Moha Hadjar prof universitaire à la FST d'Errachidia et frere du Général Haddou Hadjar vient de sortire un livre analysant les tenants et aboutissants de la faillite de l'enseignement publique. Livre à lire pour comprendre l'hypocresie de l'eletisme marocain.
Par Moha Oustouh, Ghriss Flash
Le livre de Moha Hajjar mérite d'être lu et je le conseille à tous ceux qui se sentent frustrés dans ce pays où la justice, la démocratie réelle, le droit à la citoyenneté, l'égalité des chances, le mérite, et j'en passe, ne sont que des mots utilisés pour la consommation quotidienne dans les médias. Il faut saluer le courage intellectuel de l'auteur qui a produit un travail d'une rigueur scientifique incontestable où il analyse les causes de la faillite de notre système éducatif en mettant l'accent sur des points sensibles que les responsables essaient d'éluder à chaque fois que ce problème est d'actualité. Pour résumer je livre ici aux fidèles du site deux points développés qui me semblent essentiels en disant: wa chahida chahidoun min ahliha:
1-Mettant à profit son expérience professionnelle d'enseignant du supérieur, l'auteur n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les failles de notre enseignement, la démagogie et l'hypocrisie des responsables et surtout la part de responsabilité de ses pairs et collègues qui portent le coup de grâce au moribond qu'est le système. Parlant du cas d'espèce qu'est la Faculté des Sciences et Techniques (FST) d'Errachidia, l'auteur s'élève contre l'absentéisme endémique des enseignants, l'abandon de plusieurs filières, la réduction des volumes horaires de plusieurs modules, la suppression des séances de TP, le système des remplacements multiples et injustifiés ,la réduction des contrôles des connaissances etc...Bref, le fameux principe de la souveraineté de l'enseignant sur la matière enseignée est exploité ,en dehors de tout contrôle, à des fins personnelles mesquines et indignes du niveau, au détriment de la formation de nos pauvres étudiants. Toujours selon l'auteur ,plusieurs enseignants ne passent que 2 à 3 mois au sein de l'établissement et pour se parer des problèmes, ils distribuent avec largesse des notes aux étudiants dupés et abusés. La fibre patriotique et l'honnêteté intellectuelle du militant ont effacé celle de l'esprit de corps, combien imbécile quant il est entretenu aux dépens des intérêts de la collectivité. L'exemple choisi apporte de l'eau au moulin du Conseil Supérieur de l'enseignement qui a souligné la part de responsabilité des enseignants dans sa faillite.Il ne faut pas s'étonner quand on se rend compte qu'une grande partie de ces formateurs est le produit de la nouvelle réforme qui a ébranlé tout le système.
2- Voulant donner un coup d'arrêt à l'école publique qui a pu former pendant les deux premières décennies de notre indépendance politique une élite et des cadres supérieurs issus des classes moyenne et défavorisée, le pouvoir adopte la réforme de l'enseignement et arabise complètement le secondaire. En maintenant la langue française dans le supérieur, les décideurs ne pouvaient pas se douter des résultats. Pendant ce temps, leurs enfants recevaient leur formation à l'étranger ou dans les écoles de la Mission française. Les architectes de ce plan, marocains et français entendaient former "les décideurs de demain et futurs alliés de l'ex-puissance coloniale" dans les écoles étrangères, notamment françaises.Comme il y a un Maroc à plusieurs vitesses,il faut instaurer un enseignement aussi à plusieurs vitesses.. Le fils du paysan doit retourner à la terre, du berger aux moutons et la domination est assurée. Quand Mohamed Chafiq avait proposé d'étaler l'arabisation sur 30 ans et d'asseoir le bilinguisme, 500 nationalistes et intellectuels se sont joints aux oulémas pour jeter l'anathème sur lui au colloque d'Ifrane en 1970 en l'assaillant de toutes parts.
Pour illustrer son analyse, l'auteur a recensé pour la période allant de 1968 à 2005, (38ans) 71738 candidats au Bac français dont 51736 marocains. 1968 est la première promotion bachelière des enfants scolarisés en 1956. Le nombre de familles marocaines recensées est de 10687, à leur tête les grandes familles du parti de l'Istiqlal, fervents défenseurs de l'arabisation.Les 200 premières familles, les plus présentes dans le réseau ont en moyenne 87 candidats par famille durant cette période, ce qui correspond à 40% des effectifs globaux des élèves marocains de la Mission. Celle la plus représentée (Alaoui) totalise 838 candidats pour la même période. Au fil des années, ces mêmes familles prennent de plus en plus d'importance au détriment des étrangers et des israélites. Le patronyme Iraki, de l'ex-ministre de l'éducation nationale qui avait lancé la campagne d'arabisation de l'enseignement au Maroc est représenté par 343 candidats au bac de la Mission.
Un travail minutieux, riche en enseignements. La liste des noms marocains, étrangers et israélites est jointe avec les effectifs correspondants. Le prénom Moha a transité par la Mission 40 fois, Haddou 10 , Hammou 8, Assou 8, Akka 7, Izza 7, Zaid 5 ,Itto 6, Rahhou 4, Fadma 5, Hssain 2, Rabha 3, Lhou1, Hmad1. Bravo Ssi Moha. A Meknès le 23/07/08
Par Moha Oustouh, Ghriss Flash
Le livre de Moha Hajjar mérite d'être lu et je le conseille à tous ceux qui se sentent frustrés dans ce pays où la justice, la démocratie réelle, le droit à la citoyenneté, l'égalité des chances, le mérite, et j'en passe, ne sont que des mots utilisés pour la consommation quotidienne dans les médias. Il faut saluer le courage intellectuel de l'auteur qui a produit un travail d'une rigueur scientifique incontestable où il analyse les causes de la faillite de notre système éducatif en mettant l'accent sur des points sensibles que les responsables essaient d'éluder à chaque fois que ce problème est d'actualité. Pour résumer je livre ici aux fidèles du site deux points développés qui me semblent essentiels en disant: wa chahida chahidoun min ahliha:
1-Mettant à profit son expérience professionnelle d'enseignant du supérieur, l'auteur n'y est pas allé par quatre chemins pour dénoncer les failles de notre enseignement, la démagogie et l'hypocrisie des responsables et surtout la part de responsabilité de ses pairs et collègues qui portent le coup de grâce au moribond qu'est le système. Parlant du cas d'espèce qu'est la Faculté des Sciences et Techniques (FST) d'Errachidia, l'auteur s'élève contre l'absentéisme endémique des enseignants, l'abandon de plusieurs filières, la réduction des volumes horaires de plusieurs modules, la suppression des séances de TP, le système des remplacements multiples et injustifiés ,la réduction des contrôles des connaissances etc...Bref, le fameux principe de la souveraineté de l'enseignant sur la matière enseignée est exploité ,en dehors de tout contrôle, à des fins personnelles mesquines et indignes du niveau, au détriment de la formation de nos pauvres étudiants. Toujours selon l'auteur ,plusieurs enseignants ne passent que 2 à 3 mois au sein de l'établissement et pour se parer des problèmes, ils distribuent avec largesse des notes aux étudiants dupés et abusés. La fibre patriotique et l'honnêteté intellectuelle du militant ont effacé celle de l'esprit de corps, combien imbécile quant il est entretenu aux dépens des intérêts de la collectivité. L'exemple choisi apporte de l'eau au moulin du Conseil Supérieur de l'enseignement qui a souligné la part de responsabilité des enseignants dans sa faillite.Il ne faut pas s'étonner quand on se rend compte qu'une grande partie de ces formateurs est le produit de la nouvelle réforme qui a ébranlé tout le système.
2- Voulant donner un coup d'arrêt à l'école publique qui a pu former pendant les deux premières décennies de notre indépendance politique une élite et des cadres supérieurs issus des classes moyenne et défavorisée, le pouvoir adopte la réforme de l'enseignement et arabise complètement le secondaire. En maintenant la langue française dans le supérieur, les décideurs ne pouvaient pas se douter des résultats. Pendant ce temps, leurs enfants recevaient leur formation à l'étranger ou dans les écoles de la Mission française. Les architectes de ce plan, marocains et français entendaient former "les décideurs de demain et futurs alliés de l'ex-puissance coloniale" dans les écoles étrangères, notamment françaises.Comme il y a un Maroc à plusieurs vitesses,il faut instaurer un enseignement aussi à plusieurs vitesses.. Le fils du paysan doit retourner à la terre, du berger aux moutons et la domination est assurée. Quand Mohamed Chafiq avait proposé d'étaler l'arabisation sur 30 ans et d'asseoir le bilinguisme, 500 nationalistes et intellectuels se sont joints aux oulémas pour jeter l'anathème sur lui au colloque d'Ifrane en 1970 en l'assaillant de toutes parts.
Pour illustrer son analyse, l'auteur a recensé pour la période allant de 1968 à 2005, (38ans) 71738 candidats au Bac français dont 51736 marocains. 1968 est la première promotion bachelière des enfants scolarisés en 1956. Le nombre de familles marocaines recensées est de 10687, à leur tête les grandes familles du parti de l'Istiqlal, fervents défenseurs de l'arabisation.Les 200 premières familles, les plus présentes dans le réseau ont en moyenne 87 candidats par famille durant cette période, ce qui correspond à 40% des effectifs globaux des élèves marocains de la Mission. Celle la plus représentée (Alaoui) totalise 838 candidats pour la même période. Au fil des années, ces mêmes familles prennent de plus en plus d'importance au détriment des étrangers et des israélites. Le patronyme Iraki, de l'ex-ministre de l'éducation nationale qui avait lancé la campagne d'arabisation de l'enseignement au Maroc est représenté par 343 candidats au bac de la Mission.
Un travail minutieux, riche en enseignements. La liste des noms marocains, étrangers et israélites est jointe avec les effectifs correspondants. Le prénom Moha a transité par la Mission 40 fois, Haddou 10 , Hammou 8, Assou 8, Akka 7, Izza 7, Zaid 5 ,Itto 6, Rahhou 4, Fadma 5, Hssain 2, Rabha 3, Lhou1, Hmad1. Bravo Ssi Moha. A Meknès le 23/07/08