Poésie du Maroc Central : lexique

agerzam

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Je voudrais afficher ici des mots extraits du livre :

POÉSIES BERBÈRES de l'époque héroïque. Maroc Central (1908 - 1932). Arsène Roux.

Ayt Sukhman, Zaian, Ayt Ndir, ...

- tunant : désastre, catastrophe

- hat inn takessa nnek as da nessara timizar : accorde-moi ta protection alors que je chemine par les contrées.

--> takessa : protection ??


- tizza : les cols (pluriel de tizi)


- ah'yud' : fou, dément


- anneli : esprit, raison


- ah'rir : bouillie


- us'farad' : ruades


- tga tesnnukt ti n turdjdji : tel l'oracle se comporte le coffre

--> tassnkt : coffre ?
--> turdjdji : ?


- imettin : les morts


- adghar : place, endroit


- s tufra : en cachette


- azurar : grand


- afexxan : noir (abexxan : b --> f)


- tiqqar : ruades


- acid'ar : cheval (akit'ar du Souss)


- agamumu : visage


- isignew : nuages


- tireqqwin : pluriel de targa


- axrid : sac


- igwuta : poteaux


- imjuhad : moudjahidin


- tiwenyinnin : labours ??


- ibuxxa : insectes


- az'ayyi : zaïan


- icicawen : poussins


- turift : grain d'orge grillé


- ddiwa : dos (tadawt)


- amcal : céréaliste (amkal)


- taya : artichaut sauvage (taqa)


- tidjdjal : veuve (tadgwalt)


- ansa : endroit


- yar : mauvais (gar)


- tensunuf : irritation


- tifaliwin : épées (tafala)


à suivre...
 
- izriri, izriran : traînées de henné qui coulent le long des joues en manière d'ornement

- ameddallu : vil, vaurien

- azilal : passage entre deux tentes

- tagwussut, tawussut : descente

- tighallin : juments

- imyamaz'an : empoignades

- taghemmart, tighemmura : coin de tête

- iberzigguten : fusils

- imri, imran; tinegmit
: grosse pierre fichée en terre

- asettigh : explosion, crépitement

- tablatt, tibladin : fusil

- imedhac : timides, peureux

- tadwatt : étui de cartouche

- isiriy : bavardage

- tangha (taghya), tanghiwin : fourré épais de végétation

- tinugumat : grande vipère

- tinbad'in : les lois

- amh'aruc : intelligent, rusé

- ahaqqar, agaywar : corbeau

- uqs, iqucan
: dent (uxsan)

- tamghewwagh : insurrection

- tunfit : la protégée (??!)

- taghuri, tighuriwin : appel

- irekkaben : cavaliers confirmés

- ingwuraf : arbustes poussant dans les rivières

- terk : laisser, abandonner

- aflus : membrane de graisse enveloppant la panse d'un animal
 
agerzam said:
Je voudrais afficher ici des mots extraits du livre :

POÉSIES BERBÈRES de l'époque héroïque. Maroc Central (1908 - 1932). Arsène Roux.

Ayt Sukhman, Zaian, Ayt Ndir, ...

- tunant : désastre, catastrophe

- hat inn takessa nnek as da nessara timizar : accorde-moi ta protection alors que je chemine par les contrées.

--> takessa : protection ??

Takessa : du verbe ks, takessa=tayessa la protection, le protectorat,

- ah'yud' : fou, dément

le verbe est hid' : is ihid' ? : est ce qu il est fou ?

- ah'rir : bouillie
ah'rir = asekkif, azekkif

- us'farad' : ruades
du verbe sfurud'

- imettin : les morts
singulier : amettin

- s tufra : en cachette
normalement avec deux f : tuffra

- azurar : grand

azurar n est pas le grand mais le gros, le contraire de azurar est usdid.
Izur Moha : Moha est gros.

- tiqqar : ruades
singulier : tiqqert

- tireqqwin : pluriel de targa
tireggwin ou tireqqwin ?
- axrid : sac
axrid' et non pas axrid

- igwuta : poteaux

igwuta : les cordes.

- ddiwa : dos (tadawt)
tidiwwa.

- ansa : endroit

du verbe ns, ansa est l endroit où on passe la nuit. par la suite, ansa designe endroit.
 
agerzam said:
- izriri, izriran : traînées de henné qui coulent le long des joues en manière d'ornement

- ameddallu : vil, vaurien

- azilal : passage entre deux tentes

- tagwussut, tawussut : descente

- tighallin : juments

- imyamaz'an : empoignades

- taghemmart, tighemmura : coin de tête

- iberzigguten : fusils

- imri, imran; tinegmit
: grosse pierre fichée en terre

- asettigh : explosion, crépitement

- tablatt, tibladin : fusil

- imedhac : timides, peureux

- tadwatt : étui de cartouche

- isiriy : bavardage

- tangha (taghya), tanghiwin : fourré épais de végétation

- tinugumat : grande vipère

- tinbad'in : les lois

- amh'aruc : intelligent, rusé

- ahaqqar, agaywar : corbeau

- uqs, iqucan
: dent (uxsan)

- tamghewwagh : insurrection

- tunfit : la protégée (??!)

- taghuri, tighuriwin : appel

- irekkaben : cavaliers confirmés

- ingwuraf : arbustes poussant dans les rivières

- terk : laisser, abandonner

- aflus : membrane de graisse enveloppant la panse d'un animal



- izriri, izriran : les traits, les lignes en general que ca soit du henne ou autre. Surement ca vient du verbe Zri = passer.

- ameddallu : du mot arabe "addul". on utilise aussi ddelt=ameddallu

- azilal : passage entre deux tentes. Par extension, il designe l intervalle.

- imyamaz'an : du verbe myamaz'

- taghemmart, tighemmura : tighemrt (tighemmura) le coin.

- asettigh : du verbe stegh.

- irekkaben : de l arabe (rakiba)

- ingwuraf : singulier angarf, alkharoua3 لخرواع en darija.

- terk : de l arabe (tarika)
 
Quelques équivalences en Rifain




- tizza : les cols (pluriel de tizi)


tizi, tiziwin


- ah'yud' : fou, dément


Aminun, iminan

- anneli : esprit, raison


iman, timant

- ah'rir : bouillie

tah'rirt, tih'ririn

--> tassnkt : coffre ?

Agerruj, igerrujen


- imettin : les morts

imettan


- s tufra : en cachette


s tuffra, s tanuffra

- azurar : grand


azyrar, azegrar:izeyraren, izegraren


- afexxan : noir (abexxan : b --> f)

Abercan, ibercanen

- tiqqar : ruades


- acid'ar : cheval (akit'ar du Souss)

Akidar, ikidaren


- isignew : nuages

Aseynu, Asegnu/iseyniwen, isegniwen

- tireqqwin : pluriel de targa


tarya, tiryatin


- imjuhad : moudjahidin

Amjahad, imjahden


- ibuxxa : insectes


Abe3uc, iba3ac



- icicawen : poussins


Acicew, icicwen


- tidjdjal : veuve (tadgwalt)


Tajalt, tijalin


- tifaliwin : épées (tafala)

taydert, tidrin
 
agerzam said:
taydert : c pas plutôt l'épi ?

iman : pas plutôt l'âme que l'esprit ?


Effectivement, j'ai mélangé entre l'épi et l'épée. Pour "esprit", les Rifains disent :

Adji (Alli) qui se prononce chez vous "Anli". D'ailleurs l'IRCAM considère que " nl" est la transcription correcte : nl >> ll >> dj



Pour info :

Il existe un groupe de Hoceima trés engagé pour Tamazight qui porte ce nom : Son site officiel est : www.thidrin.com


Voici un article de tamazgha.fr rédigé par Yafelman :

Thidrin ... Raconte-moi le Rif !
par A. Yafelman

"Idurar n Tegrawla dewlen n Tarewla" [1]
"Thidrin" est l’icône d’un Rif opprimé dans le sang et qui refuse de plier au joug et à l’arbitraire. Trente ans après une existence presque "clandestine", ce groupe de musique berbère renoue avec la scène et accouche, dans la douleur de l’exil, de son premier opus : "Muh’and Ameqran".
Rifuznik [2].

"Thidrin" est une légende. Un tatouage indélébile. Le Rif conté dans la douleur, dans les larmes. Il est l’histoire fantastique d’un groupe de jeunes militants de la première heure déterminés à défendre une grande cause : l’amazighité. Le moyen : des guitares, des rythmes anciens rénovés, des voix chaudes et des poèmes audacieux, crus et provocateurs.
Animé par le désir de s’affirmer, le groupe "Thidrin" se lance à la recherche de soi-même, du passé spolié et de l’identité tatouée par des siècles de mépris.
Durant trois décennies, plus de 20 casettes de ce groupe légendaire ont circulé sous le manteau. Les membres de "Thidrin", sages révoltés dans un Rif rebelle, ont toujours vécu avec le spectre de la prison qui planait sur eux. La chanson était pour ces épris de liberté et de justice, le seul moyen d’expression sur la situation du Rif à une époque marquée par la répression. Avec les incontournables Twattun ("les oubliés"), Walid Mimoun et tant d’autres groupes et chanteurs, "Thidrin" dénonce, revendique et lutte pour la dignité bafouée.






Déterminés, ils chantent la résistance, la terre, l’oppression subie par le Rif et la liberté d’un peuple otage sur sa propre terre.
"Qui peut vous oublier, vous qui êtes morts par les balles du makhzen ?", "jusqu’où ?", "Tamazight", "Tilelli", "Abrid inu", "A degm fsigh d ametta" ..., sont autant de poèmes chantés résumantl’histoire de ce groupe révolutionnaire étroitement liée à celle de la terre qui les a vu naître : Le Rif.


Hassan, le père spirituel.

Le fondateur du groupe, Hassan Thidrin a 50 ans. Svelte, vêtu de noir, le regard éteint, la figure charismatique de la chanson amazighe engagée dégage une énergie sans égale. Affaibli par la maladie, ce sage Rifuznik, fin connaisseur du Rif et des maux qui le rangent, raconte l’histoire du groupe, entouré de Mhend Abttoy et Jamal Paco, deux jeunes membres de "Thidrin" exilés en Hollande.
Voix basse et amère, il me chuchote : "Interdits de studio, nous chantons l’identité berbère, l’émancipation de la femme, le désespoir d’une jeunesse étouffée et privée de son identité et la douleur de l’exil et de l’éloignement".
"Nos cassettes circulaient de main en main et atteignaient les villages les plus reculés du Rif". "Netγennij, ad’ar di barr’a, ad’ar di rh’abs (on chantait, un pied sur scène, un autre en prison)", me dis ce grand amoureux de la culture amazighe.
Des thèmes qui, selon Paco, étaient vus comme "subversifs" à l’époque.
"Il était difficile durant les années 70 et 80 de se dire Amazigh, de chanter dans cette belle langue interdite et d’enregistrer dans des studios des chansons en tamazight avec une pareille thématique". Thidrin l’a assumé. Il l’assume toujours.


Izuran.

Conscients de leur identité et déterminés à lutter pour le recouvrement des droits du peuple berbère, les membres du groupe ont parcouru les montagnes du Rif pour collecter des poèmes anciens et des proverbes. Leur œuvre est le fruit d’un travail de longue haleine, de recherche lexicale et musicale inspirée d’anciens rythmes amazighs mais résolument inscrite dans la modernité.
Selon Hassan, "Thidrin" incarne l’espoir et la continuité d’une identité qui émerge après un mépris qui a duré depuis plus de 2.000 ans. Le groupe est à l’image d’un épi de blé qui servira de semences.
Thidrin s’est distingué durant des décennies par son style original et spécifique qui marie les anciens rythmes amazighs et la World Music.


L’exil.

Après la révolte du Rif de 1984 et la répression qui s’est abattue sur la région, le groupe, menacé, se déracine et s’exile en Hollande. Hassan, quant à lui, choisit de rester dans le Rif.
Déchiré par l’exil et par une immigration très difficile à vivre, le groupe entame l’enregistrement de son premier CD "Muh’and Ameqran" ; un hommage à Abdelkrim, un héros du Rif. Un véritable hymne à la liberté.
Le travail durera deux longues années dans des conditions difficiles. "D’énormes sacrifices ont été consentis par tous les membres du groupe. On travaillait sans cesse, délaissant nos familles", me confie Mhend Abttoy, également poète et artiste-peintre.

Ironie du sort : l’enregistrement terminé, sortis du studio à 2h00 du matin, un grand camion percute la voiture qui transportait tous les membres du groupe et a failli tous les tuer, raconte Mhend ému.


Silence.

Hassan Thidrin, père spirituel du groupe et figure du combat mené pour la dignité dans le Rif, vit désormais à Aït Bouâayach dans le dénuement total.
Cet artiste aux divers talents qui a fait rêvé des générations entières de liberté et de dignité, s’éteint dans le silence.
"Hassan vit presque de rien. Il vit des aides de ses amis. Il vit dans l’oubli total", me confie, écœuré, un jeune de Biya (Al Houceima) venu lui rendre hommage à Tanger lors de la première édition du Festival Amazigh Méditerranéen (du 22 au 24 juillet).

Imazighen ont-ils la mémoire si courte pour laisser tomber dans l’oubli un homme qui les a fait vibrer des décennies durant ?


A. Yafelman,
Tanger






"Thidrin" signifie en tamazight : épi de blé ou de maïs.

- Les photos sont extraites du site Bafa


[1] (les montagnes de la révolte sont devenues celles de la fuite), chanson "Umani ?" (jusqu’où)

[2] "Refuznik"
 
Pour info,

mais "adji/alli" est plus utilisé pour " le cerveau" en tant que élement physionomique qu'élement abstrait .
 
En Tachlehit, anelli. En effet, c'est plutôt le cerveau. Jouhadi emploie bou-anelli, pour signifier 'homme de raison' (l3qel), par dérivation, c'est le cerveau qui fait réfléchir.
 
- amh'aruc : intelligent, rusé



En Rifian,


Intélligent ( sens positif) : mighis. Il est connu que les Imazighen Iznaten (zénètes) omettent la voyelle de beaucop de mots. En vérité, le mot est :

Amighis, imighisen

Ce mot est un véritable nonm d'agent puisqu'il est formé de la particule "am" et de la racine d'un verbe " ghs".

Est ce que cette racine existe chez les Ayt Souss ?



Pour dire le contraire "ignorant, inculte, bête", on utilise plusieurs adjectifs :

Afghul = bête

Aqubbani = ignorant, inculte, illetré

Ajuhali : idolâtre (emprunt à l'arabe)
 
agerzam said:
En Tachlehit, anelli. En effet, c'est plutôt le cerveau. Jouhadi emploie bou-anelli, pour signifier 'homme de raison' (l3qel), par dérivation, c'est le cerveau qui fait réfléchir.


Les Rifains pour dire "esprit", ils utilisent un emprunt à l'arabe " ra3qar /la3qal"
 
Il existe aussi en Rifain le mot :


Amdarfif : dégourdi


Dictionnaire de la langue française 1935 :

DÉGOURDI, s'emploie adjectivement: il est bien dégourdi et substantivement, c'est un dégourdi, un homme qui en sait long et à qui l'on n' en fait pas acroire. On le dit surtout des jeunes gens et rârement des femmes.



DÉGOURDI, IE, adj. DÉGOURDIR, v. a. DÉGOURDISSEMENT, s. m. [1re. é fer. 4e. e muet au dern. dé-gour-diceman.] Dégourdir c'est redoner du mouvement, de la chaleur à ce qui étoit engourdi par le froid, ou par quelque autre caûse. Se dégourdir les mains. Nous avons été long-temps assis: il faut marcher pour nous dégourdir. = Faire dégourdir de l'eau, la mettre auprès du feu, ou sur le feu pour l'attiédir. — Figurément dégourdir un jeune homme, le façoner, le polir. "Il commence à se dégourdir: bientôt il sera trop dégourdi.
 
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