premier festival de la culture amazighe à Fès

agoram

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Pour la consolidation des diverses composantes nationales : premier festival de la culture amazighe à Fès



L'ensemble des composantes culturelles du Maroc appartient à tous les Marocains sans exclusivité. L'identité du Royaume est basée sur des valeurs communes qui sont issues d'un brassage social et historique. Le discours du Trône de 2001 a irrévocablement tracé les contours de l'identité marocaine qui a intégré les diverses composantes, amazighe, arabe, andalouse et africaine. Ce discours a responsabilisé les intellectuels et les acteurs de la scène culturelle et de la chose publique au sujet de la gestion de la diversité culturelle et de la définition du meilleur cadre à même de la consacrer sans pour autant sacrifier l'unité et vice-versa. Aussi, le discours Royal d'Ajdir inaugure-t-il une ère nouvelle où l'amazighité est appelée à jouer son plein rôle.




Dans le cadre des Hautes directives Royales relatives à la promotion de la culture amazighe, l'Association Fès-Saiss et le Conseil de la ville de Fès organisent, du 10 au 12 mars à Fès, en partenariat avec l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah et l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), le premier festival national de la culture amazighe.

D'après les organisateurs, ce festival, organisé sous le thème «Les fondements amazighs de la culture marocaine», œuvre à la consolidation des valeurs de la paix, de dialogue et de la cohésion sociale. Ils expliquent que «l'un des objectifs principaux de ce festival est de donner une approche objective et scientifique à la pluralité culturelle au Maroc et de mettre en valeur la personnalité marocaine dans toutes ses composantes culturelles».

Le festival a également pour objectif de rendre hommage à la culture amazighe en tant que composante fondamentale de la culture marocaine. Le programme du festival comprend deux volets dont l'un est consacré au colloque thématique sur «le substrat amazigh de la culture marocaine», et l'autre à la chanson et à la poésie amazighes. Ainsi, un hommage particulier sera rendu à l'éminent professeur Mohamed Chafik, ex-recteur de l'IRCAM, pour ses publications et son vaste apport à la langue et à la culture amazighes.

Il est l'une des figures qui ont réussi à marquer la scène culturelle nationale et à conférer à l'amazigh la place qui lui revient en tant que culture et langue vivante en harmonie avec l'arabe. Mohamed Chafik a marqué le mouvement amazigh au Maroc.

Et la crédibilité dont il jouit auprès des composantes berbères est incontestable. M. Chafik est d'abord un académicien. Il est l'auteur du grand dictionnaire arabe-amazigh (trois volumes) et d'une multitude de travaux sur l'amazighité. Il fut pendant longtemps directeur du Collège Royal. Parallèlement, le colloque thématique s'intéressera à réfléchir sur les mécanismes communs qui prennent en compte les différentes composantes culturelles du Maroc.


Le but est de débattre des moyens qui permettraient une approche intégrée de la diversité culturelle, une approche qui privilégie la dimension humaine et sociale et opère une corrélation étroite entre la culture et le développement durable.

Ainsi, plusieurs thèmes seront abordés par les participants, dont « L'histoire et l'héritage amazighs », « Amazighité et intégration sociale », « Amazighité, composante fondamentale de la culture marocaine », « La langue amazighe, dialectologie et standardisation », « L'enseignement de la langue amazighe : bilan et perspectives d'avenir », « L'impact de la langue amazighe sur l'arabe dialectal », « La littérature amazighe » et « La chanson amazighe ». Sur le plan artistique, un vibrant hommage sera rendu aux chanteurs Mohamed Rouicha, Ammouri M'barek et Ferdawsse Thaziri, pour leurs grands talents et leurs apports artistiques indéniables à la chanson et à la culture amazighes.

Chanteur à la voix chaleureuse, Mohamed Rouicha est aussi un excellent spécialiste du «Ouatar », un instrument marocain rarement joué et semblable à une sorte de Oud plus rustique.

Artiste ayant acquis une renommée nationale en tant qu'interprète des chants amazigh et arabe, il a réalisé plusieurs albums unanimement salués par le public marocain.

Par ailleurs, depuis 1978, Ammouri Mbark mène une carrière solo après avoir connu les plus grandes scènes européennes avec le groupe «Ousman » (Eclairs). Il propose depuis à son public ses propres interprétations musicales des plus grands poètes contemporains amazighs (Azayko, Moustaoui, Akhiyyat).

Ce musicien humble, et pour qui le chant est une raison d'être, ne cesse d'innover et d'explorer les rythmes traditionnels et modernes à travers les thèmes récurrents de l'identité amazighe: l'amour bien sûr, la couleur et le parfum du Sud, mais aussi l'errance et l'exil. Pour sa part, Ferdawsse Thaziri est fort imprégnée par cette culture rifaine qui lui permet de s'exprimer en chantant cette région haute de couleurs.

Elle ne cesse de militer pour la revalorisation du patrimoine culturel amazigh, à travers ses œuvres musicales et ses pièces théâtrales.

Le festival comportera également des activités artistiques, des chants à travers des aèdes, poètes et des danses amazighes représentant les différentes régions du Royaume, en plus des expositions d'œuvres d'art, de produits d'artisanat et de livres, ainsi qu'une parade de fantasia.

Bref, ce premier festival de la culture amazighe promet d'être un moment propice à l'enrichissement de l'être et à l'élévation de l'âme.
Il sera, comme le veulent les organisateurs, une période privilégiée pour consolider le processus d'ouverture que connaît notre pays.

El Mahjoub Rouane | LE MATIN
 
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