Saddam Hussein sera jugé pour la mort de 100 000 Kurdes
LEMONDE.FR | 04.04.06 |
e président irakien déchu Saddam Hussein, déjà jugé pour le massacre de 148 chiites, devrait bientôt répondre devant le Haut tribunal pénal de l'une des plus sanglantes vagues de répression de son régime. Entre 1987 et 1988, une campagne de déplacement massif de la population kurde avait coûté la vie à plus de 100 000 personnes, victimes de l'opération Anfal. "Nous annonçons à notre peuple et aux victimes de l'ancien régime que l'instruction a été bouclée dans l'affaire Anfal et que les sept personnes, accusées de génocide et de crimes contre l'humanité, ont été déférées au tribunal", a déclaré mardi à la presse le chef des juges d'instruction, Raed al-Jouhi. Saddam Hussein et son cousin Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", ancien chef de la région nord de l'Irak, sont en tête de la liste des accusés établie par le tribunal irakien, a-t-il précisé.
Le juge Jouhi a fait cette déclaration à la veille de la reprise du procès du président déchu et de sept coaccusés dans l'affaire de Doujail, le massacre de 148 villageois chiites après une attaque en 1982 contre le convoi de Saddam Hussein dans ce village au nord de Bagdad.
PLUSIEURS DOSSIERS ENCORE EN COURS
Selon Raed al-Jouhi, la date du nouveau procès sera "fixée dès que la cour et les juges d'instruction auront examiné tous les détails du dossier". "C'est une affaire très compliquée. Il s'agit de l'un des grands crimes commis", a déclaré M. Jouhi, expliquant que des milliers de témoins et de plaignants, des milliers de documents impliquant l'ancien régime et autres preuves, dont les fosses communes, ont servi de base pour l'instruction du dossier.
D'autres dossiers accablant l'ancien régime sont en cours d'instruction, dont la répression de l'insurection chiite en 1991 et seront "prochainement" bouclés, a encore affirmé le juge. Sur une éventuelle tenue du procès d'Anfal dans le Kurdistan, le juge a indiqué que le tribunal pénal a "son siège à Bagdad mais qu'il peut transférer ses audiences dans n'importe quel endroit en Irak en cas d'accord des juges et des autorités compétentes". Le président irakien, Jalal Talabani, a déclaré plus tôt que Saddam Hussein serait jugé pour "tous ses crimes", avant l'exécution des jugements qui seront prononcés contre lui. "Je pense que le [Haut tribunal pénal] a comme plan de juger Saddam Hussein pour tous ses autres crimes et, à la fin, le verdict sera exécuté", a déclaré le président irakien.
Le 11 mars, le procureur général, Jaafar Moussaoui, avait pourtant affirmé que, si Saddam Hussein et ses sept coaccusés étaient condamnés à mort dans l'affaire de Doujail, ils seraient exécutés sans attendre les procès sur leurs autres crimes.
LEMONDE.FR | 04.04.06 |
e président irakien déchu Saddam Hussein, déjà jugé pour le massacre de 148 chiites, devrait bientôt répondre devant le Haut tribunal pénal de l'une des plus sanglantes vagues de répression de son régime. Entre 1987 et 1988, une campagne de déplacement massif de la population kurde avait coûté la vie à plus de 100 000 personnes, victimes de l'opération Anfal. "Nous annonçons à notre peuple et aux victimes de l'ancien régime que l'instruction a été bouclée dans l'affaire Anfal et que les sept personnes, accusées de génocide et de crimes contre l'humanité, ont été déférées au tribunal", a déclaré mardi à la presse le chef des juges d'instruction, Raed al-Jouhi. Saddam Hussein et son cousin Ali Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", ancien chef de la région nord de l'Irak, sont en tête de la liste des accusés établie par le tribunal irakien, a-t-il précisé.
Le juge Jouhi a fait cette déclaration à la veille de la reprise du procès du président déchu et de sept coaccusés dans l'affaire de Doujail, le massacre de 148 villageois chiites après une attaque en 1982 contre le convoi de Saddam Hussein dans ce village au nord de Bagdad.
PLUSIEURS DOSSIERS ENCORE EN COURS
Selon Raed al-Jouhi, la date du nouveau procès sera "fixée dès que la cour et les juges d'instruction auront examiné tous les détails du dossier". "C'est une affaire très compliquée. Il s'agit de l'un des grands crimes commis", a déclaré M. Jouhi, expliquant que des milliers de témoins et de plaignants, des milliers de documents impliquant l'ancien régime et autres preuves, dont les fosses communes, ont servi de base pour l'instruction du dossier.
D'autres dossiers accablant l'ancien régime sont en cours d'instruction, dont la répression de l'insurection chiite en 1991 et seront "prochainement" bouclés, a encore affirmé le juge. Sur une éventuelle tenue du procès d'Anfal dans le Kurdistan, le juge a indiqué que le tribunal pénal a "son siège à Bagdad mais qu'il peut transférer ses audiences dans n'importe quel endroit en Irak en cas d'accord des juges et des autorités compétentes". Le président irakien, Jalal Talabani, a déclaré plus tôt que Saddam Hussein serait jugé pour "tous ses crimes", avant l'exécution des jugements qui seront prononcés contre lui. "Je pense que le [Haut tribunal pénal] a comme plan de juger Saddam Hussein pour tous ses autres crimes et, à la fin, le verdict sera exécuté", a déclaré le président irakien.
Le 11 mars, le procureur général, Jaafar Moussaoui, avait pourtant affirmé que, si Saddam Hussein et ses sept coaccusés étaient condamnés à mort dans l'affaire de Doujail, ils seraient exécutés sans attendre les procès sur leurs autres crimes.