Le Festival des Rwaïss,Le Festival des Rwaïss, une autre pierre dans l'édifice du pat

agerzam

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Le Festival des Rwaïss, une autre pierre dans l'édifice du patrimoine culturel du Maroc profond
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Le Festival des Rwaïss : chants et poèmes de Souss, qui a baissé le rideau dimanche dernier à Biougra (Achtouken Aït Baha), apporte, de par sa valeur culturelle et artistique, une autre pierre à l'édifice patrimonial et identitaire d'un Maroc profond et en plein mouvement.

Au terme de trois jours de festivités, cette rencontre a bel et bien réussi à faire naître de ses cendres la culture Rwaiss (poésie et musique), une composante identitaire de ce Maroc profond que la région de Souss-Masst-Dra en particulier et le Maroc en général gagneraient à préserver et à faire perdurer.

Cette initiative s'ajoute à l'actif du ministère de la Culture, s'inscrivant ainsi dans le cadre de la dynamique culturelle que vivent différentes régions de l'arrière-pays, déterminé, à l'instar du Maroc moderne, à faire valoir sa richesse naturelle, artistique et patrimoniale qui fait sa particularité et le prédestine à s'ériger en une source de création et de rayonnement.

En effet, on assiste depuis quelques années à une nouvelle vogue entretenue par plusieurs centres urbains mais aussi ruraux qui tentent d'associer leurs noms à un festival ou à un moussem pour se faire place au niveau national et faire rayonner leur particularité, convaincus que le développement économique et social passe essentiellement par la promotion de l'identité culturelle et civilisationnelle locale.

Après Aïn Louh (Festival Ahidous), Errachidia (Melhoun), Safi (Festival Aïta), Khouribga (Abidat Rma), Moulay Driss Zarhoun (Festival Madih wa Samaâ), Ouajda (Festival de la musique garnatie), Midelt (Festival Tiwan), Sefrou (Festival amazigh) et Festival Rwaiss de Biougra, autant de jalons dans ce processus que le Maroc a engagé depuis quelques années afin de dépoussiérer ses propres formes d'expressions artistiques et culturelles et préserver l'identité même du pays.

Initiées par le ministère de la Culture, la société civile ou les collectivités locales, ces rencontres ambitionnent essentiellement de revisiter ces différentes formes d'expression longtemps ignorées, mais surtout d'imprimer un nouveau souffle aux économies des régions reculées (tourisme, artisanat, agriculture).

Pour plusieurs, ces manifestations traduisent, de loin, l'esprit de l'Initiative nationale pour le développement humain. Le véritable développement est, selon eux, un mouvement culturel, économique et social qui devrait valoriser et mobiliser les ressources et les énergies locales par et pour les populations. En favorisant ce genre d'action, le Maroc s'engage à faire de la dimension culturelle un vecteur de développement local durable où sont pris en compte le respect de la composante identitaire de tous les groupes et la lutte contre la pauvreté, et ce, en misant sur la création des espaces porteurs de petits projets durablement rentables.

Au moment où d'aucuns attestent de l'efficacité de l'équation culture/développement local, certains demeurent néanmoins sceptiques et mettent en garde contre le risque de « folkloriser» ces arts et cultures, en faisant prévaloir la promotion touristique, susceptible de transformer ces manifestations en simples rencontres de touristes désireux d'assouvir à tout prix leur curiosité.

Cette deuxième catégorie fait valoir le caractère «saisonnier» des retombées économiques, le « manque d'une véritable stratégie» pour mettre à profit les bénéfices réalisés notamment à travers le développement de l'infrastructure touristique et économique locale, l'«improvisation» en matière d'organisation et l'«absence », souvent, des potentialités et du savoir-faire locaux.

Certes, un processus de revalorisation des différentes composantes de l'identité culturelle marocaine a été engagé à l'initiative de l'Etat mais aussi des organisations non gouvernementales, reste qu'il devrait, relèvent-ils, être accompagné d'une «bonne volonté» et d'actions tangibles qui encourageront le développement socio-économique local et le renforcement des capacités grâce à l'appropriation des outils nécessaires pour joindre le «festif» à l'utile.



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