Les islamistes contre la réduction des heures réservées à l'

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Les islamistes contre la réduction des heures réservées à l'éducation islamique !


Une véritable guerre oppose les enseignants au ministère de l'Education nationale. Objet du conflit : le nombre d'heures allouées à l'éducation islamique.

L'offensive a été menée tambour battant par l'Association marocaine des enseignants de l'éducation islamique relayée ensuite, dans les colonnes d'Al Alam, par une lettre ouverte au ministère de l'Education nationale rédigée par Aboubakr Al Kadiri, membre du comité des Sages de l'Istiqlal. Les concernés ont fustigé une probable réduction des heures réservées à l'éducation islamique pour les classes sciences et techniques de la 1ère et 2ème années du baccalauréat. D'une heure par semaine, on passerait ainsi à une heure toutes les deux semaines. Une véritable tentative d'affaiblir cette matière, titrera même le quotidien Attajdid, proche du PJD.

« Le livre blanc qui a été élaboré en 2003 a réservé à l'éducation islamique une tranche horaire de deux heures par semaine. A la mi-septembre, nous avons été surpris par un document de la direction du curricula qui n'attribuait à cette matière que deux heures par mois à compter de la prochaine rentrée scolaire. Nous nous élevons contre cette décision », fustige M. Abdelkrim Hwichri, président de l'Association des enseignants de l'Education nationale et député du PJD. La réponse de la direction des curricula au sein du MEN est évasive. « Nous sommes encore dans le cadre de l'élaboration d'une ingénierie pédagogique. Aucune décision définitive n'a été arrêtée. Il peut y avoir des rectifications », explique M. Abderrahmane Rami dudit ministère.

Des réformes insuffisantes

Cette polémique d'apparence bénigne, relance le débat sur la place de l'éducation islamique dans l'enseignement. D'autant que cette matière est la seule, avec l'arabe, à accompagner le cursus des élèves, de la première année du primaire jusqu'au baccalauréat. Les Associations des droits de l'homme s'élèvent contre la pédagogie adoptée dans l'enseignement de cette matière, qu'ils jugent rétrograde. « Les cours d'éducation islamique sont centrés sur la dualité croyant-impie. Cette dichotomie est en flagrante contradiction avec les principes universels des Droits de l'Homme. Garder cette matière passera par une refonte de la manière de l'enseigner », analyse M. Abdellatif Moustaghfir de l'AMDH. Pourtant, des réformes ont bien touché cette matière. Des modules des valeurs universelles sont maintenant enseignés.

Les supports visuels sont moins discriminatoires vis-à-vis des petites filles. Les contenus ont été également révisés à la lumière de la dernière réforme de la Moudawana. Enfin, plusieurs sourates qui peuvent prêter à confusion en véhiculant un discours de haine à l'encontre des Juifs et des Chrétiens ont tout simplement été supprimés des manuels scolaires. « L'enseignement de l'éducation islamique a connu un véritable changement.

Les manuels sont maintenant conformes aux valeurs universelles. Le problème réside dans l'approche de l'enseignant. Il ne suffit pas d'installer des garde-fous pour espérer une pédagogie plus ouverte de la part de l'éducateur. Il faut véhiculer des méthodes pédagogiques modernes dès le centre de formation », insiste Anouar, enseignant d'éducation islamique dans un collège de Casablanca. Dans les établissements secondaires (1er et 2ème cycle), l'éducation islamique, jadis dédaignée par les élèves, prend maintenant une plus grande place. Surtout quand l'enseignant déborde du manuel et commence à expliquer des phénomènes scientifiques à partir des textes sacrés. « En mélangeant ces deux disciplines, l'étudiant par mimétisme, commence à expliquer tout ce qui l'entoure en s'appuyant sur la religion. Ce qui limite le cercle des certitudes de l'étudiant au seul référent religieux », s'alarme ce sociologue.

« Un complot de la gauche… »

L'association des enseignants de l'éducation islamique elle, campe sur ses positions. Son président insiste sur la primauté de la charte nationale de l'éducation élaborée en 2000 qui accorde la primauté du référentiel islamique. Pourquoi le MEN aurait-il alors opté pour cette réduction d'horaire ? « Les ministres d'obédience « gauche » ont toujours essayé d'exclure l'éducation islamique de l'enseignement alors que cette matière dispose du plus faible budget par rapport aux autres matières. En supprimant cette matière, les jeunes vont aller chercher ce savoir dans des mosquées clandestines et chez des prédicateurs obscurantistes. A eux de faire le choix », avertit M. Hwichri.



Hicham Houdaïfa
lejournal-hebdo.com

[ Edité par Faska le 31/10/2005 12:38 ]
 
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