déconcertante. Car on ne peut résoudre les problèmes épineux qui nécessitent audace et savoir faire, avec des propos entachés de rhétorique et de phraséologie creuses. La situation qui prévaut actuellement dans la région SMD, au niveau de l¹éducation et la formation est bien plus accablante que de verser dans la littérature sans résultat concret. En tous cas, les discours ne valent plus rien devant une rentrée scolaire qui s¹annonce compromise. La situation est bien plus grave que cela et demande l¹intervention urgente du département de tutelle, en dépêchant une commission de sauvegarde sur les lieux pour tenter de trouver avec les responsables de l¹Académie, mais aussi avec ceux des délégations, les solutions qui s¹imposent, afin d¹éviter une catastrophe plus qu¹imminente.
Affaire à suivre

Hassan Yacoubi



albayane.ma
 
Académie régionale de l’Education nationale de Sous-Massa-Draa


La qualité au service de la réussite



L’Académie régionale pour la formation et l’éducation de la région Souss-Massa-Draa occupe une place originale sur l’échiquier du système éducatif national. D’abord de par ses caractéristiques géographiques couvrant une vaste zone avec une grande superficie qui s’étale de l’océan atlantique aux confins du Sahara oriental, allant de larges plaines fertiles du Souss aux vallées verdoyantes du Draa, en passant par les zones montagneuses du Haut Atlas. Cette dimension qui ne manque pas de conséquences sur le plan de la logistique et de l’infrastructure et également porteuse de signes de richesse sur le plan socio-culturel avec une diversité linguistique qui fait de l’académie un véritable laboratoire pédagogique et didactique en matière d’enseignement des langues.
Pour mieux connaître la situation éducative dans cette région stratégique de notre pays, ses atouts et ses handicaps, nous avons rencontré M. Hanoun Moubarek, directeur de l’Académie régionale pour l’éducation et la formation de Souss-Massa-Draa. Entretien.

Libé : Quels sont les principaux axes qui orientent votre action à la tête de l’académie ?

H. Moubarek : Il faut souligner au départ que la région se caractérise par des données géographiques et socio-économiques particulières. C’est une étendue très vaste à relief très contrasté et elle est à dominante rurale. C’est une région très peuplée, la deuxième au royaume de par le nombre d’habitants. Mais c’est aussi une région très dynamique avec une culture partenariale et participative importante que l’on relève avec l’implication de plusieurs acteurs dans le projet de développement éducatif de la région piloté par l’Académie. Notre action prend en compte l’ensemble de ces données pour mettre en chantier des projets qui visent à opérationnaliser les objectifs qui s’inspirent de la Charte nationale pour l’éducation et la formation et des buts assignés par le gouvernement à ce secteur. Sur un plan plus général, notre action est guidée par un principe que nous voulons fédérateur des énergies, à savoir la gouvernance institutionnelle de qualité qui se fonde sur la participation, l’action collective régulière organisée, la transparence dans la gestion des dossiers, l’approche de proximité, l’institutionnalisation des actions du contrôle et du suivi. Cela nous a permis de nous doter d’outils de gestion et d’action efficaces comme le conseil de coordination régionale, le conseil pédagogique régional ; les réunions de coordination permanente entre les différents services de l’académie, internes et externes ; la création de cellules de travail thématique : l’amazighité, les relations publiques, la recherche et la formation, la qualité, l’audit interne, la réunion régulière des commissions relevant du Conseil d’administration, des contacts réguliers et permanents avec les partenaires sociaux et les différents représentants de la société civile ; l’académie a développé parallèlement à cela son action de communication aussi bien interne qu’externe et qui lui permet également d’avoir un rayonnement culturel par l’organisation d’événements spécifiques sur des thèmes précis.
Ceci dit, nous sommes attentifs à fructifier nos accords de partenariat et à favoriser davantage l’implication des différents acteurs institutionnels locaux, nationaux, et même internationaux pour offrir à la région les meilleurs atouts de réussir les défis majeurs de l’éducation et de la formation. Je peux vous dire à ce propos que nous disposons au niveau de l’Académie de plus de 250 accords de partenariats signés par l’Académie et les délégations avec différents partenaires de la société civile ou des instances élues. Nous tenons également à responsabiliser les différents services dans une stratégie participative notamment les délégations qui sont les acteurs principaux dans la gestion du système éducatif au quotidien. Elles sont en effet l’interface de l’action de l’académie et le levier dont dépend la réussite de cette action.
Vous avez soulevé la question de la diversité géographique de la région, est-ce que cela n’a pas influencé votre programme de généralisation de l’enseignement notamment dans le milieu rural ?
Il y a en effet plusieurs facteurs qui interviennent dans la réussite de ce projet ambitieux : il y a la nature du relief ; il y a le niveau socio-économique des familles ; il y a la question des moyens à mobiliser ; il y a aussi un facteur important, à savoir la question de la gestion des ressources humaines ; je rappelle ici que la région a toujours souffert d’un manque à gagner en matière de couverture des besoins d’encadrement pédagogique. Néanmoins, grâce à la conjugaison des efforts et à une gestion rationnelle des effectifs, nous parvenons chaque année à pallier aux urgences et à réaliser des progrès importants dans la généralisation de l’enseignement. C’est ainsi que pour la tranche d’âge des six ans, nous sommes arrivés à un taux avoisinant les 90% et nous tablons sur le taux de 94% pour la prochaine rentrée. Mais là où les efforts sont palpables, c’est pour la tranche du préscolaire, celle des 4-5 ans, là où le retard était énorme, nous sommes arrivés à un pourcentage de 68,2%.
C’est à ce niveau d’ailleurs que nous mettons en action notre vaste réseau de partenariat impliquant les autorités publiques et la société civile faisant de cette politique de généralisation la traduction dans les faits du principe que l’éducation est un formidable levier de développement.

Quels sont les points que vous mettez en avant pour la prochaine rentrée ?

Je dois souligner comme point essentiel que les autorités publiques sont conscientes de l’importance des besoins de la région en matière d’infrastructure de base et d’encadrement pédagogique. Nous avons aussi le soutien du ministre de l’Education nationale qui a d’ailleurs prévu dans ce sens de doter le budget de l’académie d’un supplément de ressources qui nous permettra d’honorer nos engagements. Pour notre part, nous avons entamé une politique d’approche contractuelle dans l’élaboration du budget aidé en cela par les grands progrès réalisés en matière d’action régionale. Plusieurs initiatives sont menées ainsi à partir de la mobilisation de moyens locaux ou régionaux. Nous mettons à profit cet atout notamment pour répondre à la délicate question des salles de classe. Pour être prêt à accueeillir des dizaines de milliers d’élèves le jour j, nous avons déployé tout un trésor d’imagination pour préparer des locaux d’enseignement sans avoir recours à un effort budgétaire supplémentaire. Il faut peut-être à ce niveau rappeler que d’une manière générale le fonctionnement des académies souffre du déphasage qu’il y a entre le programme d’investissement notamment pour la construction de nouveaux locaux et l’adoption du budget ; celui-ci reste tributaire de la réunion du Conseil d’administration qui connaît souvent des retards ; un retard qui se répercute sur la réalisation de l’ensemble des projets. Il y a là nécessité d’une remédiation pour faire correspondre l’adoption du budget à l’application du programme d’action des académies.
Cependant, répondre à l’urgence ne nous empêche pas d’avoir le souci permanent de la qualité sachant que c’est là un enjeu essentiel pour l’école publique qui ne doit pas déclarer forfait dans la compétition féroce qu’instaure le marché. C’est ainsi que nous avons veillé à ce que la démarche de qualité touche l’ensemble des cycles de l’enseignement. Des structures de suivi sont installées à l’académie et dans les différentes délégations. Des classes de référence ont été mises en place au niveau de la délégation d’Agadir Idaoutanane. Des sessions de formation à la qualité ont été mises en chantier.
Dans cette perspective, nous comptons encore développer la politique de soutien scolaire aux sites pédagogiques en difficulté ; une attention particulière aux enfants ayant des besoins spécifiques ; la création de club pour favoriser des activités de lecture. Nous comptons également renforcer notre politique de formation continue à l’adresse des enseignants, notamment en termes d’approche par compétences. Nous avons prévu également pour le mois de novembre deux journées d’études sur le thème de la didactique de la langue amazighe.
L’Académie est en outre mobilisée pour la réussite de l’Initiative citoyenne du développement humain lancée par le Souverain ; ce sera un des titres fondateurs de notre programme d’action pour la rentrée qui vient.

liberation.press.ma
 
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