Convention sur le diversité culturelle: "l'enjeu est très
important pour le Monde arabe" (ambassadeur)
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Montréal, 07/11/04 - "Le Monde arabe devrait prêter toute l'attention nécessaire au projet de Convention sur la protection de la diversité culturelle" que l'UNESCO compte adopter lors de son Assemblée Générale l'automne 2005, a soutenu, à Montréal, Mme Aziza Bennani, ambassadrice déléguée permanente du Maroc à l'UNESCO.
Le projet en cours d'élaboration "offre des perspectives vraiment très intéressantes pour le monde arabe, de même qu'il vise à garantir la liberté des Etats à décider de leur politique culturelle", a affirmé Mme Bennani, lors d'un colloque réunissant des spécialistes du Monde arabe et d'une conférence publique pour exposer au large public la problématique de la diversité culturelle et ses impacts.
Les deux événements ont été organisés, les 4 et 5 courant, par le Festival du monde arabe de Montréal (dont la 5ème édition se tient du 29 octobre au 14 novembre) dans le cadre d'une réflexion sur "les enjeux de la diversité dans le monde et dans les cultures arabes".
Invitée à se prononcer sur la position du Monde arabe face au dossier de la diversité culturelle devant un auditoire réunissant politiciens, écrivains, intellectuels, artistes et journalistes du monde arabe et du Québec, l'universitaire marocaine a d'abord tenu à relever le fait qu'il ne s'agit pas d'un "monde monolithique", répétant que si, à plusieurs niveaux, les cultures des 22 pays arabes, se recoupent et se rejoignent et communient dans une même aire, partageant largement une même histoire, un même référentiel de valeurs, de croyances, d'us et coutumes..., il n'en demeure pas moins que "le monde arabe a une identité unie et plurielle à la fois".
L'oratrice a mis l'accent tout particulièrement sur le credo de tolérance, d'ouverture, de respect des minorités religieuses et linguistiques que le monde arabe a partagé pendant des siècles, comme en a témoigné Al Andalouss, ou qu'il donne à voir encore aujourd'hui dans certains pays de la région, comme le Maroc ou le Liban.
Concernant le projet de la Convention de l'UNESCO qu'elle considère comme "un outil essentiel pour la promotion de la diversité culturelle", la conférencière a noté que "jusqu'à présent, aucune position commune du monde arabe n'a été exprimée au sein de l'UNESCO en face de ce dossier".
Parmi les "positions claires" qui ont été exprimées, elle a cité l'exemple du Maroc qui, dès les premières heures, a adhéré au Réseau international sur la politique culturelle (créé à Ottawa en 1998 et qui compte une quarantaine de ministres de la culture).
En plus de la société civile marocaine qui oeuvre au sein de la Coalition internationale pour la diversité culturelle, le Royaume s'active, dit-elle, aussi dans le cadre de la francophonie, et continue à oeuvrer au sein de l'UNESCO en faveur de cette Convention.
Inter/Des valeurs séculaires de modernité
Néanmoins, relève l'ex-présidente du Conseil exécutif de l'UNESCO, le monde arabe est interpellé pour "régénérer" ces valeurs séculaires à l'heure de la nouvelle donne de la globalisation ou mondialisation, ni "par nostalgie, ni pour célébrer à outrance ses spécificités, ce qui le conduirait à se recroqueviller sur lui-même et à s'exclure de la modernité".
"La modernité, dit Mme Aziza Bennani, a comme socle un triptyque constitué du credo démocratique, du respect des droits de l'Homme et de l'éducation au sens large, allant de l'école à la famille, aux relations sociales".
Prenant exemple de son propre pays, le Maroc, Mme Bennani a illustré la démarche efficace que requiert l'avancée du projet UNESCO de convention sur la diversité culturelle.
"Le Maroc, dit-elle, qui a fait des avancées considérables en matière des droits, en matière de respect des droits et de la dignité de la femme, avec son code de la famille, a été un des premiers à rejoindre le Québec et le Canada, pionniers actifs pour ce projet, et a veillé à préserver, dans la conclusion de son accord de libre-échange avec les Etats-Unis, les créations et industries culturelles, ainsi que son importante industrie pharmaceutique".
"Ce que les gouvernements arabes, et les autres, doivent admettre par rapport à ce projet, ajoute Mme Bennani, est que le culturel, au sens large, n'est pas un luxe sans effet tangible sur l'économique et le politique, au contraire, le culturel, souligne-t-elle, détermine, de nos jours, les avancées dans tous les autres domaines".
Saluée par une assistance qui comptait nombre d'enseignants et de chercheurs tant à l'Université Concordia qui a abrité le colloque sur "les enjeux de la protection de la diversité des expressions culturelles" qu'à l'université du Québec à Montréal (UQAM) où le Centre de Recherche sur l'Immigration et l'échange Culturel a tenu la conférence publique, Mme Bennani a été applaudie comme émissaire de cet espace militant pour la dite convention, auprès des gouvernements et sociétés civiles du monde arabe.
"Nous sommes confiants, dit une organisatrice du FMA de Montréal, que Mme Bennani saura sensibiliser les gouvernements arabes et leurs sociétés civiles aux contenus stratégiques de cet "instrument international" auquel les pays arabes doivent accorder la plus grande importance afin d'ancrer davantage les valeurs de modernité, de tolérance et de démocratie dans leurs sociétés et afin de s'assurer d'une place et d'une influence culturelles et civilisationnelles qui soient à la mesure de leur histoire, de leurs créateurs et de leurs jeunesses.
important pour le Monde arabe" (ambassadeur)
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Montréal, 07/11/04 - "Le Monde arabe devrait prêter toute l'attention nécessaire au projet de Convention sur la protection de la diversité culturelle" que l'UNESCO compte adopter lors de son Assemblée Générale l'automne 2005, a soutenu, à Montréal, Mme Aziza Bennani, ambassadrice déléguée permanente du Maroc à l'UNESCO.
Le projet en cours d'élaboration "offre des perspectives vraiment très intéressantes pour le monde arabe, de même qu'il vise à garantir la liberté des Etats à décider de leur politique culturelle", a affirmé Mme Bennani, lors d'un colloque réunissant des spécialistes du Monde arabe et d'une conférence publique pour exposer au large public la problématique de la diversité culturelle et ses impacts.
Les deux événements ont été organisés, les 4 et 5 courant, par le Festival du monde arabe de Montréal (dont la 5ème édition se tient du 29 octobre au 14 novembre) dans le cadre d'une réflexion sur "les enjeux de la diversité dans le monde et dans les cultures arabes".
Invitée à se prononcer sur la position du Monde arabe face au dossier de la diversité culturelle devant un auditoire réunissant politiciens, écrivains, intellectuels, artistes et journalistes du monde arabe et du Québec, l'universitaire marocaine a d'abord tenu à relever le fait qu'il ne s'agit pas d'un "monde monolithique", répétant que si, à plusieurs niveaux, les cultures des 22 pays arabes, se recoupent et se rejoignent et communient dans une même aire, partageant largement une même histoire, un même référentiel de valeurs, de croyances, d'us et coutumes..., il n'en demeure pas moins que "le monde arabe a une identité unie et plurielle à la fois".
L'oratrice a mis l'accent tout particulièrement sur le credo de tolérance, d'ouverture, de respect des minorités religieuses et linguistiques que le monde arabe a partagé pendant des siècles, comme en a témoigné Al Andalouss, ou qu'il donne à voir encore aujourd'hui dans certains pays de la région, comme le Maroc ou le Liban.
Concernant le projet de la Convention de l'UNESCO qu'elle considère comme "un outil essentiel pour la promotion de la diversité culturelle", la conférencière a noté que "jusqu'à présent, aucune position commune du monde arabe n'a été exprimée au sein de l'UNESCO en face de ce dossier".
Parmi les "positions claires" qui ont été exprimées, elle a cité l'exemple du Maroc qui, dès les premières heures, a adhéré au Réseau international sur la politique culturelle (créé à Ottawa en 1998 et qui compte une quarantaine de ministres de la culture).
En plus de la société civile marocaine qui oeuvre au sein de la Coalition internationale pour la diversité culturelle, le Royaume s'active, dit-elle, aussi dans le cadre de la francophonie, et continue à oeuvrer au sein de l'UNESCO en faveur de cette Convention.
Inter/Des valeurs séculaires de modernité
Néanmoins, relève l'ex-présidente du Conseil exécutif de l'UNESCO, le monde arabe est interpellé pour "régénérer" ces valeurs séculaires à l'heure de la nouvelle donne de la globalisation ou mondialisation, ni "par nostalgie, ni pour célébrer à outrance ses spécificités, ce qui le conduirait à se recroqueviller sur lui-même et à s'exclure de la modernité".
"La modernité, dit Mme Aziza Bennani, a comme socle un triptyque constitué du credo démocratique, du respect des droits de l'Homme et de l'éducation au sens large, allant de l'école à la famille, aux relations sociales".
Prenant exemple de son propre pays, le Maroc, Mme Bennani a illustré la démarche efficace que requiert l'avancée du projet UNESCO de convention sur la diversité culturelle.
"Le Maroc, dit-elle, qui a fait des avancées considérables en matière des droits, en matière de respect des droits et de la dignité de la femme, avec son code de la famille, a été un des premiers à rejoindre le Québec et le Canada, pionniers actifs pour ce projet, et a veillé à préserver, dans la conclusion de son accord de libre-échange avec les Etats-Unis, les créations et industries culturelles, ainsi que son importante industrie pharmaceutique".
"Ce que les gouvernements arabes, et les autres, doivent admettre par rapport à ce projet, ajoute Mme Bennani, est que le culturel, au sens large, n'est pas un luxe sans effet tangible sur l'économique et le politique, au contraire, le culturel, souligne-t-elle, détermine, de nos jours, les avancées dans tous les autres domaines".
Saluée par une assistance qui comptait nombre d'enseignants et de chercheurs tant à l'Université Concordia qui a abrité le colloque sur "les enjeux de la protection de la diversité des expressions culturelles" qu'à l'université du Québec à Montréal (UQAM) où le Centre de Recherche sur l'Immigration et l'échange Culturel a tenu la conférence publique, Mme Bennani a été applaudie comme émissaire de cet espace militant pour la dite convention, auprès des gouvernements et sociétés civiles du monde arabe.
"Nous sommes confiants, dit une organisatrice du FMA de Montréal, que Mme Bennani saura sensibiliser les gouvernements arabes et leurs sociétés civiles aux contenus stratégiques de cet "instrument international" auquel les pays arabes doivent accorder la plus grande importance afin d'ancrer davantage les valeurs de modernité, de tolérance et de démocratie dans leurs sociétés et afin de s'assurer d'une place et d'une influence culturelles et civilisationnelles qui soient à la mesure de leur histoire, de leurs créateurs et de leurs jeunesses.