Zalhoud
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Inconsistance
A Aksel,Lahcen et Aghrabi
"Poussières aux poussières. Amen".Tout est éphémère...constat amer; mais, sage. Message reçu. C'est pour cette raison que je n'échangerai pas cet instant si bref et si éternel à la fois qui m'est imparti contre nulle autre richesse du monde. Après moi, je ne souhaite point de déluge à personne;mais, quiétude à mes semblables. Si fragile que soit mon destin d'artisan de rêves et si dure que paraisse ma condition humaine, je ne puis maudire ce passage accidentel sur Terre et parmi les hommes. Je tente donc daredare de m'alléger au maximum pour enfin survoler la Terre, libre comme une plume ou une brindille de paille. Aucun objet ne mérite mon adoration. Je n'ai pas de fétiches non plus qui me soient chers. Aucun être n'est mon émule et je ne garde plus depuis belle lurette de dent pour quiconque...Seuls les mots m’importent vraiment, vocables dont j'assortis un bouquet verveux sentant l'éphémère et émanant de l'inconsistance de l'être. Je tire plein profit du temps que j'essore,savoure,suce,mastique,grignote,dépèce,mâche et remâche en me léchant les babines...secondes juteuses et délicieuses...minutes alléchantes et succulentes...heures suaves et appétissantes...jours tels des marmites fumantes...nuits au bouillon de breuvages célestes...
"L'art est long et le temps est court".Salut à toi ô poète:Charles Baudelaire, tu attises à présent ma hargne et tu piques telle France Renaud ma curiosité de lire et d'écrire. Ayant le coeur à l'ouvrage,je glane les mots dont presque personne ne veut;pauvres vocables abandonnés aux cimetières des compilations,mis à la quarantaine dans les pages jaunâtres des encyclopédies et je m'en régale comme pas un. Car tout est inconsistant, rien n'a de sens. Pourtant, je m'acharne à en donner un à ma vie ici-bas. Le ciel n'est pas bleu ; j'en sais quelque chose moi pour m'y être promené à maintes reprises. Je ne suis pas novice et il ne s'agit donc pas d'un baptême de l'air. J'y vais même présentement. Mes mots en guise d'ailes sans cire aucune si ce n'est un semblant de glu secrétée par mon coeur. Je ne puis en dire davantage. Je ne suis pas non plus Icare car il ne s'agit pas dans mon cas très réel d'un mythe. En sus, je ne suis pas détenu dans des labyrinthes et Dédale n'est pas non plus l'auteur de mes jours. Mon père laboure ses champs et élève caprins et ovins. Je ne perds pas le fil surfin qui me lie encore à mes racines. Ce n'est pas que j'en ai ras-le-bol de vivre; non, loin de moi l'idée d'une quelconque fugue. Je ne fais que m'entraîner en vue de réussir l'ultime vol léger, aussi léger qu'un grain de poussière. A ma descente, je retracerai à qui veuille m'entendre mon itinéraire. Allez savoir qui serait ce bon entendeur!Un rescapé des jougs du TEMPS, un survivant à l'usure. Je projette et me tais illico. Le futur n'existe pas. Il est en train d'être. Je ne puis assumer la véracité de mon témoignage. Je le jure sur la tombe de ma mère. Je continue à planer là-haut. J'y reste...
Farid Mohamed Zalhoud
A Aksel,Lahcen et Aghrabi
"Poussières aux poussières. Amen".Tout est éphémère...constat amer; mais, sage. Message reçu. C'est pour cette raison que je n'échangerai pas cet instant si bref et si éternel à la fois qui m'est imparti contre nulle autre richesse du monde. Après moi, je ne souhaite point de déluge à personne;mais, quiétude à mes semblables. Si fragile que soit mon destin d'artisan de rêves et si dure que paraisse ma condition humaine, je ne puis maudire ce passage accidentel sur Terre et parmi les hommes. Je tente donc daredare de m'alléger au maximum pour enfin survoler la Terre, libre comme une plume ou une brindille de paille. Aucun objet ne mérite mon adoration. Je n'ai pas de fétiches non plus qui me soient chers. Aucun être n'est mon émule et je ne garde plus depuis belle lurette de dent pour quiconque...Seuls les mots m’importent vraiment, vocables dont j'assortis un bouquet verveux sentant l'éphémère et émanant de l'inconsistance de l'être. Je tire plein profit du temps que j'essore,savoure,suce,mastique,grignote,dépèce,mâche et remâche en me léchant les babines...secondes juteuses et délicieuses...minutes alléchantes et succulentes...heures suaves et appétissantes...jours tels des marmites fumantes...nuits au bouillon de breuvages célestes...
"L'art est long et le temps est court".Salut à toi ô poète:Charles Baudelaire, tu attises à présent ma hargne et tu piques telle France Renaud ma curiosité de lire et d'écrire. Ayant le coeur à l'ouvrage,je glane les mots dont presque personne ne veut;pauvres vocables abandonnés aux cimetières des compilations,mis à la quarantaine dans les pages jaunâtres des encyclopédies et je m'en régale comme pas un. Car tout est inconsistant, rien n'a de sens. Pourtant, je m'acharne à en donner un à ma vie ici-bas. Le ciel n'est pas bleu ; j'en sais quelque chose moi pour m'y être promené à maintes reprises. Je ne suis pas novice et il ne s'agit donc pas d'un baptême de l'air. J'y vais même présentement. Mes mots en guise d'ailes sans cire aucune si ce n'est un semblant de glu secrétée par mon coeur. Je ne puis en dire davantage. Je ne suis pas non plus Icare car il ne s'agit pas dans mon cas très réel d'un mythe. En sus, je ne suis pas détenu dans des labyrinthes et Dédale n'est pas non plus l'auteur de mes jours. Mon père laboure ses champs et élève caprins et ovins. Je ne perds pas le fil surfin qui me lie encore à mes racines. Ce n'est pas que j'en ai ras-le-bol de vivre; non, loin de moi l'idée d'une quelconque fugue. Je ne fais que m'entraîner en vue de réussir l'ultime vol léger, aussi léger qu'un grain de poussière. A ma descente, je retracerai à qui veuille m'entendre mon itinéraire. Allez savoir qui serait ce bon entendeur!Un rescapé des jougs du TEMPS, un survivant à l'usure. Je projette et me tais illico. Le futur n'existe pas. Il est en train d'être. Je ne puis assumer la véracité de mon témoignage. Je le jure sur la tombe de ma mère. Je continue à planer là-haut. J'y reste...
Farid Mohamed Zalhoud