Les entreprises relancent l'Union du Maghreb

Iflillis

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Les entreprises relancent l'Union du Maghreb


16 février 2007
Le Figaro


« IL N'EST PAS normal qu'on signe des accords avec l'Union européenne alors qu'entre nous, pour exporter des tomates marocaines en Algérie, nous sommes obligés de passer par Marseille , ou que la Tunisie doive passer par l'Égypte pour exporter ses produits en Lybie. » Cet homme d'affaires marocain, venu à Paris début février pour assister à la convention France-Maghreb organisée chaque année depuis six ans, n'en démord pas. « Ce que les gouvernements n'arrivent pas à faire, nous le ferons tout seul. » Faute de voir avancer les dossiers économiques suffisamment vite, les patrons des patrons du Maghreb ont décidé de prendre les choses en main. Ils vont annoncer demain à Marrakech la création de l'Union maghrébine des employeurs (UME). Elle regroupera, pour la première fois dans l'histoire du Maghreb, les organisations patronales de l'Algérie, de la Libye, du Maroc, de la Mauritanie et de la Tunisie (1). Elle sera dotée d'un secrétariat général permanent installé, en principe, à Alger.

C'était « le seul moyen de travailler ensemble afin de contribuer au développement de la région », estime Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat. Aura-t-elle les moyens de s'imposer ? Rien n'est moins sûr. Mais une pierre est lancée dans le jardin des politiques et des gouvernements, qui fêtent, le même jour, le dix-huitième anniversaire de l'UMA, l'Union du Maghreb arabe. Depuis sa création, le 17 février 1989, cette institution sommeille. Les dirigeants des cinq pays qui la composent, les mêmes que ceux qui rassemblent l'Union des employeurs, se rencontrent régulièrement. Ils se parlent, mais n'obtiennent jamais de résultat concret. On la dit donc « handicapée de naissance » ou on la compare à un « bateau sur cales ». Pas plus tard qu'en janvier dernier, les ministres du Commerce de l'UMA, réunis à Tunis, continuaient, imperturbables, à souhaiter la « dynamiser » en espérant qu'elle puisse un jour « a ccélérer le projet d'accord maghrébin de libre-échange ». Projet qui doit théoriquement se concrétiser en 2010. Mais il y a loin du rêve à la réalité. La politique paralyse trop souvent l'économie. Au début de l'année, la Libye a ainsi décidé de réinstaurer des visas d'entrée sur son territoire pour tous les étrangers, y compris pour les Arabes et les ressortissants de l'Union du Maghreb. Rien d'étonnant dans ces conditions à ce que les échanges commerciaux régionaux demeurent ridiculement bas. Ils représentent à peine 2,5 % des 105,7 milliards d'euros d'échanges globaux des pays membres de l'Union du Maghreb. Le commerce avec l'Europe pèse, lui, 66 %, et celui avec la lointaine Amérique latine, 15 %, indique le Fonds monétaire international. Tarifs douaniers élevés et services inefficaces Les obstacles à une véritable intégration sont trop nombreux, juge la Banque mondiale : tarifs douaniers « parmi les plus élevés dans le monde », services « inefficaces et sous exploités », environnement des affaires « contraignant », déficience du système de contrôle de qualité et de certification qui « limite la commercialisation des produits d'origine locale ». Au total, résume-t-elle, l'absence de coopération bloque à la fois les investissements directs étrangers et l'accès aux réseaux de production mondiale. Du coup, les pays du Maghreb « restent en marge des marchés des produits non traditionnels à forte valeur ajoutée, contrairement à beaucoup de leurs concurrents ». Les patrons de la nouvelle Union maghrébine des employeurs souhaitent renverser la vapeur. « Si le Maghreb politique tarde à venir, un autre Maghreb, économique et financier, commence à se mettre en place », promet Zaim Benzaci, président du Conseil national des petites et moyenne entreprises algériennes. Tous en veulent pour preuve la création d'une Banque maghrébine d'investissement et du commerce extérieur (BMICE). Financée par les États membres de l'UMA, qui ont souscrit à hauteur de 150 millions de dollars chacun à son capital, elle est destinée à financer des projets mixtes agricoles et industriels dans la région. Elle entend officiellement « contribuer à l'édification d'une économie maghrébine compétitive et intégrée » et « renforcer les investissements et la circulation des biens et des capitaux entre les pays du Maghreb ». Initiée en 1991 par un accord signé en Libye, elle tiendra en principe son assemblée constitutive le mois prochain. (1) Confédération algérienne du patronat (CAP), Chambre des hommes d'affaires libyens (CHDL), Confédération générale des entrepreneurs marocains (CGEM), Confédération nationale des patrons mauritaniens (CNPM), Union tunisienne du commerce, de l'industrie et de l'artisanat (UTICA).



PARALYSIE. Pour l'heure, les transactions commerciales régionales représentent à peine 2,5 % des 105,7 milliards d'euros d'échanges globaux des pays membres de l'Union du Maghreb.
 
Re : Les entreprises relancent l'Union du Maghreb

Depuis tout petit (60-70's) que j'entends parler de ces problèmes. Ceci démontre la non-volonté politique des ces pays de travailler ensemble. Je n'ai pas envie de faire d'analyse à deux sous, tant que l'Afrique du nord est dirigée par des dictatures, je mourrai avant de voir une tamzgha d'échanges.
 
Re : Les entreprises relancent l'Union du Maghreb

Azul,

Il faut bien avouer aussi que, si il y a un ensemble de problèmes qui paralysent cette union, le problème du Sahara reste l'obstacle numero 1 devant toute volonté de collaboration et d'echange, comment voulez vous échanger avec un pays qui essaye de vous noyer politiquement et sécuritairement ?! comment voulez vous s'associer à un pays qui veut diviser la surface de votre pays à deux pour réaliser ses souhaits de dominance sur le maghreb...mais lhamdollah le probleme est en voie de solution avec une autonomie élargie, si j'ose dire un cerain fidéralisme que soutient d'ailleurs les imazighns.

Tanmirt f tghri.
 
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