Sslam n Ṛebbi fell-awen,
Je vous « poste » dans ce message de larges extraits d'une étude effectuée pour le compte de l’ UNESCO par un groupe de chercheurs basques.
Pour l’acheter ici :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=22208
Les langues constituent le patrimoine culturel le plus précieux de l'humanité. Elles sont essentielles pour la connaissance. Chaque langue nous offre un système de concepts qui nous aide à interpréter la réalité. Grâce à la diversité des langues, on comprend mieux la complexité de la réalité. Le progrès dans la connaissance est dû, entre autres facteurs, à la diversité linguistique croissante qui a caractérisé l'espèce humaine. D'autre part, les langues sont essentielles aussi pour la génération et la transmission des valeurs. Toute langue exprime une sensibilité éthique différenciée. Toute langue nous offre des symboles et des métaphores pour traiter du mystérieux ou du sacré.
Par ailleurs, les langues ne sont pas des univers fermés ni exclusifs. Toutes expriment la rationalité de l'espèce humaine, ainsi que ses craintes et ses espoirs communs. La diversité linguistique est la manifestation la plus notoire de la diversité culturelle. Dans un monde caractérisé par des processus de mondialisation de plus en plus amples, il semble nécessaire d'affirmer la valeur de la diversité culturelle comme garantie pour une cohabitation plus démocratique et plus créative. L'uniformisation culturelle entraînerait un recul dans la mesure où nous perdrions la capacité de donner des réponses spécialisées à des défis spécifiques. Le rapport intitulé Notre diversité créative, publié par l'UNESCO en 1995, montrait déjà quelles étaient les orientations nécessaires pour préserver la diversité, sans pour autant renoncer aux aspects positifs de la mondialisation. Dans le domaine de la diversité culturelle et linguistique, nous observons beaucoup de coincidences avec les critères des défenseurs de la biodiversité. Dans les deux cas on affirme qu'il est nécessaire de protéger le patrimoine, et la raison à cela n'est pas uniquement éthique. La défense de la diversité biologique, tout comme celle de la diversité culturelle et linguistique, sont des conditions indispensables pour le bien-être des personnes, les équilibres qui protègent la vie et la qualité de vie que nous voulons développer. Nous savons aujourd'hui qu'il existe une interdépendance entre la biodiversité et la diversité linguistique.
La défense des langues et des cultures s'inscrit dans un projet plus ample qui aspire à une organisation plus rationnelle, plus juste et plus libre de l'ensemble de l'humanité. Nous entamons le XXI` siècle sans avoir donné de réponses adéquates à des problèmes globaux très sérieux.
[…]
Ces défis indiquent également nos responsabilités. Nous voulons construire un monde qui présente des structures économiques justes, un modèle de développement durable, une protection efficace des droits de l'homme, des Nations Unies qui peuvent exercer la gouvernance de la globalité, une coexistence harmonieuse entre toutes les cultures et les religions, la reconnaissance de tous les peuples et la paix garantie par la sécurité humaine.
La mondialisation, le développement socio-économique et la protection de la langue
La protection du patrimoine linguistique fait partie de la construction d'un monde plus ordonné, plus équilibré et plus avancé. Les rapports entre les politiques linguistiques, le développement économique, culturel et social, le perfectionnement des systèmes démocratiques, la stabilité et la paix sont évidents. Par le passé, certains principes très erronés sur des questions linguistiques ont joui d'un certain prestige, mais ils ne sont plus défendus de nos jours. On pensait que les langues pouvaient être hiérarchisées et que, par conséquent, il était positif de substituer à l'usage des langues inférieures des langues supérieures indispensables pour la science ou la spéculation abstraite. Nous savons aujourd'hui que toutes les langues sont égales en dignité et que leur hiérarchisation est fondée sur des préjugés propres au colonialisme culturel. On croyait aussi que, dans le gouvernement des Etats, il était souhaitable d'uniformiser la population au niveau linguistique, tout comme on s'opposait à d'autres aspects du pluralisme, comme la religion ou l'éthique. De nos jours, ce sont les politiques capables de gérer des sociétés complexes qui jouissent d'un plus grand prestige. Le pluralisme est perçu comme une richesse. Les nettoyages ethniques, religieux ou linguistiques appartiennent à des philosophies politiques primitives et erronées.
Les études de sociolinguistique de ces dernières années nous ont alertés sur la vitesse des changements qui touchent les communautés linguistiques. Les langues sont des réalités vivantes et des rapports ont toujours eu lieu entre les communautés linguistiques qui ont contribué à leur évolution. Les rapports de pouvoir, les guerres, les migrations et les changements technologiques ont beaucoup influencé la vie des langues. Avec le temps, toutes les langues ont évolué. Les contacts linguistiques et les pratiques du bilinguisme et du multilinguisme ont été très fréquents. Beaucoup de langues ont subi des processus irréversibles de minoration ou de répression, et elles ont disparu. D'autres ont changé en raison de l'évolution de la communauté linguistique elle-même et ont donné lieu à de nouvelles langues. Les spécialistes de la langue nous avertissent du caractère conventionnel de notre concept de « langue » ou « langues ».
Faites un tour à mon blog, il y 'a beaucoup de nouveautés :
http://fr.blog.360.yahoo.com/tamazight_assa
Je vous « poste » dans ce message de larges extraits d'une étude effectuée pour le compte de l’ UNESCO par un groupe de chercheurs basques.
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http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=22208
LA VALEUR DE LA DIVERSITÉ LINGUISTIQUE
Les langues constituent le patrimoine culturel le plus précieux de l'humanité. Elles sont essentielles pour la connaissance. Chaque langue nous offre un système de concepts qui nous aide à interpréter la réalité. Grâce à la diversité des langues, on comprend mieux la complexité de la réalité. Le progrès dans la connaissance est dû, entre autres facteurs, à la diversité linguistique croissante qui a caractérisé l'espèce humaine. D'autre part, les langues sont essentielles aussi pour la génération et la transmission des valeurs. Toute langue exprime une sensibilité éthique différenciée. Toute langue nous offre des symboles et des métaphores pour traiter du mystérieux ou du sacré.
Par ailleurs, les langues ne sont pas des univers fermés ni exclusifs. Toutes expriment la rationalité de l'espèce humaine, ainsi que ses craintes et ses espoirs communs. La diversité linguistique est la manifestation la plus notoire de la diversité culturelle. Dans un monde caractérisé par des processus de mondialisation de plus en plus amples, il semble nécessaire d'affirmer la valeur de la diversité culturelle comme garantie pour une cohabitation plus démocratique et plus créative. L'uniformisation culturelle entraînerait un recul dans la mesure où nous perdrions la capacité de donner des réponses spécialisées à des défis spécifiques. Le rapport intitulé Notre diversité créative, publié par l'UNESCO en 1995, montrait déjà quelles étaient les orientations nécessaires pour préserver la diversité, sans pour autant renoncer aux aspects positifs de la mondialisation. Dans le domaine de la diversité culturelle et linguistique, nous observons beaucoup de coincidences avec les critères des défenseurs de la biodiversité. Dans les deux cas on affirme qu'il est nécessaire de protéger le patrimoine, et la raison à cela n'est pas uniquement éthique. La défense de la diversité biologique, tout comme celle de la diversité culturelle et linguistique, sont des conditions indispensables pour le bien-être des personnes, les équilibres qui protègent la vie et la qualité de vie que nous voulons développer. Nous savons aujourd'hui qu'il existe une interdépendance entre la biodiversité et la diversité linguistique.
La défense des langues et des cultures s'inscrit dans un projet plus ample qui aspire à une organisation plus rationnelle, plus juste et plus libre de l'ensemble de l'humanité. Nous entamons le XXI` siècle sans avoir donné de réponses adéquates à des problèmes globaux très sérieux.
[…]
Ces défis indiquent également nos responsabilités. Nous voulons construire un monde qui présente des structures économiques justes, un modèle de développement durable, une protection efficace des droits de l'homme, des Nations Unies qui peuvent exercer la gouvernance de la globalité, une coexistence harmonieuse entre toutes les cultures et les religions, la reconnaissance de tous les peuples et la paix garantie par la sécurité humaine.
La mondialisation, le développement socio-économique et la protection de la langue
La protection du patrimoine linguistique fait partie de la construction d'un monde plus ordonné, plus équilibré et plus avancé. Les rapports entre les politiques linguistiques, le développement économique, culturel et social, le perfectionnement des systèmes démocratiques, la stabilité et la paix sont évidents. Par le passé, certains principes très erronés sur des questions linguistiques ont joui d'un certain prestige, mais ils ne sont plus défendus de nos jours. On pensait que les langues pouvaient être hiérarchisées et que, par conséquent, il était positif de substituer à l'usage des langues inférieures des langues supérieures indispensables pour la science ou la spéculation abstraite. Nous savons aujourd'hui que toutes les langues sont égales en dignité et que leur hiérarchisation est fondée sur des préjugés propres au colonialisme culturel. On croyait aussi que, dans le gouvernement des Etats, il était souhaitable d'uniformiser la population au niveau linguistique, tout comme on s'opposait à d'autres aspects du pluralisme, comme la religion ou l'éthique. De nos jours, ce sont les politiques capables de gérer des sociétés complexes qui jouissent d'un plus grand prestige. Le pluralisme est perçu comme une richesse. Les nettoyages ethniques, religieux ou linguistiques appartiennent à des philosophies politiques primitives et erronées.
Les études de sociolinguistique de ces dernières années nous ont alertés sur la vitesse des changements qui touchent les communautés linguistiques. Les langues sont des réalités vivantes et des rapports ont toujours eu lieu entre les communautés linguistiques qui ont contribué à leur évolution. Les rapports de pouvoir, les guerres, les migrations et les changements technologiques ont beaucoup influencé la vie des langues. Avec le temps, toutes les langues ont évolué. Les contacts linguistiques et les pratiques du bilinguisme et du multilinguisme ont été très fréquents. Beaucoup de langues ont subi des processus irréversibles de minoration ou de répression, et elles ont disparu. D'autres ont changé en raison de l'évolution de la communauté linguistique elle-même et ont donné lieu à de nouvelles langues. Les spécialistes de la langue nous avertissent du caractère conventionnel de notre concept de « langue » ou « langues ».
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