L'enseignement de l'amazigh au Maroc (Ahmed Boukous).

Takfarinas

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L'enseignement de l'amazigh au Maroc est une "véritable révolution culturelle", a estimé le recteur de L'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), M. Ahmed Boukouss, relevant que "beaucoup considèrent que ceci est en soi un événement historique".

Dans un entretien publié mardi par "Le Matin du Sahara et du Maghreb", M. Boukouss a fait état "des difficultés et des blocages culturels, idéologiques et politiques" qui accompagnent cet enseignement, exprimant l'espoir de voir "la langue et la culture amazigh" dispensées au niveau des centres de formation, dans les CPR (centres pédagogiques régionaux), les ENS (écoles normales supérieures) et à la faculté des sciences de l'éducation et aux départements de langue.

"Il faut considérer l'enseignement de l'amazigh comme une plus-value qu'on apporte dans la recherche de la qualité de l'éducation que nous dispensons à nos enfants", a-t-il dit.

Evoquant la contribution de l'IRCAM à "l'élan de correction de l'histoire", M. Boukouss a indiqué que le centre d'études historiques de l'Institut oeuvre dans le sens de "la réappropriation de notre identité, de notre mémoire, de notre histoire", annonçant que l'IRCAM organise, du 11 au 13 octobre prochain à Agadir, en collaboration avec la faculté des lettres (Université Ibnou Zohr) un colloque sur le thème de la relecture de l'histoire du Maroc.

Concernant la présence de la langue et de la culture amazigh dans les médias, notamment au niveau de la télévision, M. Boukouss a estimé que cette présence "ne sied pas du tout à une dimension importante de notre identité nationale", formulant l'espoir qu'une "une chaîne culturelle" voit le jour et "dans laquelle on ferait une place importante à l'amazigh".

Au sujet de la constitutionnalisation de la langue et de la culture amazigh, le recteur de l'IRCAM a souligné que "c'est à la classe politique, aux organisations politiques, à la société civile, au gouvernement et de manière générale à l'Etat dans son ensemble de trancher sur ce point", précisant que "c'est une question éminemment politique".

A une question sur l'évolution du mouvement associatif amazigh, M. Boukouss a fait remarquer que l'histoire de ce mouvement "remonte au moins à la fin des années 60", notant que "la création d'une structure dévolue à la recherche amazigh a toujours été l'une des revendications du mouvement amazigh".

"Le mouvement associatif a une nature à la fois sociale et idéologique qui fait qu'il intervient essentiellement dans le débat culturel et pour certains dans le débat politique", a-t-il dit, soulignant que "l'IRCAM, de par ses statuts, a fait un autre choix qui est complémentaire. Celui de travailler sur la langue, la culture, l'éducation et les médias".

Pour lui, le mouvement associatif amazigh "représente le noyau de la société civile au Maroc", estimant qu'"un certains nombre de partis ouverts sur les enjeux sociaux ont été sensibles à cette voie nouvelle qui émane du Maroc profond".

"Nous sommes tous des Marocains. Le spectre de la division est très loin derrière nous. Nous n'avons aucun complexe à nous faire par rapport à notre réalité linguistique, culturelle et sociale", a-t-il affirmé.


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