Les consulats marocains

agerzam

Administrator
Voici un petit extrait d'un article de yabiladi.com (http://www.yabiladi.com/article-analyse-131.html) consacré aux consulats marocains :


Une internaute confie ses appréhensions pour effectuer le renouvellement de son passeport « Je dois refaire mon passeport au consulat de Pontoise, rien que d'y penser, j'ai envie de faire machine arrière, cela fait déjà longtemps que je laisse traîner son renouvellement, justement parce que je garde de très mauvais souvenirs de mes passages au consulat. Une fois (j'avais 22 ans à l'époque), je me suis retrouvée seule avec 3 types dans un bureau, ils me parlaient en arabe et moi je leur répondais en français, j'ai eu droit à "un remontage de bretelle" suivi d'un sermon moralisateur parce que je parlais en français, comme moi et l'arabe ça fait 2, je me suis mis à leur parler en shleuh, ça leur a cloué le bec, et pour finir ils m'ont demandé de parler en français ».
 
idem

Oui, c'est ce que je leur faisais quand j'étaisn encore "marocain", ils réagissaient de la même façon ! Des enc... somme toute mais ce n'est pas de leur faute !
 
Ca va bien tôt faire 15 ans que je n'ai plus mis les pieds dans ces bureaux arabes, c'était pour préparer ma carte d'identité...je ne suis jamais allé la chercher, ils peuvent la garder.
 
Dhen ssir isir!

Ah! la! la! le Consulat du Maroc à Pontoise !!!

Autant aller en Enfer demander au Diable de vous octrôyer le document dont vous avez besoin !!! je connais très bien ce lieu infernal: ça m' a dégoûté à jamais des services administratifs marocains à l' étranger. J' y suis allé la dernière fois... ça remonte à quand déjà? Il y a 14 ans, l' âge de ma fille aînée, pour enregistrer mon mariage, demander un carnet d' Etat civil ( hala madania ). Jusqu' à présent je m' en souviens comme si c' était un cauchemar, une descente aux enfers de la bureacratie marocaine, une folie de ma part et la réalisation subite que je suis un " sujet marocain"... Ce fut la dernière fois où je fus humilié par des fonctionnaires de sa majesté.

Je vous raconte l' anecdote, si vous êtes patients. En tant que Marocain et fier de l' être je désirais absolument et naturellement disposer d' un carnet d' état civil marocain, comme celui de mon père; donc, pour enrigistrer mon mariage et pouvoir rentrer au Maroc avec ma femme française fièrement et sans problèmes, selon les prescriptions de la loi makhzénienne et celles d' Allah. Muni de mon passeport, de ma C.I.N ( carte d' identité nationale), du carnet d' Etat civil délivré par la mairie française attestant de notre mariage républicain, on se présente donc ma femme et moi dès tôt le matin, pour cette formalité banale. C'était au mois de mai, il faisait beau, nous étions confiants et bien habillés, donc bien avant le rush et le stress des grandes vacances de l' été. Nous pensions être malins, mais c' était sans compter sur les mystères de l' administration marocaine à l' étranger.

Dès l' entrée au consulat nous fumes accueillis par le sinistre portrait de Hassan II, nous souriant comme un ami très cher, comme un père, mais nous fumes aussitôt déçus par la foule immense qui était rassemblée là, à croire qu' ils s' y trouvaient depuis la veille: des centaines de personnes ( je dis bien des centaines) étaient rassemblées là dans un désordre indescriptible, amassés dans les couloirs, dans les escaliers, silencieux, résignés, soupirant de temps en temps, perdus devant les portes des bureaux fermés, chacun attendant avec une patience infinie l'ouverture de la porte magique, l' apparition du planton qui leur demandera de s' approcher.

Pendant la longue attente, assis accroupi contre un mur, je conteplais mes pauvres concitoyens abattus par la chaleur, l' odeur de la sueur, la fatalité qui se lisait sur leurs visages apeurés et défaits. De temps en temps circulait quelque employé du consulat en petit costume gris, l' air très important et affairé, qui disparaissait vite dans quelque mur, malgré les supplications de quelques personnes déséspérées qui s' accrochaient à lui pour réclamer de l' aide ou un renseignement. Les plantons sortaient des bureaux et disparaissaient aussi dans les escaliers et couloirs, portant des plateaux de thé pour leurs collègues surchargés de travail.
Je ne sais plus combien de temps nous avions attendu, dans cette inconfortable promiscuité, ne sachant que faire, évitant de parler fort, tellement les gens étaient silencieux, vous dévisageaient, attendant qu' il se passe quelque chose pour meubler leur ennui et leur désarroi. Je me levais de temps en temps, allais faire un tour, regarder les affiches qui ornaient les murs: des réclames touristiques et des affaiches de banques, vous rappelant que le fric est laseulechose qui compte. J' ai pris tout mon temps pour lire de long en large la curieuse liste des prénoms autorisés ou interdits, affichée dès l' entrée au consulat. Pas la peine de demander où se trouvent les toilettes dans cet endroit. Vu la foule amassée là le lieu d' aisance devait être dans un état lamantable, à l' image des services administratifs marocains: un vrai merdier. Ma femme sortait de temps entemps pour aller au café du coin, qui doit faire de bonnes affaires avec la proximité de ce seul petit consulat dans une région où se trouve deux départements, Yvelines et Val d' Oise, où se concentrent la majeure partie des immigrés Marocains à l' Etranger. Rien que le Val Fourré, " le petit Maroc", quartier immense de Mantes la jolie, concentre des centaines de milliers de Marocains! et du Val fourré au consulat marocain de Pontoise il faut compter deux heures de trajet, avec les correspondances.

Ah! oui! Je ne vous ai pas parlé du problème de transport pour y accéder, surtout si vous venez des Yvelines comme moi: si vous n' avez pas de voiture il faut prendre le bus, le train, attendre les correspondances... Imaginez donc la situation pour un vieux retraité ou une maman accablée de sa marmaille. Quand il faut aller au Consulat du Maroc à Pontoise il s' agit de s' y préparer comme pour un pélerinage à la Mecque, s' y prendre longtemps à l' avance, et surtout, surtout, surtout ne pas oublier le moindre petit papier qui vous obligerait à tout recommencer. Avoir de l' argent aussi bien sûr, pour les timbres, photocopies...

Des heures d' attente donc, à vous dégoûter d' être marocain, pas à cause de l' attente et du désordre, non, pour ça nous autres marocains nous sommes habitués, dressés dès notre jeune âge. Non, à cause de l' arrogance, du mépris, du manque d' amabilité des fonctionnaires de ce lieu, on dirait sélectionnés dans quelque commissariat de casablanca et entraînés spécialement à brimer et à terroriser leur concitoyens, à les écraser.

Une véritable torture! qu' à cela ne tienne, il nous faut notre Etat civil marocain pour montrer à tous, surtout aux flics marocains, qu' on est bien des époux légitimes, car à l' époque il était interdit aux couples non mariés de se promener dans les rues et boulevards du Maroc, à Agadir du moins, je me rappelle: les mokhaznis et policiers, les inspecteurs ( " lehnoucha", les serpents ) faisaient la chasse aux libertins et autres gentils amoureux non déclarés. Impossible de sortir donc avec sa copine, surtout si elle est européenne, de boire une limonade avec elle à la terrasse d' un café, si vous n' avez pas le document justifiant que votre copinage c' est du halal.


( A suivre...)
 
Je prends en pitié mes pauvres concitoyens, je parle à l' un et à l'autre, j' explique et je conseille lorsque on me le demande, ça m' occupe et je rends service autour de moi dans cette épave de naufragés, quand miracle! la porte du paradis s' ouvre pour ma femme et moi et le chaouch nous demande d' entrer! Les autres nous regardent avec envie. Le bureau était petit, misérable, entièrement occupé par la grosse table- bureau derrière laquelle était affalé le Âdl, de type bahjaoui, ( de Marrakech ), habillé d' une djellaba noire, gros et satisfait de lui même, conscient de son importance et autorité suprêmes. Avec lui il y avait deux collègues ou deux copains, assis sur leurs chaises et buvant en sa compagnie un berrad d' atay. Juste avant qu' il s' occupe de nous il y avait là une jeune fille qui était allée d' abord retirer de l' argent au distributeur du coin et qui revenait pour payer son précieux sésame, que le Âdl lui délivra en souriant d' un air paternel, après avoir pris un billet de 200 francs. Les formalités étaient donc transparentes. La fille toute joyeuse comme si elle venait de réussir son bac ou son permis de conduire s' en est allée, remarciant le Âdl, Dieu et le roi, et ce fut donc notre tour.
J' expliquai aux trois bonhommes mon affaire: vivant en couple et mariés depuis presque un an selon la loi républicaine française, nous attendions notre premier enfant, nous désirions compléter notre union selon la loi musulmane et obtenir un certificat de notre pays, le Maroc, pour que notre progéniture soit marocaine. Bien sûr il nous demanda nos passeports, le certificat du mariage, etc... Nous lui délivrons tous les documents requis.
Incroyable mais vrai!!! Le fonctionnaire me demanda alors de lui lire ce qui est écrit en français sur les documents! je cachai avec difficulté mon étonnement et docilement je lui traduisis en arabe tout ce qu' il semble ne pas savoir lire. Il continua de faire l' ignorant, malgré toute ma bonne volonté, ses deux collègues adoptent le silence et l' attente, en sirotant leur thé d' un air grave et mystérieux. Ma femme ne comprend rien, tout le monde parle arabe.
La conversation prend alors une tournure ubuesque, où je fais appel à toute ma patience et tolérance, c' est à dire ma marocanité servile: écouter et se taire. Il me demande si ma femme était croyante, musulmane ou chrétienne. Je traduis pour mon épouse qui répond par l' affirmative, qu' elle est une gentille croyante. Satisfait il m' explique alors les vertus de l' Islam et qu' il faudrait que ma femme fasse un effort pour être plus en règle avec Allah, c 'est à dire devenir musulmane. Il nous déclara que le bébé que nous attendions est une chose grave car conçu en dehors du mariage islamique, donc un bébé haram, un bâtard en quelque sorte, et que nous devions rectifier cette anormalité au plus vite. Je ravalai ma colère et ma honte devant ces trois hommes qui nous toisaient de leur regard inquisiteur et réprobateur, j' attendis qu' il commençat à sortir les formulaires et qu' il nous rédige au plus vite quelque papier, mais il n' en fait rien. Il continue de faire son sermon religieux et moral, ses complices nous regardaient d' un air entendu, nous faisant comprendre combien nous avions besoin d' eux.
Je compris de quoi il retournait. Il fallait se montrer coopératif, compréhensif comme tout " bon" marocain, en clair sortir de l' argent. Je persiste à faire l' ignorant à mon tour, mon sang commençait à bouillir, ma femme à s' inquiter de toutes ces palabres. Puis agacé par ma naïveté il me demanda clairement 200 francs. Je lui demandai pourquoi, si c' était pour le timbre ou le document, j' étais prêt à payer. Il commença à se durcir, à me regarder de ses yeux noirs et méchants. Je compris qu' il s' agissait d' un bureau de corrompus, je repris mes documents et quittai révolté et bredouille cette salle infecte, avec les larmes dans la gorge et une envie de gueuler, de tout casser.
Depuis je n'avais plus jamais remis les pieds dans un consulat marocain. Je n' avais plus jamais refait ni ma carte nationale périmée, je n' ai jamais fait de mariage selon les lois administratives marocaines, donc mes enfants ne possèdent pas de documents marocains...Je garde mon vieux passeport vert comme un souvenir d' une époque de honte et d' asservissement, de soumission à des bureaucrates corrompus et incompétents.
Non, je n' ai pas honte d' être marocain, je ne renie pas ma marocanité, on reste marocain qu' on le veuille ou non, rattaché à notre terre et à notre peuple. Mais j' éprouve pour ce régime pourri et ce systme makhzénien qui méprise les marocains de la haine et du dégoût.
Le consulat du Maroc à Pontoise est un lieu puant qui vous dégoûte à tout jamais d' être un marocain. Que Dieu vienne en pitié à ces pauvres immigrés qui y vont pour leurs affaires administratives. Mais je crois qu' ils ont l' habitude: ils payent le " pourboire", sans se poser de questions comme moi, sans formalités. C' est cela la citoyenneté marocaine: " dhen ssir isir!"( mets de la graisse à ton lacet pour qu' il glisse! )

Plutôt le lacet au cou.
 
Ah le consulat de Pontoise, c'est un avant gout de notre tres cher maroc..j'y suis parti il y'a moins d'un mois pour le renouvellement de mon passeport, c'etait le bordel, il y'avait plein de monde ..pratiquement tous des chleuhs, la queue s'etendait jusque dans la rue sur des dizaines de metres..pendant ce temps la plupart des agents passait leur temps à se ballader et à discuter entre eux...j'ai le malheur de ne pas encore disposer d'un passeport français...
 
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