On peut se poser des questions sur la valeur à long terme de ce prix des arts amazighs inauguré par l'IRCAM: quelles sortes d'oeuvres cherche- t - il à promouvoir? En langue tamazight, bien- sûr, puisqu' il s'agit d'encourager des productions littéraires populaires, l'objectif premier étant la revitalisation de la langue tamazight?
Quant à la valeur " littéraire" de ces oeuvres, sera t - elle vraiment primordiale pour la culture amazighe? Y a t - il vraiment des films de qualité destinés au public amazigh ou continue- t on à ne produire des navets populistes perpétuant la folklorisation du peuple amazigh?
A quel public s'adresse t -on? Dans quel objectif " culturel" ou " identitaire"?
Quant au théâtre et à la chanson " populaire", quel est le critère admis pour sélectionner? La pureté de la langue tamazight? Le degrè d'engagement identitaire? La valeur littéraire, même si il s'agit d'un travail de traduction d'une oeuvre universelle? ( le Petit Prince, Les Justes de A. Camus par ex.)
Sachant que l'IRCAM est de plus en plus discrédité auprès de ses bases intellectuelles, à cause de son désengagement de la défense de l'identité politique amazigh, son " prix national des arts amazighs" aura- t il la confaince des créateurs et intellectuels imazighens? Quelle valeur peut- on donner à un prix décerné par un institut visiblement manipulé par le Makhzen?
Doit - on sacrifier à la mode ou réfléchir à la valeur des oeuvres, destinées au long terme, base solide pour une création littéraire et artistique de belle qualité?
Une très bonne initiative mais qui laisse perplexe quand on s'interroge sur l'esprit d'une telle démarche. Innovante, certes, productive, mais dont les principes de base sont flous et qui nous incite à réflechir sur la mise en place des conditions pérennes pour la renaissance d'une culture amazighe valable, de bonne qualité et à long terme.