La monarchie veut-elle acheter le silence des berbères ?

Rifain

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TENTATIVE DE CORRUPTION DE DEUX MILITANTS DE TILELLI...

vendredi 13 février 2004

Sinon comment interpréter l'offre faite par la Palais de M6, à travers le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme, à Ali Harcherras et Mbarek Taous, militants de l'association "Tilelli", en vue de les indemniser en guise de réparation à la détention arbitraire dont ils ont été victimes en 1994.




En effet, en 1994, sept militants dont quatre étaient des membres de Tilelli, avaient été arrêtés par la police marocaine parce qu'il avaient osé participer aux manifestations du 1er mai avec des banderoles écrites en tifinagh et demandant la reconnaissance de Tamazight.



Ahmed Kikich, Ali Ouchna, Ali Ikken, Djaafar Saïd, Omar Derouich, Mbarek Taous et Ali Harcherras ont eu à séjourner quelques mois dans la prison marocaine avant qu'ils soient libérés suite à la mobilisation internationale qui s'est constituée pour condamner leur arrestation et demander leur libération.



Ali Harcherras et Mbarek Taous viennent de rendre publique une déclaration par laquelle ils font part à l'opinion amazighe et internationale de l'offre qui leur est faite par les autorités marocaines, mais, et c'est le plus important, ils font savoir leur refus de celle-ci qui n'est qu'une "offre-piège".


Cette attitude des deux militants est exemplaire. Elle doit être méditée par l'ensemble de la militance amazighe, exceptionnellement celles et ceux qui ont osé se compromettre dans des projets sans lendemain.

Bravo à Mbarek et Ali !

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DECLARATION



Nous, Ali HARCHERRAS et Mbarek TAOUSS, ex-détenus politiques et membres de l'Association Amazighe TILELLI (Goulmima, Sud-Est du Maroc) annonçons à l'opinion publique amazighe et internationale :



  que le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme, organisme étatique marocain, nous a appelés début février 2004 pour nous indemniser de la détention arbitraire et des tortures que le pouvoir marocain nous a infligées en 1994, suite à notre participation à une manifestation légale et pacifique au cours de laquelle nous avons scandé des slogans demandant la reconnaissance constitutionnelle et institutionnelle de tamazight en tant que langue nationale et officielle ;



  que, après concertation avec nombre de militants de la cause amazighe, nous avons pris la décision de rejeter cette offre-piège car les revendications légitimes du Mouvement Culturel Amazighe, pour lesquelles nous avons été arrêtés et jugés, sont toujours loin d'être satisfaites par l'Etat marocain. La création de l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) et l'enseignement au rabais de tifinagh ne visent en fait qu'à assujettir d'avantage la langue et la culture amazighes ainsi que le peuple qui les véhiculent ;



  que, quels que soient les sacrifices que cela nous coûtera, nous continuerons notre combat au sein du Mouvement Culturel Amazighe, lequel lutte pacifiquement pour le recouvrement des droits linguistiques, culturels, identitaires, socio-économiques et politiques du peuple amazighe.



Si l'Etat marocain reconnaît la légitimité des revendications pour lesquelles il nous a arrêtés et jugés -et il la reconnaît puisqu'il cherche à nous indemniser-, il doit avant tout les satisfaire pleinement et présenter ses excuses au peuple amazighe dont les droits sont bafoués depuis des siècles sur … sa propre Terre.



Goulmima, le 12 février 2004



Ali HARCHERRAS
Mbarek TAOUSS



ASSOCIATION SOCIOCULTURELLE TILELLI
B.P. 69, GOULMIMA
Tamazgha Occidentale.

[ Edité par Rifain le 13/2/2004 16:50 ]
 
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