Le tourisme qui massacre le Maroc

agerzam

Administrator
Biodiversité: Bonnet d’âne «européen» pour le Maroc

De notre correspondant permanent à Bruxelles, Aziz Ben Marzouq

· Situation alarmante selon l’Office européen des statistiques

· Les écosystèmes fortement menacés

Avec plus de 2.000 espèces animales et végétales menacées d’extinction, le Maroc est le pays du bassin méditerranéen où la biodiversité est la plus alarmante, d’après les données d’un rapport d’Eurostat, l’Office européen des statistiques, sur la biodiversité en Méditerranée. Selon ce dernier, l’impact énorme du tourisme sur les écosystèmes serait l’une des causes les plus importantes de la dégradation de la biodiversité dans les pays méditerranéens.
«Les perturbations de l’homme sont à l’origine d’une détérioration des divers écosystèmes et exercent une pression insoutenable sur la biodiversité en Méditerranée». Le cri d’alarme que lancent les experts d’Eurostat a de quoi inquiéter les autorités compétentes marocaines. Dans leur rapport, «La région méditerranéenne : un haut lieu de biodiversité», ils affirment noir sur blanc, que le tourisme, en particulier, est en train de provoquer «des impacts énormes, directs et indirects, sur les écosystèmes» et que de ce fait le fonctionnement d’un système naturel, «jadis intact, se trouve bouleversé, réduisant par exemple la qualité de l’eau et de l’air et provoquant des feux de forêt plus fréquents». La liste rouge de l’UICN (Union internationale de la conservation de la nature) dénombre aujourd’hui quelque 16.120 espèces menacées dans le monde dont 12% des espèces d’oiseaux connues, 23% des mammifères et 32% des amphibiens. Dans les neuf pays méditerranéens étudiés dans le rapport d’Eurostat(1), les pourcentages sont encore plus élevés avec des moyennes de 14% pour les oiseaux (31% pour le Maroc), 39% pour les mammifères (31% pour le Maroc) et 49% pour les amphibiens (27% pour le Maroc). En chiffres absolus, c’est le Maroc qui, avec 2.183 espèces animales et végétales menacées d’extinction, détient le triste record, suivi de l’Egypte (1.011), de l’Algérie (490), d’Israël (486) et de la Tunisie (476). Le cas particulier de la flore nationale est le plus frappant: sur les 7.000 espèces identifiées au Maroc, quelque 1.650 espèces seraient menacées, c’est-à-dire une espèce sur quatre (voir tableau).
Devant l’ampleur de ces menaces, les autorités compétentes des pays méditerranéens ont dû réagir d’autant plus que la conservation de la biodiversité est devenue aujourd’hui une priorité d’ordre mondial. Un nombre croissant de zones protégées ont ainsi été instaurées et on en dénombrerait plus de 4.400 dans tout le bassin méditerranéen (nord et sud) s’étendant sur près de 96 millions d’ha (7% du total mondial). Les zones désignées au niveau national dans les neuf pays étudiés dans le rapport d’Eurostat ne couvrent actuellement qu’une superficie de 115.194 km2, soit 2,52% de leur superficie totale consacrée à la protection de la biodiversité. Un chiffre plutôt faible au vu de l’objectif de 10% affiché par le Congrès mondial sur les Parcs de l’UICN et en comparaison avec les 12% de superficies protégées dans la partie méditerranéenne de l’Europe. Avec une quinzaine de zones protégées d’une superficie de quelque 673.000 ha, soit à peine 0,95% de la superficie totale du pays, le Maroc se situe très loin derrière des pays comme Israël (19,9%) ou l’Egypte (9,83%) et fait à peine mieux que la minuscule Palestine (0,92%). S’ils saluent ces premiers pas menant à un processus de protection de la riche biodiversité méditerranéenne, les auteurs du rapport d’Eurostat notent par ailleurs que le recensement statistique des zones protégées dans cette région reste assez complexe eu égard à la multitude des systèmes de classification (classifications nationales, classification UICN, directive européenne sur les oiseaux et l’habitat, etc.) et de conventions internationales (Convention sur la biodiversité biologique, Convention sur les zones humides, etc.) pour la protection des zones naturelles. Idem pour les objectifs de gestion qui, dans la plupart des pays méditerranéens, «ne seraient pas toujours clairement identifiés ou assignés»; sans parler de la qualité des données collectées qui peuvent présenter des biais telles que des divergences dans le nombre d’espèces connues que les experts d’Eurostat mettent sur le compte des «différences d’intérêt et d’efforts de recherche entre les pays de la zone».
----------------------------------------------------------------------
(1) Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Syrie et Tunisie.

Une biodiversité à la fois riche et vulnérable


Selon Eurostat, la région méditerranéenne possède des zones biogéographiques parmi les plus rares au monde ainsi qu’une biodiversité de première importance. Et sur les 25.000 espèces connues de plantes méditerranéennes (9,2% des espèces identifiées dans le monde sur un territoire représentant seulement 1,5% de la surface terrestre), la moitié sont particulièrement bien adaptées notamment aux périodes sèches et ne se trouvent nulle part ailleurs dans le monde. Pour ce qui est de la diversité végétale, le nombre d’espèces connues va de 641 espèces en Syrie jusqu’à 6.990 espèces au Maroc. Les populations méditerranéennes les plus importantes sont les fougères et les herbiers de Posidonie (Posidonia oceanica). La diversité animale est également riche avec de grandes populations d’invertébrés, notamment en ce qui concerne les insectes (environ 30.000 espèces connues en Israël, 13.400 au Maroc). Pour les oiseaux, quelque 500 espèces seraient connues comme étant permanentes dans les pays riverains de la Méditerranée où elles se reproduisent. Les poissons marins et d’eau douce constituent le 3e ensemble le plus nombreux en termes de diversité d’espèces, notamment dans un pays comme le Maroc qui a la particularité d’être bordé par l’Atlantique et la Méditerranée. La diversité d’espèces de reptiles et d’amphibiens est également importante en particulier dans les régions arides comme au sud du Maroc (98 espèces connues), en Syrie (127 espèces) ou encore en Israël (105 espèces).


Aziz Ben Marzouq
L'Economiste
 
Re : Le tourisme qui massacre le Maroc

Ce que je trouve également inquiétant c'est l'agriculture au Maroc essentiellement tournée vers l'exportation. Ce qui implique que pour produire plus on empoisonne les sols avec une pléthore de pesticides dont les effets vont être terribles. Quand on voit les conséquences déjà dans les Antilles françaises on se dit que ca n'est pas demain la veille qu'on nous dira la vérité.
 
Re : Le tourisme qui massacre le Maroc

Sans parler de nappe phréatique (surtout celle du Souss) qui est pompée sans vergogne.
 
Re : Le tourisme qui massacre le Maroc

Ce sujet des pesticides est tres important car aujourd'hui dans les campagnes de nombreux paysans en font usage de manière artisanale sans connaître les dangers auxquels ils exposent leur famille. Quelqu'un aurait-il des infos à nous fournir ? Y a t-il des imazighan infiltrés chez MontSantos.
 
Re : Le tourisme qui massacre le Maroc

C'est quand l'interdiction de l'arosage plein champ dans le Souss?

ceux qui utilisent le goute a goute consomment jusqu'a 50 fois moins d'eau

c'est la course a l'argent facile. L'agriculture du souss est detaxee. Un hectare de tomate a rapporte l'annee derniere 700.000DH pour un investissement de seulement 250.000DH tout compris(serre, location des terres, installation d'irrigation localisee etc).

Ce que je trouve incroyable c'est que les holondais continuent a nous concurrencer le souss pour la production d'argumes hors saison alors que les serres hollandaises doivent etre chauffees les 2/3 de l'annee et eclairees aux neons 24/24 a cause d'une luminosite faible. Le coup de la main d'oeuvre est extremement onereux (60 euros, contre 5 a Agadir)
Au souss, les minimas de temperature clements sur toute l'annee ne necessitent pas de chaufage. En plus on beneficie d'une luminosite parfois excessive au point on pass de couches de peinture des fois sur les serres pour attenuer les lumieres. s'ajoute a ca un maind'oeuvre abandante et tres bon marche (5euros/jour).

Malgres la facture energetique enorme et les couts de maind'oeuvre exhorbitants les hollonadais continuent a mener la vie dure a l'agriculture d'Agadir. Il faut dire aussi que les subventions europeenes sont pour quelques chose.
 
Re : Le tourisme qui massacre le Maroc

C'est quand l'interdiction de l'arosage plein champ dans le Souss?

ceux qui utilisent le goute a goute consomment jusqu'a 50 fois moins d'eau

c'est la course a l'argent facile. L'agriculture du souss est detaxee. Un hectare de tomate a rapporte l'annee derniere 700.000DH pour un investissement de seulement 250.000DH tout compris(serre, location des terres, installation d'irrigation localisee etc).

Ce que je trouve incroyable c'est que les holondais continuent a nous concurrencer le souss pour la production d'argumes hors saison alors que les serres hollandaises doivent etre chauffees les 2/3 de l'annee et eclairees aux neons 24/24 a cause d'une luminosite faible. Le coup de la main d'oeuvre est extremement onereux (60 euros, contre 5 a Agadir)
Au souss, les minimas de temperature clements sur toute l'annee ne necessitent pas de chaufage. En plus on beneficie d'une luminosite parfois excessive au point on pass de couches de peinture des fois sur les serres pour attenuer les lumieres. s'ajoute a ca un maind'oeuvre abandante et tres bon marche (5euros/jour).

Malgres la facture energetique enorme et les couts de maind'oeuvre exhorbitants les hollonadais continuent a mener la vie dure a l'agriculture d'Agadir. Il faut dire aussi que les subventions europeenes sont pour quelques chose.

C'est ces même hollandais qui vont (ensemble avec l'UE) propager au monde entier comment faire le développement durable...
 
Retour
Haut