Les anciens du "collège d'Azrou"

idir

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Relance des activités de l'Association des anciens élèves du "Collège d'Azrou"

- Communiqué -


En vue de relancer les activités de l'Association des anciens élèves du "COLLÈGE BERBÈRE – LYCÉE TARIK D'AZROU", nous invitons tout ancien à prendre attache avec le DOCTEUR ABDELMALEK OUSADDEN, 15, Bd Mohammed Diouri à Fès, Tel: 055623030 - 055622951, pour amples informations.
Une réunion ultérieure se tiendra à Azrou pour recueillir les noms des volontaires au Bureau provisoire et déposer le dossier auprès des autorités.
(Docteur Abdelmalek Ousadden)

Source: www.tawiza.net
 
Le collège d'Arzou. Une élite berbère civile et militaire au Maroc (1927-1959)


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RESUME

" Nous étions des gens qui faisions parler la poudre, dit un parent d'élève du Moyen Atlas dans les années 1920, maintenant il n'y a plus de poudre, la poudre de ces temps-ci c'est l'instruction. " Parmi les systèmes d'enseignement coloniaux, l'enseignement marocain présente des particularités fortes que ce livre met en relief à travers l'analyse historique de l'école berbère et plus précisément du collège d'Azrou. Une histoire de l'institution qui raconte la formation d'une élite berbère civile et militaire au Maroc entre 1927 et 1956. Une histoire qui montre l'inadéquation entre le projet et les résultats. Une histoire qui démontre comment élèves et parents cherchent à contourner et à détourner un projet, plus stratégique qu'éducatif, des autorités du Protectorat. Une histoire qui arrache au silence et à l'oubli une entreprise de scolarisation qui sent doublement le soufre au Maroc. Après 1955, les anciens du collège furent imaginés par l'élite citadine comme les produits du berbérisme colonial. Après le coup d'Etat de Skhirat en 1971, de suspects, ils devinrent pestiférés. Une histoire qui restitue le parcours de ces collégiens dans leur dimension d'acteurs à part entière de l'histoire des retrouvailles du Maroc avec lui-même entre 1930 et 1955, leur participation au mouvement national, leur contribution à l'édification de l'Etat post-colonial.

SOMMAIRE

* L'école coloniale : l'enseignement au Maroc sous le Protectorat

* L4école berbère

* Pratiques et résistance culturelles à l'école coloniale

* Le collège berbère d'Azrou et l'Ecole militaire de Dar el-Beïda de Meknès

* Heurs et malheurs d'une politique contestée et la militarisation du collège d'Azrou

* La vie au collège

* Le élèves du collège berbère d'Azrou : origines et devenirs

* Ecole et devenir : carrières et trajectoires des anciens d'Azrou

* Le collège d'Azrou dans le champ politique

* L'Association des anciens élèves

BIOGRAPHIE
Mohammed Benhlal, originaire de Taroudant, est docteur en sociologie. Il appartient à l'Institut de Recherches et d'Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM). Il a publié de nombreuses études et chroniques dans l'Annuaire de l'Afrique du Nord aux éditions du CNRS et dans d'autres collections. Il est actuellement Rédacteur en Chef de l'Annuaire de l'Afrique du Nord.

Source:
http://www.decitre.fr/service/search/fiche_detail/-/ean-9782845865990/index.dhtml
 
à ta place

voilà la place convenable pour le docteur Oussadden et ses amis!est-ce qu'ils pourront faire quelque chose ou simplement avoir une étiquette?
en tout cas, leur brillance des années 90 s'est éteinte!
souhatons-leur une bonne année 2006 surtout après les brochettes de l'aid et le couscous enrichi de Yennayer 2956
 
Azrou, son Collège berbère,… son élite francophile"

Le collège d'Azrou» de Mohamed Benhlal

En berbère amazighe, veut dire rocher ou roc. Il domine en effet la petite ville au cœur du Moyen Atlas, il la surplombe et fait face à deux grandes montagnes qui enclavent la cité, la mettant en creux, la couvrant de centaines de milliers de cèdres et de pins dont l'étendue n'en finit jamais.

A quelque dix-sept ou dix-huit mille mètres carrés d'altitude, fouettée par les vents glacés, couverte aussi d'un blanc manteau de neige des semaines durant, Azrou surgit quasiment par inadvertance selon que l'on y arrive par la route de Meknès via El Hajeb – la seule voie vers le Sud et le Tafilalet - ou par celle d'Ifrane, enrobée dans un paysage digne du Colorado ou de Norvège.

C'est là, dans ce bocal écologique que la France a choisi un jour de 1927 d'implanter un Collège. A nul autre pareil, il devait accueillir et former la population locale, «indigène» disait-on. Un «collège berbère» parce qu'il s'inscrivait dans une démarche à caractère politico-pédagogique.

L'histoire de ce collège, le symbole qu'il a incarné, la mythologie qui s'est créée autour de lui et qui continue à inspirer bien des commentaires à son sujet, les craintes qu'il n'avait cessé de susciter, ses soubassements culturels, les jeunes qui l'avaient fréquenté, c'est Mohamed Benhlal qui a pris le grand pari de les raconter ! Dans un livre remarquable, le seul d'ailleurs qui existe sous forme de témoignage, intitulé «Le Collège d'Azrou», sous-titré «formation d'une élite berbère civile et militaire au Maroc», il retrace la longue histoire controversée de ce collège apparenté à une institution, perçu par les uns comme le parangon du colonialisme et loué par les autres, ils sont légion, comme la pépinière de la pédagogie et du savoir.

Mohamed Benhlal, docteur en Sociologie, est chercheur à l'Institut de Recherches et d'Etudes sur le Monde Arabe et Musulman (IREMAM) d'Aix-en-Provence. Rédacteur en chef de la sérieuse revue Annuaire de l'Afrique du Nord, il a été conduit de ce fait à s'intéresser de près aux pays du Maghreb, et surtout à défricher certains territoires de la connaissance jusque-là inaccessibles. Et parmi eux, celui de ce sanctuaire que fut le Collège d'Azrou qui est devenu le terrain de prédilection de ses recherches pendant des années.

Avec le résultat que la thèse contenant des milliers de pages, soutenue avec conviction, a été réduite à quelque 400 pages sans toutefois perdre de sa profondeur ni de sa saveur. Quand bien même, on exprimerait quelque frustration à l'idée que des centaines d'autres pages ont été élagués, on rendra à Mohamed Benhlal justice d'avoir maintenu intacte une histoire à laquelle se sont apparentées des générations entières, issues de ce collège dont l'auteur de ces lignes.

Il convient de souligner qu'il s'agit d'un travail de grande érudition, axé sur la recherche documentaire, les entretiens avec les centaines d'anciens élèves du collège devenu après l'indépendance en 1956 l'un des plus grands pour ne pas dire le plus grand lycée du Maroc, les centaines de témoignages d'enseignants et puis, méthodologie exige, une confrontation rigoureuse des sources où l'historien, inspiré de l'histoire quantitative propre à l'Ecole des Annales de Lucien Febvre et Fernand Braudel, se trouve colleté à Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron.

Le travail de Mohamed Benhlal s'est articulé essentiellement sur le thème de la formation de ce qu'il appelle «une élite berbère civile et militaire», conçue sans doute comme le fer de lance d'une vision culturelle que l'administration coloniale tentait de mettre en place. Cette «élite» n'en était pas moins pauvre, parce qu'issue pour la plupart de la campagne, la bourgade d'Azrou étant noyée alors dans un champ de bois et de forêts. Que les administrateurs coloniaux aient conçu leur projet au fief de l'amazighité n'était certainement pas le fait du hasard, mais ne préjugeait à la création d'une élite au sens où Bourdieu ou Christian Baudelot le pensaient.

Cette élite, après avoir acquis la formation nécessaire, jouait le rôle de janissaire de l'ordre culturel régnant, inspiré d'un autre modèle qui prévalait en France, à Uriage notamment où, dans le célèbre château qui servait de collège dirigé alors par le capitaine Pierre Dominique Dunoyer de Segonzac, on formait «l'élite» nationale. A Azrou, où le Collège avait précédé l'Ecole d'Uriage, on obéissait aux mêmes critères : faire du lieu de la formation, un laboratoire idéologique de la culture française. Ingénieurs, médecins, officiers de haut rang avaient été pris en charge dans ce collège, ils s'étaient investis dans cette optique, à leur décharge, mais contribuaient à entretenir «la foi et le mythe» pendant des années, et même au-delà de l'indépendance.

Il reste que beaucoup d'entre eux, formés et armés du savoir de la république française, se sont orientés vers le nationalisme : Moulay Ahmed Zemmouri, signataire du Manifeste de l'Indépendance, Ballouk, Belhoucine, Azouggagh et autres figures emblématiques avaient noyauté «l'élite» en question et, la décolonisation en marche, ils avaient manifestement pris part au combat de libération.

Carrefour scolaire et culturel, œil du cyclone aussi après la tentative de coup d'Etat avorté de juillet 1971 ayant impliqué quelques généraux félons issus du Collège, celui-ci était la pépinière où affluaient les élèves, non seulement de l'immédiate région d'Azrou, mais de Khénifra, de Midelt, d'Itzer, de Fès même.

Mohamed Benhlal a eu le mérite de retracer le parcours de beaucoup d'entre eux. Les proviseurs qui s'étaient relayés, de Germain jusqu'à Serre, y ont laissé leur empreinte, jusque même ceux d'origine algérienne comme Al Ghoul ou…Rahal qui, curieux paradoxe, après avoir rejoint l'Algérie était devenu l'ambassadeur algérien le plus antimarocain à l'ONU…Un grand livre, une extraordinaire rétrospective, un droit de mémoire, Mohamed Benhlal nous réconcilie avec une grande partie de notre histoire et sans sacrifier au sensationnel, il nous restitue un patrimoine historique.

"Le collège d'Azrou" de Mohamed Benhlal, Ed Karthala, 416 pages


lematin.ma
 
Un bout d’histoire sous la neige
LAMIA BOUZBOUZ




Lycée Tarik Ben Zyad

Nous étions partis pour parler de la neige, du froid et de l’absence de chauffage au sein du lycée Tarik Ben Ziad. On oubliera, cependant, rapidement ce thème pour plonger dans l’impressionnante histoire de cet établissement. Si le lycée Tarik a toujours mal chauffé ses élèves, il en a formé d’éminentes personnalités.


Le lycée Tarik ben Zyad, construit en 1927.


Azrou abrite le premier lycée au Maroc. Le plus vieux et, apparemment, le plus prestigieux. Une fierté pour toute la population de la ville. « La crème de l’élite marocaine est sortie d’ici », aime préciser Ahmed Ennaciri, ancien élève du lycée, qui gère aujourd’hui la bibliothèque de l’établissement. « Plusieurs de ceux qui ont tenu et qui tiennent les commandes à Casablanca et à Rabat sont d’anciens élèves du Lycée Tarik», poursuit-il.
Si le lycée, connu aujourd’hui sous l’appellation du « Lycée Tarik », a formé une bonne partie de l’élite marocaine dans plusieurs domaines, sa propre histoire porte plusieurs taches noires… Cette histoire a enchaîné manipulation, soumission, ghettoïsation, racisme, révolte, mixité…
Baptisé « le collège berbère d’Azrou », au moment de sa construction en 1927 par le protectorat français, l’établissement était destiné uniquement, et exclusivement, aux enfants de notables berbères. « L’admission au sein du cet établissement était très stricte. Seuls les enfants de la bourgeoisie berbère y étaient acceptés », raconte Ennaciri, avec beaucoup d’enthousiasme.
Fruit de la politique berbère du protectorat, la construction du lycée berbère allait d’une idée colonialiste selon laquelle «le peuple marocain n’est pas arabe, mais bien amazigh», raconte-t-on. Une telle vision avait pour objectif la séparation du peuple marocain. On ne peut pas être Marocain tout court, on est Berbère, Fassi, rifain, ou autre…
«Diviser pour mieux régner, c’est exactement dans cet esprit là que le lycée a été créé», insiste le bibliothécaire.
Là-bas, on devait parler berbère. « Ce sont d’ailleurs des professeurs français qui dispensaient les cours de berbère », se rappelle l’ancien élève. On devait notamment s’habiller en costume berbère, djellaba et turban, condition longtemps indiscutable pour franchir le seuil de l’établissement.

On est Berbère ou
on ne l’est pas !
«Plusieurs conditions contraignantes empêchaient toute possibilité d’accès d’une autre «race» que celle des berbères au lycée, raconte Ahmed Enacciri. Heureusement que la plupart de ces conditions ont été supprimées, petit à petit, vers la fin des années 30». Une période d’ailleurs durant laquelle on commença, enfin, à ouvrir les concours d’accès au lycée aux autres composantes du peuple marocain.
En 1957, on va donc carrément changer le nom du lycée rebaptisé dès lors «Tarik Ben Zyad». « C’était une manière d’annoncer la fin de la ghettoïsation au sein du lycée et pour éviter les problèmes ethniques », dit-il. Il fallait hélas bien plus qu’un simple changement de nom pour arriver à dépasser ces problèmes ethniques et raciaux.
F. K. est l’un des seuls trois Fassis ayant étudié au sein du lycée d’Azrou, parmi des centaines et des centaines de Berbères, qui acceptent encore mal une telle «intrusion» raciale.
F. K qui a justement intégré le lycée en 1957 n’a jamais oublié les souvenirs d’une telle époque. « Nous étions des Fassis chez les Chlouhs. Des étrangers, en somme. On ne se gênait pas de nous le rappeler », dit-il. «Personnellement, j’ai souffert de toutes sortes de racisme durant mon passage au lycée. Nous étions tellement méprisés que le dimanche, pour notre jour de repos, ils organisaient des sortes de combats où les cobayes étaient toujours l’un de nous trois. On devait nous battre contre les autres étudiants berbères en chaîne. On nous laissait à peine le temps de respirer entre deux combats. C’était une sorte de sport du dimanche au sein du lycée», raconte, sans aucune rancune, F. K.

Le lycée de l’élite
Les taches noires de l’histoire de l’établissement n’enlèvent heureusement rien au prestige du lycée Tarik.
«J’ai peut-être souffert de beaucoup de racisme au sein du lycée, mais j’en suis sorti la tête bien pleine. Une année m’avait suffi pour maîtriser le français. De retour à Fès, mon niveau dépassait de loin celui des étudiants de Fès», signale F. K. qui n’a développé aucun sentiment de mépris pour «son» lycée. Nul doute, en effet, que la formation dispensée au sein du Lycée Tarik a toujours été exemplaire. A la bibliothèque du lycée, on a gardé soigneusement la liste des anciens élèves qui ont marqué l’histoire du Maroc d’une manière ou d’une autre. On en cite, parmi tant d’autres : Hammou Ou Aqqa Zaïani, Mohamed Oufkir, le Colonel Ababou, Addi Ou Bihi, Driss Benaïssa, Mahjoubi Aherdane…
Autant de noms familiers qui ont bénéficié de l’excellente formation du lycée. Et pour cause, ce dernier était le seul à disposer d’une section juridique qui a permis la formation plus tard de centaines de magistrats. La section juridique préparait les gens à accéder aux tribunaux coutumiers.
Dépassant les problèmes ethniques, le lycée ne tardera pas à se transformer en un établissement au rôle public militant, et ce, complètement en contradiction avec les fins ayant été à l’origine de sa création (diviser le peuple marocain pour mieux le maîtriser). Le lycée Tarik et ses étudiants ont donc joué un grand rôle contre le colonialisme français. En formant, à la perfection, une élite intellectuelle au beau milieu des gestations de lutte contre le colonialisme, les initiateurs du projet seraient tombés dans leur propre piège.
Plus tard, la révolte et le militantisme politique, aussi bien des étudiants que celui des élèves, ne se feront pas sans dégâts. Des centaines d’entre eux ont subi la torture des années de plomb. Certains, pour s’être révoltés politiquement… d’autres pour avoir simplement réclamé un chauffage au sein des classes !


lagazettedu maroc.com
 
En lisant ce papier, on ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment que son rédacteur est plein d’acrimonie et de mauvaise foi. En fait, il avait des préjugés, il faut donc juste les étayer. Comme dans tout ce qui touche de loin ou de près l’ amazighité. Une tradition dont nous gratifie toujours le trochon du Makhzen plutôt que la Gazette du Maroc. On apprend donc pas mal de choses. Exemple : le lycée est fondé pour soi disant diviser le peuple marocain qui a toujours été arabe walhamdoulillah. Pire, affirmer maintenant que le Maroc est amazigh est colonialiste. Rien que cela. Il est quoi alors ? Soudien ou irakien ? Gare à vous donc les petits amazighistes qui s’amusent à dire que le Maroc est amazigh. Vous risquez de trouver devant vous les forces terroristes du Makhzen, car là vous épousez ni plus ni moins que les idées des colonislites français. Et les Arabes ? Ils sont tombés du ciel ? Et ben, non, ils sont venus d’Arabie. Donc, ils sont des colonialistes au même titre que les Français, leurs amis. On découvre également que les élèves qui y étaient scolarisés étaient racistes en plus d’être brutaux. Comme des barabres quoi, pardon des Berbères. D’ailleurs, le Fassi a souffert de sa petite chair de citdain éfféminé . Ah ! qu’ils sont durs ces Moyen Atlassiens, car les gens du Souss et du Rif n’étaient pas du tout concernés par cette grande institution.

Bref, un papier écrit par un baâthistes de caca pour d’autres lecteurs tout autant bâathiste que lui.
 
«le peuple marocain n’est pas arabe, mais bien amazigh», raconte-t-on.


qu'est-ce qu'on peut raconter comme anneries; les marocains des amazighs ....n'importe quoi ....

En fait par l'ironie du sort le journaliste en voulant denoncer le colonialisme français et son soit disant lycée berbere se prend au piege car c'est le maroc d'aujourd'hui qu'il nous depeint et son colonialisme arabiste....ce que semble avoir vecu ce petit fassi victime du "racisme amazigh"...c'est ce que vivent imazighen par millions aujourd'hui meme dans tous les lycés, colleges et ecoles arabes du maroc
 
Collège d'Azrou de la grandeur à l'exc lusion



L'histoire du collège d'Azrou est celle d'une élite qui a vécu, puis endossé, le choc de trois cultures : berbère, française et arabe. Au lendemain de l'Indépendance, son intégration à l'Etat marocain a été difficile et controversée.

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Au creux des montagnes enneigées du Moyen Atlas, un village est choisi par les autorités coloniales pour abriter, à partir de 1927, le premier établissement berbère de l'histoire du Maroc : le collège d'Azrou. A la fin des années 20, les autorités du Protectorat ont eu le temps de constater à quel point la politique des grands caïds était limitée, voire déficiente. La restructuration des moyens humains et matériels devenait une nécessité stratégique. Elle passait par un renouvellement de « l'élite indigène » qui devra, par la suite, seconder les Français dans une tâche cruciale : encadrer politiquement et administrativement le « Maroc utile ». Pour cela, il fallait d'abord concevoir une stratégie de formation de futurs cadres parfaitement francophones, mais issus des régions berbères. Celles-ci, faut-il le rappeler, n'ont été "pacifiées" qu'en 1931. Mais un autre objectif était visé par les Français : faire face à l'éventuel impact politique et intellectuel des deux collèges nationalistes (plutôt arabophones) de Moulay Driss à Fès et de Moulay Youssef à Rabat. Ces derniers monopolisaient, certes, l'enseignement au Maroc, mais les Berbères n'en profitaient guère. L'histoire montrera plus tard que ces deux établissements étaient des pépinières de "nationalistes" qui exerceraient une certaine influence sur les collégiens berbères. Initialement, le collège d'Azrou était destiné aux "enfants de notables", plutôt proches du Protectorat, mais il est « progressivement conquis par les enfants issus de milieu social défavorisé », souligne l'historien Daniel Rivet. Ces enfants intégreraient d'abord les écoles berbères les plus proches de leurs régions (Khémisset, Midelt, Aïn Leuh, Azrou, etc.) avant de rejoindre le collège d'Azrou en tant qu'internes. Cet établissement a fait l'objet d'une étude sérieuse de la part du sociologue marocain Mohamed Benhlal (de l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman, IREMAM à Aix-en-Provence), prenant la forme d'un ouvrage intitulé : « Le collège d'Azrou. La formation d'une élite berbère civile et militaire au Maroc », éditions Karthala-IREMAM, 2005. L'auteur y accomplit un travail à la fois sociologique et historique. Non seulement en décrivant la vie -presque quotidienne- au collège depuis sa mise en place en 1927, mais aussi en expliquant comment ces fils de notables et de paysans berbères, des montagnards pour la plupart, se sont par la suite intégrés aux structures de l'Etat marocain, fraîchement indépendant.
Place centrale pour le français
Comment ces jeunes Berbères se sont-ils comportés, puis adaptés, face aux nouvelles normes, aux nouvelles "valeurs" ? Comment ont-ils vécu la quasi-rupture avec le village natal, la tribu, la famille ? Enfin, comment ont-ils embrassé ce "projet républicain d'école coloniale" qui leur accorde, tout de même, une heure de "Coran" par mois ? Toutes ces questions, et bien d'autres, continuent de susciter la curiosité des historiens, car au lendemain de l'Indépendance, l'élite qui a été formée au sein du collège berbère va jouer un rôle prégnant dans l'évolution du système politique marocain. De Demnat à Taza, en passant par toute la région des Zemmours, les enfants admis au collège d'Azrou devaient acquérir un enseignement diversifié, mais le français y occupait une place centrale. Selon Benhlal, « une part importante est … faite aux exercices de conversation, aux comptes-rendus oraux de textes lus et ce, dans le but d'habituer les élèves à s'exprimer avec correction et aisance. On leur enseigne les règles élémentaires de la correspondance ordinaire ou administrative ». A côté du français, le berbère était également enseigné. Un ancien élève, aujourd'hui âgé de 85 ans, raconte à quel point ses camarades étaient surpris en voyant, pour la première fois, un Français parlant « sans accent notre langue maternelle. Il s'appelait M.Roux et il était très sévère. Il était même parfois violent », se souvient-il. Arsène Roux est tout simplement le directeur fondateur du collège d'Azrou et l'un des acteurs les plus marquants de l'établissement. Il parlait effectivement "le berbère sans accent", mais il était aussi agrégé d'arabe. Il était surtout un personnage politique "actif" : « …Alors qu'on faisait le cours de berbère, je me suis permis de dire à M. le directeur que je voudrais bien apprendre un peu d'arabe. Il s'est approché de moi et m'a donné une gifle, il m'a vraiment fait tomber par terre. Il m'a relevé et m'a dit : si jamais tu le répètes, je te fous à la porte » (entretien avec un ancien élève rapporté par M. Benhlal dans son ouvrage précité, p : 214). Mais par-delà toutes les considérations politiques, voire idéologiques, le collège d'Azrou reste une institution à la symbolique très forte et aux conséquences socio-politiques évidentes.
D'élite à pestiférés
L'évolution historique permet aux historiens, aujourd'hui, de reconnaître LA rupture que cet établissement a pu réaliser. Dans le livre de M.Benhlal, on peut ainsi lire : « un ancien collégien rapporte que son oncle lui martelait comme une antienne : ''écoute mon garçon, dans le temps, nous étions des gens qui faisions parler la poudre. Maintenant, il n'y a plus de poudre. La poudre de ce temps-ci, c'est l'instruction'' ». Au lendemain de l'Indépendance du Maroc, ces "cadres" n'ont eu aucun mal à intégrer les structures administratives et politiques du nouvel Etat. Les plus méritants avaient déjà fait carrière dans l'armée française, en s'illustrant dans les guerres coloniales : Mohammed Oufkir, Driss Ben Omar, Hammou, etc. D'autres rejoindront l'administration : Hassan Zemmouri, Lahcen Lyoussi, Tahar ou Assou (à l'Intérieur), Mohammed Chafik, Bouazza Ikken (à la Justice) … Après les coups d'Etat manqués de 1971 et 1972 contre Hassan II, ils deviennent des pestiférés, dissolvent leur "Association" et détruisent leurs archives. Le collège trône toujours au cœur de la ville d'Azrou. Il s'appelle désormais "Lycée Tarik". Les "anciens", dont les survivants sont aujourd'hui très âgés, ne sont pas près d'oublier ce que cet établissement a représenté pour eux et ce qu'il leur a apporté. Avec un mélange de nostalgie et d'amertume, ils se remémorent volontiers le "bon vieux temps", évoquent sans aigreur aussi bien le passé que le présent. « Finalement, l'enseignement du collège, tout rudimentaire qu'il fut, ne manqua pas de cristalliser la conscience des élèves sur leur condition de colonisés et de les faire réagir contre la politique coloniale. S'opéra alors une métamorphose, d'un milieu franco-tamazight, les N'Aït El Collège, à un milieu arabo-tamazight, les N'Aït El Watan », conclut Mohamed Benhlal.

Omar Brouksy

lejournal-hebdo.com​
 
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]Un collège au coeur de l'histoire[/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif] Bouchra Bensaber

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[FONT=Arial, Helvetica, sans-serif][/FONT]Dans cette petite ville tranquille de 60. 000 âmes, nichée au coeur du Moyen Atlas, ce mythique collège créé par les Français au début du protectorat n'éduquait initialement que des berbères. Interdiction de parler arabe dans ces murs d'où sont sortis des générations d'intellectuels et de dirigeants du Maroc. Tranches d'Histoire...
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[FONT=Arial, Helvetica, sans-serif][/FONT]
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[FONT=Arial, Helvetica, sans-serif][/FONT][FONT=Arial, Helvetica, sans-serif]Azrou abrite le plus ancien lycée du Maroc et aussi un des plus prestigieux. Ce fut aussi le premier établissement berbère de l'histoire du pays. Au temps du protectorat, les Français avait pensé «séparer les berbères et les arabes», mais ce collège s'est révélé une véritable pépinière du nationalisme. L'établissement est rebaptisé «Lycée Tarik Ibnou Zyad» en 1957. «C’était une manière d’annoncer la fin de la ghettoïsation au sein du lycée et pour éviter les problèmes ethniques», dira un ancien élève. L'école d'Azrou dispose, dès sa création, d'un hectare environ pour les essais agricoles. Le lieu n'offrait aucune possibilité de logement, il y est prévu une maison pour le directeur et son adjoint. Concernant l'architecture du bâtiment, le climat d'Azrou étant très pluvieux, le choix est porté sur une terrasse à forte pente. C'est en octobre 1927 que s'ouvre, d'abord, l'école régionale berbère qui sera ensuite érigée en collège berbère en 1929. Il fallait que l'établissement soit en communication rapide avec Meknès. Mais il devait aussi être suffisamment éloigné de cette ville pour que les élèves ne soient pas touchés par la propagande politique venant des villes. «Le collège berbère, écrit Mohamed Benhlal*, fut pensé comme un instrument de pénétration politique dans la montagne berbère. Son objectif explique sa création au coeur du pays berbère de l'Atlas Central».
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source:lagazettedumaroc.com​
 
[FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif]Anciens élèves du collège d'Azrou[/FONT][FONT=Verdana, Arial, Helvetica, sans-serif] Bouchra Bensaber



[/FONT][FONT=Arial, Helvetica, sans-serif][/FONT]
[FONT=Arial, Helvetica, sans-serif]Initialement, le collège était destiné aux "enfants de notables" berbères, plutôt proches du Protectorat.
ll est «progressivement conquis par les enfants issus de milieu social défavorisé», souligne l'historien, Daniel Rivet. Ces enfants intégreraient d'abord les écoles berbères les plus proches de leurs régions (Khémisset, Midelt, Aïn Leuh, Azrou...), avant de rejoindre le collège d'Azrou en tant qu'internes. Mais « Finalement, l'enseignement du collège, tout rudimentaire qu'il fut, ne manqua pas de cristalliser la conscience des élèves sur leur condition de colonisés et de les faire réagir contre la politique coloniale. S'opéra alors une métamorphose d'un milieu franco-tamazight, les N'Aït El collège, à un milieu arabo-tamazight, les N'Aït El Watan », dira Mohamed Benhlal. C'est ainsi qu'au lendemain de l'Indépendance, cette élite, formée au sein du collège berbère, va jouer un rôle essentiel dans l'évolution du système politique marocain. À la bibliothèque du lycée, on a, d'ailleurs, gardé soigneusement la liste des anciens élèves ayant marqué l’histoire du Maroc. À l'aube de l'Indépendance, ces "cadres" n'ont eu aucun mal à intégrer les structures administratives et politiques du nouvel Etat marocain. Les plus brillants avaient déjà fait carrière dans l'armée française, en s'illustrant dans les guerres coloniales : Mohammed Oufkir, Driss Ben Omar, Hammou ou Aqqa Zaïani... D'autres rejoindront l'administration : Hassan Zemmouri, Lahcen Lyoussi, Tahar ou Assou, Mohammed Chafik, Bouazza Ikken (à la Justice) … Le Colonel Ababou, Addi Ou Bihi, Driss Benaïssa, Mahjoubi Aherdane sont également issus de ce collège prestigieux. La liste de ces hommes formés à l'école de la république française qui se sont orientés vers le nationalisme s'enrichit également de noms tels que : Moulay Ahmed Zemmouri, signataire du Manifeste de l’Indépendance, Ballouk, Belhoucine, Azouggagh et autres figures emblématiques. Ils inversèrent le dessein des Français du Protectorat en prenant manifestement part au combat de libération. Mohamed Chafik, célèbre académicien, fut, pendant longtemps, directeur du collège royal de Rabat. Considéré comme le «père» du mouvement amazigh marocain, il eut son brevet au lycée d'Azrou. Il poursuivit ses études au lycée Moulay Youssef de Rabat. Il est aussi l'auteur du dictionnaire arabe-amazigh et d'une multitude de travaux sur l'amazighité. Le lycée Tarik Ibnou Zyad et ses étudiants ont donc joué un grand rôle contre le colonialisme français. Plus tard, la révolte et le militantisme politique des ses élèves ne se feront pas sans dégâts. Des centaines d’entre eux ont subi la torture des années de plomb. Certains, pour s’être révoltés politiquement, d’autres pour avoir simplement réclamé des classes chauffées en plein hiver.

source:lagazettedumaroc.com
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La France a cree de vrais colleges au Maroc pour servir ses propres interets
College d Azrou au Moyen Atlas
College Moulay Driss a Fes
college Moulay Youssef a Rabat
College Mohammed V a marrakech.
Il faut dire que le niveau de ces etablissements en leur temps n a rien avoir avec celui d aujourdhui..........
Qu en est il du niveau des etudes aujoudhui?
 
Adrar-n-illouz a dit:
La France a cree de vrais colleges au Maroc pour servir ses propres interets
College d Azrou au Moyen Atlas
College Moulay Driss a Fes
college Moulay Youssef a Rabat
College Mohammed V a marrakech.
Il faut dire que le niveau de ces etablissements en leur temps n a rien avoir avec celui d aujourdhui..........
Qu en est il du niveau des etudes aujoudhui?

le niveau des a etudes aujourdhui laise a desirer. ...nous dependonms trop du systeme franmcais qui aui a montre ces limites. Aux USA, avec un bac +4 on est deja convoite par le marche du travail...Au maroc, avec un back +8 on peut etre chomeur a vie. Les universites ne forment plus que pour la culture generale. Tant que l'enseignement au maroc depends du ministere de l'education, on ira pas loin.....Pendant plusieurs annees, on a esayes un TONNE de reformes, les pauvres etudiants ont tous ete utilises comme cobailles, resultat: un pays ou on pretend que le taux de chomage est de 10%. Incroyable.

En attaendant, l'elite marocaine (les voleurs de l'etat) envoient leurs rejetons etudier aux USA et Canada et angleterre....cette meme elite qui nous ponds des reformes pour abrutir a la perte le peuple marocain...
 
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