Le 15.03.07 Le Maroc a accusé de graves lacunes dans la lutte contre al-Qai’da au moins jusqu’en septembre 2003.
C’est en substance la conclusion que l’on tire à la lecture de ces nouveaux documents obtenus par www.geopolitique.com. Il s’agit de courriers confidentiels échangés entre l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU et le Groupe de suivi des sanctions contre les Talibans et al-Qa’ida, une structure formée et mandatée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies...
Ils sont accompagnés d’une note d’évaluation circonstanciée, réalisée par des experts de l’ONU en matière de contre-terrorisme, au lendemain d’une visite de travail à Rabat. Cette note pointe en particulier les sociétés et les établissements financiers reconnus pour leur soutien aux réseaux d’al-Qa’ida au Maroc ; et s’inquiète du peu de dispositions prises à leur encontre.
Elle rapporte également les lacunes des services de sécurité chargés des frontières, qui, en septembre 2003, n’ont toujours pas intégré à leurs fichiers la liste complète des membres d’al-Qa’ida – une liste alors tenue à jour par le Conseil de sécurité de l’ONU et régulièrement transmise aux différents États.
Au printemps 2002, le démantèlement d’une cellule d’al-Qa’ida qui préparait un attentat contre des bâtiments américains à Gibraltar allait pourtant démontrer le niveau de pénétration du Maroc par l’organisation d’Oussama bin Laden. Le 10 octobre 2002, le juge de Casablanca Najim Binsami rendait ainsi des conclusions dans ce dossier décrivant minutieusement comment, dans les camps d’Afghanistan, l’état-major d’al-Qa’ida avait préparé l’exportation de la guerre sainte au Maroc.
La présence dans le réseau de Gibraltar d’un jihadiste saoudien membre de la tribu des al-Ghamdi (alliée de la première heure d’Oussama bin Laden) indiquait à elle seule l’importance que cette évolution en terre marocaine revêtait pour les dirigeants d’al-Qa’ida.
Néanmoins, les autorités marocaines ont longtemps refusé de prendre les mesures appropriées, en particulier pour ne pas froisser leurs alliés arabes. Des contingences diplomatiques qui ont profité aux réseaux islamistes. Ainsi, la DST marocaine dissimula les nationalités émiratie et saoudienne de deux des membres du commando des attentats de Casablanca du 16 mai 2003.
Et, en raison des liens très particuliers avec la famille royale de Riyad, Mohammed VI hésita trop longtemps avant d’écarter le tout puissant responsable des affaires religieuses, Abdel Khébir Md'Aghri, connu pour ses accointances avec des dignitaires religieux saoudiens radicaux, et qui s’employa à ancrer des imams wahhabites dans les provinces marocaines.
geopolitique.com
C’est en substance la conclusion que l’on tire à la lecture de ces nouveaux documents obtenus par www.geopolitique.com. Il s’agit de courriers confidentiels échangés entre l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU et le Groupe de suivi des sanctions contre les Talibans et al-Qa’ida, une structure formée et mandatée par le Conseil de sécurité des Nations-Unies...
Ils sont accompagnés d’une note d’évaluation circonstanciée, réalisée par des experts de l’ONU en matière de contre-terrorisme, au lendemain d’une visite de travail à Rabat. Cette note pointe en particulier les sociétés et les établissements financiers reconnus pour leur soutien aux réseaux d’al-Qa’ida au Maroc ; et s’inquiète du peu de dispositions prises à leur encontre.
Elle rapporte également les lacunes des services de sécurité chargés des frontières, qui, en septembre 2003, n’ont toujours pas intégré à leurs fichiers la liste complète des membres d’al-Qa’ida – une liste alors tenue à jour par le Conseil de sécurité de l’ONU et régulièrement transmise aux différents États.
Au printemps 2002, le démantèlement d’une cellule d’al-Qa’ida qui préparait un attentat contre des bâtiments américains à Gibraltar allait pourtant démontrer le niveau de pénétration du Maroc par l’organisation d’Oussama bin Laden. Le 10 octobre 2002, le juge de Casablanca Najim Binsami rendait ainsi des conclusions dans ce dossier décrivant minutieusement comment, dans les camps d’Afghanistan, l’état-major d’al-Qa’ida avait préparé l’exportation de la guerre sainte au Maroc.
La présence dans le réseau de Gibraltar d’un jihadiste saoudien membre de la tribu des al-Ghamdi (alliée de la première heure d’Oussama bin Laden) indiquait à elle seule l’importance que cette évolution en terre marocaine revêtait pour les dirigeants d’al-Qa’ida.
Néanmoins, les autorités marocaines ont longtemps refusé de prendre les mesures appropriées, en particulier pour ne pas froisser leurs alliés arabes. Des contingences diplomatiques qui ont profité aux réseaux islamistes. Ainsi, la DST marocaine dissimula les nationalités émiratie et saoudienne de deux des membres du commando des attentats de Casablanca du 16 mai 2003.
Et, en raison des liens très particuliers avec la famille royale de Riyad, Mohammed VI hésita trop longtemps avant d’écarter le tout puissant responsable des affaires religieuses, Abdel Khébir Md'Aghri, connu pour ses accointances avec des dignitaires religieux saoudiens radicaux, et qui s’employa à ancrer des imams wahhabites dans les provinces marocaines.
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