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[FONT=verdana,arial,helvetica]Les crocodiles du Golfe rampent sur Tunis.[/FONT]
[FONT=verdana,arial,helvetica]Par Mizaanoun [/FONT]
[FONT=verdana,arial,helvetica]mis en ligne le samedi 18 août 2007 [/FONT]
<!-- ==================== Corps Article integral =============-->Le Portail de la Méditerrannée ou l’extention du tourisme. Plusieurs dépêches d’agences ainsi que divers quotidiens de Tunis dont le « Temps » du 08/08/07 ainsi que des sites sur Internet comme www.tunisnews.net ont tous rapporté que la société immobilière des Émirats Arabes Unis « Sama Dubaï », le Ciel de Dubaï, filière de « Dubaï Holding » vient d’atterrir sur le « Lac de Tunis » avec 14 milliards de dollars dans les bagages. Lors d’une conférence de presse tenue à Tunis le 07/08/07 par le ministre d’État chargé du Conseil des ministres des Émirats et en même temps président du Holding, M. Mohamed Al Gargaoui, il a été confirmé qu’une « cité du siècle » sera construite sur les berges du lac de Tunis. Elle est baptisée sous le nom de « Portail de la Méditerranée. Entre autres détails, le ministre a indiqué que cette cité s’étendra sur 830 hectares (830X10.000m2=8.300.000 m2), Elle comportera des gigantesques tours, des complexes hôteliers luxueux, des espaces commerciaux, des zones vertes ainsi que des voies donnant sur la mer d’une longueur de 14 kilomètres, des espaces sportifs, culturels et de loisirs, des centres commerciaux et le tout construit conformément aux exigences environnementales. M. Al Gargaoui a relevé que ce projet « s’inscrit dans le cadre d’une approche de développement global et ambitionne d’intégrer et de promouvoir les secteurs qui bénéficient d’une forte notoriété en Tunisie à l’instar de la thalassothérapie et du tourisme. En outre ce projet vise à impulser la coopération économique et en matière d’investissement interarabe et à créer un produit économique arabe (sic) capable de faire face à la concurrence mondiale. » Donc le projet dont la première pierre a été posée conjointement par le gouverneur de la ville de Dubaï et vice-président ou vice Grand Émir des Émirats Arabes Unis, Mohammed ben Rached Al Maktoum et le président Ben Ali lundi 06/08/07, coûtera 14 milliards de dollars et générera près de 140.000 postes de travail en faveur des jeunes. Une autre quantité d’argent de l’ordre de 28 milliards de dollars serait en même temps investie en Algérie dans un autre genre de grand projet commun (sic). Au Maroc, les investissements soit, du Holding Dubaï, soit de la KIO, l’autre Holding de la famille Assabah, soit ceux du prince saoudien Walid sont en cours depuis plusieurs années dans des différents projets, toujours de la même nature. En ce qui concerne « Sama Dubaï » on peut dire que ce ciel noir de nuages a déchargé sur Tunis des pluies torrentielles pour lesquelles les efforts des hommes en place ont bien – contrairement aux pluies torrentielles réelles qui inondent la Mauritanie ou le Soudan en ces mêmes jours laissant derrière elles des scènes dantesques et d’immenses dégâts – prévu les canalisations nécessaires afin que ces milliards de dollars n’inondent personne d’autre et fluent directement vers les poches des membres de la même élite. De toute manière il n’est pas dans les habitudes des émirs du Golfe de s’associer avec des personnages d’une autre nature que la leur. Le génie de combiner le pouvoir et les affaires. Dans aucun autre endroit du monde on ne retrouve la nature spéciale de ces dirigeants du Golfe et par extension de tous les dictateurs arabes et musulmans. Ils sont en même temps les détenteurs du pouvoir et des richesses du pays. Ils sont en même temps des politiciens et commerçants ou hommes d’affaires. Si chez les dictateurs les choses sont souvent camouflées à travers des hommes de paille proches du dictateur, chez les émirs du Golfe, tous sans exception aucune, les choses sont tellement flagrantes, qu’elles ne posent plus aucun problème à quel que niveau que ça soit. Ni au niveau des institutions locales ni au niveau des institutions internationales. C’est semble-t-il une nature humaine qui est acceptée comme telle. Elle serait même érigée au niveau de la réussite totale et par conséquent jouit d’une légitimation sociale complète et indiscutable. Les peuples en tant que matière première comme une autre. Qu’ils soient les émirs ou les dictateurs arabes et musulmans, ils appartiennent tous à une même espèce. Ils voient les êtres, les choses et les affaires de la même manière. Ils ont les mêmes objectifs et appliquent les mêmes règles du jeu. La principale règle du jeu pour tous ces individus consiste en premier lieu en la considération de leur propre personne et de leurs proches comme appartenant à la race élue et tout le reste du peuple, entre 90 et 99%, une matière première malléable qu’on utilise et qu’on adapte de gré ou de force – beaucoup plus de force que de gré – à leur hédonisme qui implique des accumulations de comptes bancaires en multiplication constante et pour ce, le peuple qui constitue la matière première la plus importante, son coût doit être maintenu au plus bas possible. Les projets qui mijotent dans l’esprit de cette espèce de race élue et très restreinte, sont des projets aussi très restreints dans le temps c’est-à-dire des projets à très court terme. Alors que les projets de construction réelle qui pourraient concerner tout le peuple et qui vont dans la voie de la prospérité générale, sont des projets à long terme sinon à très long terme. Ni le dictateur Ben Ali, ni les émirs du Golfe ni ceux qui ont supervisé et agréé le projet en question, les fameuses institutions internationales, ne sont concernés par un projet de développement humain qui aurait fait que les 14 milliards soient investis dans des infrastructures de communications, dans la construction des hôpitaux avec les équipements dignes, dans la construction d’écoles et d’universités, dans le développement agraire, dans la construction de logements adéquats répondant aux standards contemporains et enfin de compte dans l’amélioration globale de la vie. Tous ces domaines économico-sociaux sont les structures fondamentales solides et pérennes sur lesquelles reposerait le luxe éventuel comme celui dont nous parle le ministre des Émirats. Ni la Tunisie, ni aucune autre région arabe ou musulmane y compris les « États » fabriqués autour des puits de pétrole dans le Golfe ne peuvent aspirer en ce moment de l’histoire au luxe, parce que tout simplement il n’y a aucune structure de base susceptible de supporter de telle folie. De tous les temps un tel comportement, au niveau de la société, a toujours sécrété des préjudices considérables. Et ça sera ainisi dans ce cas. Aucun projet de construction réelle n’est concevable. Ni de la part des émirs ni de la part de leurs pairs, les dictateurs, on ne peut s’attendre réellement à aucun projet réel. Le seul fait de penser à un projet de construction réelle aurait tout de suite changé toute la géopolitique de toute la région et aurait supprimé l’existence des émirs et des dictateurs. Donc bien qu’ils soient de la même nature, mais pour les considérations de géopolitique à l’inverse qui leurs sont vitales, il faut qu’ils soient séparés et bien séparés avec chacun sa « souveraineté » propre comme le stipule la légalité internationale. Et ainsi le peuple, le même peuple, afin qu’on lui conserve sa caractéristique de matière première et au plus bas prix, il faut le réduire en tranches. Un million par là, deux millions par ici, dix millions au nord, vingt millions au sud etc. Et que chaque tranche soit hermétiquement séparée de celle d’à côté. Et là où il y a du pétrole, du gaz, des mines d’or, des mines de phosphate, de cuivre ou autre, on installe des émirs avec une population très réduite. Par contre là où il n’y a rien du genre mais beaucoup plus de monde on installe des dictateurs. Et à la lueur des évènements dramatiques qui se déroulent devant nos yeux aujourd’hui même et pourvu que tous les plans de la « légalité internationale » se concrétisent, bientôt on aura un riche émirat de Darfour au Soudan, l’émirat Barazani Talabani au nord de l’Irak, l’émirat Sistani à Kerbala, toujours dans le même Irak qui aura fini d’exister à la grande satisfaction et la grande joie de tous les émirs du Golfe. Il n’est pas non exclu qu’on aura un émirat de Kabylie en Algérie et sans le moindre doute beaucoup de nouveaux émirats dans la même Péninsule Arabe qui a été adjugée par les anglais au clan d’Abdel Aziz Ben Saoud au début du 20ième siècle. En dehors du monde arabe et musulman, les mêmes déchirements sont en vigueur, en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud. En Afrique tout le monde connaît l’origine et les raisons de la guerre civile « perpétuelle » au Congo, divisé au moins en deux, Il y a beaucoup de diamants et d’autres mines de la plus haute importance pour la technologie occidentale. À part le Congo et le Soudan en Afrique, les démembrements saignent de partout depuis l’arrivée de l’homme blanc dans cette région du monde, La Bolivie en Amérique du Sud, par exemple, il se trouve que les grandes réserves de gaz se trouvent dans une région du pays gouvernée par un descendant de l’homme blanc qui ne cesse de réclamer son autonomie par rapport au gouvernement centrale de La Paz. Une autonomie qui conduirait par la suite à l’instauration aussi d’un émirat. Pour ce qui est de la Libye, un autre paradigme, une terre immense, des réserves de pétrole aussi considérables et surtout très peu de population. Eh bien de l’émir Senoussi, on est passé à l’émir Kadhafi I et bientôt on aura un Kadhafi II. Et avec un peu de chance, autour des puits de pétrole on aura un ou plusieurs émirats amazighs. D’autres exemples innombrables se reproduisent dans toute la Périphérie, c’est-à-dire dans la plus grande partie de la planète. Et de forme asymétrique on assiste à une consolidation de plus en plus renforcée du Centre. Tous les européens ou presque, forment l’ensemble probablement le plus solide et ne cessent de le consolider. Les États-Unis, le noyau ou l’épicentre, sont formés, comme on le sait par cinquante états. Il va de même pour les autres groupes du Centre. Du Japon, aux États-Unis en passant par l’Europe, il s’agit du même groupe avec une force de domination et de terreur sans précédent. Et tout ce que ce groupe n’arrive pas à prendre par les moyens « pacifiques », il le prend par la force. Mais laissons ce chapitre de côté pour le moment et revenant à notre sujet du jour. (... ) /
Donc ces émirs du Golfe qui s’associent aujourd’hui avec les « émirs » de Tunis, d’Alger et de Rabat, ne se font aucun souci sur les structures fondamentales de la société arabe. D’aucuns se demandent réellement à quoi fait-il allusion M. Gargaoui quand il ose parler de « cadre interarabe ». Il prend certainement les gens pour des naïfs. Comme tous les évènements de l’histoire et leurs activités vampiriques l’indiquent, il n’y a rien dans l’esprit de ces individus d’arabe, ou d’appartenance à un ensemble distinct de l’Occident. Ils sont tous « fiers » des structures fondamentales existantes dans le monde auquel ils s’identifient réellement. C’est à dire le monde occidental. Ils se comportent en terre arabe et musulmane de la même manière ou même pire que les pires colons. Des colons qui vivaient bien confortablement en terre d’autrui et sur le compte des autochtones et avaient l’âme dans leurs métropoles respectives. Donc ce mégaprojet du lac, comme tous les autres qu’ils soient à Tunis, à Alger, à Rabat, à Charm Echcheikh ou dans n’importe quel autre endroit, tant qu’ils soient pensés, construits et pilotés par cette espèce de vampires, ils n’ont rien à voir avec les projets authentiques qui se décident dans l’intérêt et avec la participation de toute la société arabe. M. Al Gargaoui parle « d’investissement interarabe de nature à créer un produit économique arabe capable de faire face à la concurrence mondiale. » On ne sait pas à quoi il pense ou à quoi veut-il faire penser le ministre quand il parle de produit arabe. S’agit-il de constructions industrielles, de constructions technologiques, de constructions de centre de recherches, de constructions d’immenses sidérurgies, de constructions de complexes pétrochimiques, de constructions aéronautiques, de constructions d’industries automobiles, de constructions d’industries militaires, de constructions d’ensembles agro-industriels, etc. ? De telles constructions effectivement seraient capables de faire face à la concurrence mondiale. Et même avant d’entrer en concurrence avec qui ce soit, il s’agit de la seule voie qui mène à un développement humain arabe réel. À moins que le ministre et ses amphitryons pensent à faire la concurrence à Acapulco, à la République Dominicaine ou à toutes ces républiques turistico-bananières du Caraïbe. Quant à ce qui se fabrique à coup de milliards, il n’a rien de compétitif et constitue tout simplement un appendice de l’économie occidentale. Ce genre d’individus du Golfe et leurs pairs dans les dictatures arabes et musulmanes, ont toujours dans l’esprit des projets gigantesques : Des complexes hôteliers de grand luxe, gigantesques. Des complexes de loisirs, gigantesques. Des tours, comme celle qu’ils sont en train de construire à Dubaï de plus de cinq cents mètres de hauteur, gigantesques. Tout ce gigantisme en réalité se réduit à un battement d’aile de papillon. Un gigantesque gaspillage en tout cas. Holding Dubaï et ses tentacules L’agence de presse française AFP, a diffusé aussi, au moins, une dépêche au sujet du projet du siècle de Tunis. Et on peut y lire que ce même groupe de Dubaï s’était déjà emparé auparavant des 35% du réseau de Télécom Tunisie au prix de plus deux milliards de dollars (1,893 million d’euros exactement). La compagnie française Vivendi Universal s’était retirée presque humiliée. Elle ne pouvait offrir à la dictature autant d’argent. Évidement la compagnie Vivendi n’est pas dirigée par un émir ayant à sa disposition un ou plusieurs puits de pétrole gagnés à la loterie. La dépêche ajoute que le groupe Holding Dubaï est aussi partenaire de groupes européens (Mercedes-Benz, Airbus etc.). Ce qui est aussi le cas de la KIO des émirs Assabah, de l’émir de Qatar et de tous les émirs de Saoud. Sama Dubaï, associé aux autres Samas ou Holdings du Golfe, quand ils entrent dans l’espace européen ou occidental en général, leurs nuages sont toujours chargés de pluies d’argent sans comparaison aucune avec les pluies de milliards qui sont en train de tomber sur le Maghreb. Ce sont des authentiques pluies diluviennes. Il va de soi que les « investissements » réels de ces individus du Golfe – la tâche pour laquelle ils ont été sélectionnés par les anglais et consorts – représentent en vérité, la forme la plus appropriée pour alimenter gratuitement, l’ogre, en l’occurrence la colossale et unique économie mondiale, celle occidentale, avec toutes les matières premières dont elle a besoin. Le pétrole, le gaz et certainement d’autres matières dont on ne parle presque jamais, dans le cas des émirs du Golfe, fluent à travers des gigantesques tankers qui sillonnent les mers sans arrêt, comme si les robinets étaient directement installés dans chacune des grandes industries occidentales et les milliards que reçoivent les émirs à titre de bakchich (C’est bien ce représentent ces milliards de dollars à côté de la puissance exponentielle occidentale) sont immédiatement renvoyés à la source contre des bons de trésors publics délivrés par le Fort Knox des États-Unis et qui s’élèvent à plus de six billions de dollars ou à titre d’actions dans les plus importantes industries occidentales, comme on l’a vu plus haut avec Mercedes-Benz, l’EADS, la motrice de l’Airbus et de toutes l’aviation militaire européenne ou la compagnie Boeing des États-Unis ainsi que Carlyle, l’un de gigantesque groupement financier aux États-Unis qui approvisionne en milliards de dollars surtout l’industrie militaire. Sans bien entendu oublier la compagnie de Dick Cheney Haliburton. Ce ne sont là que quelques exemples qui expliquent comment le pétrole, le gaz et toutes les autres matières premières arabes et musulmanes sont livrées gratuitement à l’Occident par l’intermédiaire de ces Émirs. Par conséquent leurs fameux investissements dans le cadre « interarabe » non seulement ils sont insignifiants et sans aucune conséquence réelle positive sur la vie dans la société arabo-musulmane, mais constituent tout au contraire, une création de richesses supplémentaires dont le seul bénéficiaire est toujours le même : L’Occident. Bien que dans la foulée, il est vrai, ces émirs mènent un train de vie de luxe sans égal dans aucune autre espèce humaine, ni dans aucune autre époque de l’histoire. Et qu’est ce que ça peut faire à un Occident de voir ces émirs consommer tous ses produits de luxe ? – Tout à fait le contraire, il les encourage et leur ouvre l’appétit et toutes les portes à eux et à toutes leurs descendances du futur. Leurs châteaux sont dispersés dans les quatre coins du monde occidental. Leurs moyens de transport privés sont des avions, des authentiques palais volants, conçus et construits uniquement pour eux, soit par l’un ou l’autre des consortiums européen ou États- unien. Des Airbus avec salle de bain, salons de luxe, chambres à coucher, bureaux et tout l’équipement toujours de luxe comme on peut imaginer. Le bakchich n’obéit à aucune logique rationnelle. Il se gaspille tout simplement d’une manière aussi gigantesque jusqu’à la monstruosité totale. Et finalement tous les milliards occidentaux reviennent à la source. Et quand ils font un détour par Tunis, Alger, Rabat ou le Caire, ils ramassent le peu de sang qui reste encore dans les veines de la population. Ou par hasard, ces crocodiles du Golfe jouent-ils à fonds perdus ? Ou sont-ils venus financer des œuvres philanthropiques ? Si comme le rapportent les informations, bien protégés par les organismes internationaux, comme le FMI, l’OMC ou la BM et surtout par l’appareil de mort des États-Unis, ces crocodiles sont chez nous pour plusieurs années d’abord pour récupérer les milliards investis et par la suite les dividendes. Le tout sera prélevé sur le compte de la population et jamais, comme le prétendent les sorciers, qu’on appelle des experts économiques, sur le compte des occidentaux qu’on va inviter à venir profiter de ce luxe sur les berges du Lac de Tunis. De la même manière que se déroulent les choses en ce moment dans le secteur dit touristique. (Voir mon article : Le tourisme, cette autre imposture occidentale) Les ressources naturelles, les capitaux et le génocide. Toujours dans la même dépêche on y lit : « Sans grandes ressources naturelles, la Tunisie table désormais sur ces capitaux arabes pour soutenir une croissance à plus de 6% pendant dix ans. » Ni l’une ni l’autre de ces trois assertions de la dépêche AFP n’est vraie. Ni la Tunisie – dans la mesure où elle est arabe – ne se trouve sans grandes ressources naturelles, ni les capitaux des émirs ne sont arabes, parce que s’ils l’étaient, ils ne seraient, sans aucun doute, pas entre les mains de tels sinistres et infâmes personnages, ces émirs du Golfe dont le comportement social, politique et moral a dépassé, depuis très longtemps toutes les limites entre la décence et purement et simplement le crime, surtout en examinant le rôle dévastateur qu’ils jouent sur la scène arabe et musulmane. On en parlera plus loin du rôle qu’ils ont joué tout récemment et continuent à jouer dans la destruction de l’Irak et combien de milliards ils ont apporté afin que l’effroyable machine de mort états-unienne fonctionne à plein rendement dans le génocide en cours qui a fait déjà plus de trois millions ( http://www.justforeignpolicy.org/Iraq/Iraqdeaths.html) de morts arabes et musulmans, plus de trois millions de réfugiés et auxquels s’additionnent à chaque lever de soleil encore plusieurs milliers en morts et en réfugiés. Ni la croissance de 6% durant les dix ou cent ans à venir ne veulent rien dire. Ce genre de chiffres, de taux ou de statiques, surtout dans la Périphérie ou les pays marginaux, relèvent d’un leurre qu’utilisent les dictateurs pour masquer les réalités effroyables dans lesquelles se débattent les masses populaires. S’ils ne changeront rien dans la lamentable situation du développement humain dans toute la société arabe, par contre si qu’ils feront probablement entrer dans la prochaine édition de la Revue Forbes le premier milliardaire en dollars originaire de Tunis, d’Alger ou de Rabat après l’émir saoudien Al Walid. Le rapport Avicenne Ni la nature de cette race d’individus, ni la domination totale occidentale ne permettent aucun projet réel de développement humain dans le monde arabe et musulman. Dans un récent rapport rédigé par un groupe de chercheurs, diplomates français et publié sous le titre : Rapport Avicenne. On y lit entre autres : « Leur point commun est leur conviction que la France se doit d’entretenir des relations politiques, économiques et culturelles fortes avec les pays d’une zone (Le Maghreb et l’Orient arabes) particulièrement sensible où elle a des intérêts vitaux. » Non seulement la France a des intérêts vitaux dans le monde arabo-musulman, mais aussi les états-uniens, les anglais, les allemands, les japonais et tout l’ensemble qui constitue le Centre par rapport à la Périphérie. Tous ont des intérêts vitaux, les seuls qui sont exclus de ces intérêts sont justement les peuples concernés ceux de la Périphérie ou des pays marginaux et dans ce cas les peuples arabes et musulmans. Mais au fond de quels intérêts parle-t-on ? – Le terme ne reflète en aucun cas sa véritable signification. Il sert de masque qui dissimule une authentique opération de pillage en cours depuis des siècles. Dans le même rapport, paragraphe II, sous le titre : « Des orientations d’action » point 2 on y lit : « Accentuer notre coopération avec des partenaires d’influence, notamment en établissant une coopération renforcée avec certains de nos partenaires européens, en poursuivant la normalisation post irakienne de notre relation avec les États-Unis, en nous concertant avec la Russie et la Chine, en dialoguant davantage avec le monde arabe et musulman et, tout spécialement, avec l’Arabie Saoudite dont il convient d’appuyer les efforts en vue de réduire les sources de tension. » C’est bien clair. D’abord il n’y a jamais eu de dialogue mais des instructions que dicte le puissant au dominé. Et puis comment se fait-il que l’un des clans des plus exécrables émirs du Golfe, l’odieuse famille des Saouds, se voit jouir d’une notoriété et d’une crédibilité aux yeux des membres de ce groupe d’experts français ? On voit parfaitement la nature réelle des valeurs occidentales. Ils disent qu’elles sont universelles ! Précisément ce clan de mafieux, hors pair, dans l’histoire humaine se trouve à l’origine non pas de ce qu’ils considèrent hypocritement comme sources de tension, mais de toute la situation dramatique dans laquelle se trouvent les arabes et les musulmans éloignés de tout progrès, de tout développement, de toute technologie et enfin de compte éloignés de la vie tout court. Toujours dans le même rapport et concernant le même paragraphe on lit : « En conclusion, les turbulences qui affectent le Moyen-Orient ont atteint un niveau de haute intensité qui représente, pour les pays occidentaux et, plus spécialement, pour l’Europe, de grands risques, notamment dans le domaine de la sécurité au sens large du terme : accroissement du terrorisme, perturbations dans notre approvisionnement en hydrocarbure, attaques contre nos forces au Liban, dislocation des États. En Afrique du Nord, la situation paraît plus contrôlée, mais les menaces sont également présentes et tendent à se renforcer comme l’ont confirmé les attentats d’avril 2007 en Algérie et au Maroc. » On voit l’objet de l’inquiétude occidentale. En tout cas il n’y a que des naïfs, des stupides ou des imbéciles pour s’attendre à ce que les occidentaux, experts ou moins experts, prennent en charge les inquiétudes des masses arabes et musulmanes ou même soient simplement disposés à un dialogue réel avec les forces vives de la société arabe et musulmane. On peut même conclure que le temps du dialogue soit irrémédiablement épuisé. Pourtant le rapport, on ne sait s’il s’agit d’une contradiction ou d’un léger déraillement inattendu, dans le paragraphe 1,2, sous le titre : « Des sociétés bloqués » on lit : « Le Moyen Orient est la seule partie du monde qui n’a connu aucune alternance politique réelle depuis la chute du mur de Berlin : Les mêmes dirigeants (ou leurs fils) sont au pouvoir, appuyés sur des structures clientélistes et répressives d’une indéniable efficacité. D’autre part, les retards dans tous les domaines du développement s’accumulent, comme le rappellent les différents rapports du Programme des Nations Unies pour le Développement, suscitant le désespoir des populations, notamment des jeunes et des personnes qualifiées, qui cherchent dans l’émigration à tout prix la solution de leurs problèmes. » Donc le rapport qui a mis l’accent sur les dirigeants du Moyen-Orient tout en omettant ceux du Maghreb, qui sont de la même vile espèce, pour les discréditer, feint d’oublier qu’un peu plus haut, il recommandait des appuis particulièrement au plus odieux des clans celui des saoudiens. Quant à l’émigration à tout prix des jeunes, elle n’est au fond qu’une des innombrables conséquences de la domination occidentale économique et culturelle militairement musclée, et, inévitablement illégitime. Dans le chapitre 2.1 sous le titre « Notre présence dans le monde arabe demeure considérable. » Il est écrit : « Notre réseau diplomatique reste le plus implanté à côté de celui des États-Unis. Notre présence culturelle et commerciale est certes concurrencée, mais demeure primordiale. Des centaines de milliers de français travaillent dans la zone. La France y conduit avec presque tous les pays des opérations de coopérations ambitieuses (Coopération multiforme au Maghreb, politique libanaise, relation étroite avec l’Égypte, coopération militaire avec les pays du Golfe, intérêts énergétiques, etc.) » Donc ils sont des centaines de milliers de français qui « travaillent » dans la zone. Faut-il le souligner que dans ce cas il ne s’agit pas d’immigrés. Comme sans aucun doute il y a aussi des centaines de milliers d’états-uniens, des centaines de milliers d’anglais et d’autres centaines de milliers d’occidentaux de tout bord. Au total des millions. Des millions de citoyens occidentaux hôtes distingués en terre arabe et musulmane. Et pour ce qui est de la présence, surtout dans les émirats du Golfe, de tous ces autres millions de travailleurs venus de l’Inde du Pakistan, du Bengladesh ou de toute autre région de la Périphérie, eh bien tous ceux-là n’ont aucun poids ni aucune importance plus que celle des masses arabes et restent une matière première malléable selon les caprices des émirs et de leurs protecteurs occidentaux. Quant à la présence de ces millions d’occidentaux révèle bien à quel point la domination est effroyable. Chaque contrat d’armement qui se chiffre à plusieurs milliards de dollars inclut dans ces clauses des milliers de « techniciens » destinés officiellement aux services de maintenance et à entraîner les autochtones aux maniements de ces armes. Dans son livre « Contre tous les ennemis » Richard Clarke, écrit à propos de ces milliers d’experts : « à chaque marché signé, de nouveaux américains arrivaient, des civils venaient expliquer le fonctionnement des armes. » De même chaque autre contrat d’achat de toute sorte d’engin est suivi aussi d’une foule considérable de techniciens installateurs, monteurs et autres. Bref, sans nécessairement être toujours les mêmes, il y a une présence continue de tous ces millions d’individus occidentaux parmi lesquels beaucoup, sous une couverture ou une autre, s’adonnent en réalité à l’espionnage tous azimuts, non pas des émirs mais des masses populaires pour détecter le moindre sentiment d’hostilité à l’égard de l’Occident, et, venu le moment tirer la sonnette d’alarme. Des dizaines de milliers sont aux services de la protection de ces mêmes émirs et de leurs proches. Les émirs saoudiens, pour les considérables moyens dont ils disposent et aussi pour leur nombre, sont protégés non par une compagnie, sinon par plusieurs de ces compagnies états-uniennes dites de « Security » avec lesquelles on a souscrit des contrats qui se chiffrent en milliards de dollars. Donc tout ce monde dont nous parle le rapport encaisse des sommes considérables qui représentent dix, cent et certainement des milliers de fois tout ce que les communautés arabes et musulmanes résidentes en Occident et qui sont certainement beaucoup plus nombreuses puissent en recevoir. Le déséquilibre dans ce domaine d’échanges, si on peut considérer le thème de l’immigration comme tel, est total. Rien que dans ce cas précis, le déficit en faveur de l’Occident est énorme. Et malgré tout, les virulentes campagnes xénophobes au Centre ne cessent de se multiplier sous tous les prétextes les plus divers et dans certains cas, comme depuis l’arrivée de M. Sarkozy à la présidence, on est en train de recourir aux déportations pures et simples. Il est vain de parler d’échanges. Il n’y a aucun échange. Ce qu’il y a là c’est une parmi toutes différentes procédures du pillage systématique. (...) /