Le pillage intempestif des musées à ciel ouvert impose un projet de sauvegarde
Le Maroc est une des régions majeures d'art rupestre du monde. Ces musées à ciel ouvert sont en grande partie méconnus, mais ceux dont le public a connaissance souffrent aujourd'hui de dégradations : climat et vandalisme. «Les aires rupestres marocaines sont d'accès libre et aucun droit de visite n'est acquitté par personne.
L'absence de toute surveillance a encouragé des activités faciles et lucratives, allant jusqu'à la vente illicite de dalles gravées et l'exécution de travaux clandestins », lance Abdellah Salih, directeur du patrimoine culturel au ministère de la Culture, qui ajoute que des réseaux de commercialisation des gravures formés de bazaristes servant d'intermédiaires à des réseaux opérant à l'étranger sévissent dans le Sud et le Sud-Est de notre pays. La valorisation des aires rupestres et des sites culturels dans le cadre du développement du tourisme archéologique, pourrait servir de moteur au développement socio-économique de l'Atlas, le Présahara et le Sahara.
Elle contribuerait à améliorer les conditions de leurs populations en majorité agropastorales ou nomades malmenées notamment par la sécheresse qui décimé leur bétail et presque anéanti l'agriculture oasienne.
Ainsi pour mettre en valeur ce patrimoine, une convention a été signée entre le ministère de la Culture, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), l'Association de développement de la vallée de Draâ et la Fondation pour l'art rupestre africain (Nairobi) concernant deux projets pilotes. Il s'agit de la mise en valeur de sites rupestres dans la province de Zagoura : site de Foum Chenna (commune Tin Zouline) et site d'Aït Ouazik (commune de Tazarine). Mais le plus grand programme de sauvegarde de ce patrimoine national est en train de se préparer.
Il s'agit de la création du « Parc Golbal Sarhro-Tafilalet», fruit de la coopération maroco-italienne. Un projet ambitieux qui s'étend sur deux régions, Meknès-Tafilalet et Souss
Massa Draâ comprenant trois
provinces : Errachidia, Ouarzazate et Zagora. Cette région renferme plus de 40 sites rupestres.
Avant de se lancer dans l'opération, l'Institut national des sciences de l'archéologies et du patrimoine (INSAP) et le Centre des études auprès du musée de l'art préhistorique à Pinerolo (CeSMAP) en Italie ont travaillé pendant trois ans sur ce projet en s'inspirant de deux sites italiens modèles.
«L'idée d'un projet maroco-italien nous est venue lorsque nous avons visité le parc Grand Paradis et Valca Monica, deux sites italiens d'arts rupestres qui représentent des expériences concrètes et valorisantes de l'économie locale», explique Abdelhak Lemjidi, enseignant archéologue à l'Université Hassan II de Mohammedia.
Selon lui, l'objectif de ce programme n'est pas de faire de la recherche, mais surtout acquérir le savoir-faire en matière de valorisation de ce genre de projet. Durant ces missions, tous les volets de ce programme ont été pris en considération, à savoir le patrimoine archéologique, ethnographique, naturel (biodiversité, géologie, etc.) et tous les atouts d'un tourisme culturel et écologique de
ce projet.
«Sur le terrain, des campagnes de sensibilisation au sein de la population locale, des touristes et des autorités locales, ont été organisées pour déclencher une prise de conscience quant à l'intérêt culturel et socio-économique du patrimoine local», conclut Naïma Oulmaki, enseignant-chercheur à l'INSAP.
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Rachid Tarik | LE MATIN
Le Maroc est une des régions majeures d'art rupestre du monde. Ces musées à ciel ouvert sont en grande partie méconnus, mais ceux dont le public a connaissance souffrent aujourd'hui de dégradations : climat et vandalisme. «Les aires rupestres marocaines sont d'accès libre et aucun droit de visite n'est acquitté par personne.
L'absence de toute surveillance a encouragé des activités faciles et lucratives, allant jusqu'à la vente illicite de dalles gravées et l'exécution de travaux clandestins », lance Abdellah Salih, directeur du patrimoine culturel au ministère de la Culture, qui ajoute que des réseaux de commercialisation des gravures formés de bazaristes servant d'intermédiaires à des réseaux opérant à l'étranger sévissent dans le Sud et le Sud-Est de notre pays. La valorisation des aires rupestres et des sites culturels dans le cadre du développement du tourisme archéologique, pourrait servir de moteur au développement socio-économique de l'Atlas, le Présahara et le Sahara.
Elle contribuerait à améliorer les conditions de leurs populations en majorité agropastorales ou nomades malmenées notamment par la sécheresse qui décimé leur bétail et presque anéanti l'agriculture oasienne.
Ainsi pour mettre en valeur ce patrimoine, une convention a été signée entre le ministère de la Culture, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), l'Association de développement de la vallée de Draâ et la Fondation pour l'art rupestre africain (Nairobi) concernant deux projets pilotes. Il s'agit de la mise en valeur de sites rupestres dans la province de Zagoura : site de Foum Chenna (commune Tin Zouline) et site d'Aït Ouazik (commune de Tazarine). Mais le plus grand programme de sauvegarde de ce patrimoine national est en train de se préparer.
Il s'agit de la création du « Parc Golbal Sarhro-Tafilalet», fruit de la coopération maroco-italienne. Un projet ambitieux qui s'étend sur deux régions, Meknès-Tafilalet et Souss
Massa Draâ comprenant trois
provinces : Errachidia, Ouarzazate et Zagora. Cette région renferme plus de 40 sites rupestres.
Avant de se lancer dans l'opération, l'Institut national des sciences de l'archéologies et du patrimoine (INSAP) et le Centre des études auprès du musée de l'art préhistorique à Pinerolo (CeSMAP) en Italie ont travaillé pendant trois ans sur ce projet en s'inspirant de deux sites italiens modèles.
«L'idée d'un projet maroco-italien nous est venue lorsque nous avons visité le parc Grand Paradis et Valca Monica, deux sites italiens d'arts rupestres qui représentent des expériences concrètes et valorisantes de l'économie locale», explique Abdelhak Lemjidi, enseignant archéologue à l'Université Hassan II de Mohammedia.
Selon lui, l'objectif de ce programme n'est pas de faire de la recherche, mais surtout acquérir le savoir-faire en matière de valorisation de ce genre de projet. Durant ces missions, tous les volets de ce programme ont été pris en considération, à savoir le patrimoine archéologique, ethnographique, naturel (biodiversité, géologie, etc.) et tous les atouts d'un tourisme culturel et écologique de
ce projet.
«Sur le terrain, des campagnes de sensibilisation au sein de la population locale, des touristes et des autorités locales, ont été organisées pour déclencher une prise de conscience quant à l'intérêt culturel et socio-économique du patrimoine local», conclut Naïma Oulmaki, enseignant-chercheur à l'INSAP.
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Rachid Tarik | LE MATIN