Le roi est passé à Anefgou en grande pompe assurant de multiples projets de développement. mais dés son départ tous les fonctionnaires et les instituteurs les premiers sont partis laissant leurs élèves à leur triste sort d'amazighopones. Les trois courageux qui malgré les difficultés linguistiques avaient réussi à atteindre la dernière année de primaire n'ont pas été prévenu de l'examen de façon réglementaire et deux d'entre eux n'ont pas pu se présenter les réduisant définitivement à la misère, et les empêchant d'envisager un avenir.
Le tout est filmé par Mohamed Zainabi le rédacteur en chef du Reporter.
Le blog de Mohamed Zainabi
La video est visible ici:
Tirghist : Hammou & Yekhlef doivent passer leur examen !
Ou ici:
YouTube - Hammou et Yekhlef doivent passer leur examen
Voici son texte:
Dans tous les douars que nous avons visités, nous avons constaté que la pauvreté engendre la pauvreté. Nous avons rencontrés des enfants, nombreux, qui visitent l’école pour une année ou deux, voire trois ou quatre, avant d’être happés par les travaux domestiques ou les travaux des champs.
A Anefgou, par exemple, sur un total de 80 élèves qui suivaient leurs cours cette année à différents niveaux, seuls 3 étaient en 6e (dernière année du primaire). Et miracle, 2 des trois courageux écoliers ont réussi l’examen d’admission au collège. Zerhouni Ali et Amghare Hsaine, c’est de ces deux qu’il s’agit, sont cités comme des héros. Seulement le premier, ayant de la famille chez qui loger à Tounfite, pourra aller au collège. Le second, n’aura pas cette chance. Ses parents, contraints par le manque de moyens, l’en empêchent. A Tirghist, c’est la même situation. Trois vaillants écoliers seulement étaient en dernière année du primaire. Et où miracle, il y avait parmi eux une fille. Cette dernière est toute contente de pouvoir aller au collège l’année prochaine à Anemzi. Ses deux camarades, eux, ne le peuvent pas. Non pas qu’ils ne le veuillent pas. Mais parce qu’ils n’ont même pas été convoqués pour passer l’examen de fin d’année. La fille a été avisée par téléphone par son institutrice pour aller à Anemzi, soit 28 kilomètres plus loin, pour passer l’examen. Eux, non. I
l s’agit de deux frères : Oucharrou Hammou, 15 ans, Oucharrou Yekhlef, 16 ans. Les deux pleurent aujourd’hui pour avoir été privés de ce qui pourrait être la seule chance de leur vie. Leur père, Oucharrou Haddou, ne décolère pas. « Mes enfants doivent passer l’examen, je veux qu’ils aillent au collège. Je suis prêt à vendre ma terre pour ça ! », répète-t-il avec colère. Il est malheureux de constater que pour une fois qu’un père est disposé à aider ses enfants à poursuivre leurs études, ceux-ci sont privés même de passer l’examen. Cette injustice doit être réparée. Il suffit juste d’une décision de la part de la délégation régionale de l’éducation nationale. Une affaire à suivre...
Malgré toutes les difficultés qui se posent ici devant les écoliers, certains ont pu réussir. Ountouf Haddou et Acharouide Moha, tous d’eux d’Anefgou, sont cités comme exemple. L’un est à la première année à la faculté des sciences de Meknès et le second prépare un diplôme de technicien en informatique dans la même ville. Comme quoi, l’espoir n’est pas perdu.
Et tant que tout le monde est convaincu que l’école ne sert pas à grand chose, que l’école n’est pas faite pour des enfants des montagnes, le développement durable restera un simple vœu pieu.
Protestations
A notre arrivée, des enfants ont observé avec spontanéité une sorte de sit-in de protestation en solidarité avec Hammou et Yekhlef. Ils répétaient en chœur « Hammou et Yekhlef doivent passer l’examen ». A part cette action, personne ne sait ici ce qu’il faut faire pour ne pas priver les deux enfants de passer leur examen. Là encore, à l’approche des examens, les associations qui veulent bien mener des actions de terrain peuvent prendre des initiatives salvatrices ne serait-ce qu’en assurant le transport des écoliers, des différents douars, qui doivent parcourir plusieurs kilomètres pour pouvoir passer un examen qui pourra changer leur vie.
Le tout est filmé par Mohamed Zainabi le rédacteur en chef du Reporter.
Le blog de Mohamed Zainabi
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Tirghist : Hammou & Yekhlef doivent passer leur examen !
Ou ici:
YouTube - Hammou et Yekhlef doivent passer leur examen
Voici son texte:
Dans tous les douars que nous avons visités, nous avons constaté que la pauvreté engendre la pauvreté. Nous avons rencontrés des enfants, nombreux, qui visitent l’école pour une année ou deux, voire trois ou quatre, avant d’être happés par les travaux domestiques ou les travaux des champs.
A Anefgou, par exemple, sur un total de 80 élèves qui suivaient leurs cours cette année à différents niveaux, seuls 3 étaient en 6e (dernière année du primaire). Et miracle, 2 des trois courageux écoliers ont réussi l’examen d’admission au collège. Zerhouni Ali et Amghare Hsaine, c’est de ces deux qu’il s’agit, sont cités comme des héros. Seulement le premier, ayant de la famille chez qui loger à Tounfite, pourra aller au collège. Le second, n’aura pas cette chance. Ses parents, contraints par le manque de moyens, l’en empêchent. A Tirghist, c’est la même situation. Trois vaillants écoliers seulement étaient en dernière année du primaire. Et où miracle, il y avait parmi eux une fille. Cette dernière est toute contente de pouvoir aller au collège l’année prochaine à Anemzi. Ses deux camarades, eux, ne le peuvent pas. Non pas qu’ils ne le veuillent pas. Mais parce qu’ils n’ont même pas été convoqués pour passer l’examen de fin d’année. La fille a été avisée par téléphone par son institutrice pour aller à Anemzi, soit 28 kilomètres plus loin, pour passer l’examen. Eux, non. I
l s’agit de deux frères : Oucharrou Hammou, 15 ans, Oucharrou Yekhlef, 16 ans. Les deux pleurent aujourd’hui pour avoir été privés de ce qui pourrait être la seule chance de leur vie. Leur père, Oucharrou Haddou, ne décolère pas. « Mes enfants doivent passer l’examen, je veux qu’ils aillent au collège. Je suis prêt à vendre ma terre pour ça ! », répète-t-il avec colère. Il est malheureux de constater que pour une fois qu’un père est disposé à aider ses enfants à poursuivre leurs études, ceux-ci sont privés même de passer l’examen. Cette injustice doit être réparée. Il suffit juste d’une décision de la part de la délégation régionale de l’éducation nationale. Une affaire à suivre...
Malgré toutes les difficultés qui se posent ici devant les écoliers, certains ont pu réussir. Ountouf Haddou et Acharouide Moha, tous d’eux d’Anefgou, sont cités comme exemple. L’un est à la première année à la faculté des sciences de Meknès et le second prépare un diplôme de technicien en informatique dans la même ville. Comme quoi, l’espoir n’est pas perdu.
Et tant que tout le monde est convaincu que l’école ne sert pas à grand chose, que l’école n’est pas faite pour des enfants des montagnes, le développement durable restera un simple vœu pieu.
Protestations
A notre arrivée, des enfants ont observé avec spontanéité une sorte de sit-in de protestation en solidarité avec Hammou et Yekhlef. Ils répétaient en chœur « Hammou et Yekhlef doivent passer l’examen ». A part cette action, personne ne sait ici ce qu’il faut faire pour ne pas priver les deux enfants de passer leur examen. Là encore, à l’approche des examens, les associations qui veulent bien mener des actions de terrain peuvent prendre des initiatives salvatrices ne serait-ce qu’en assurant le transport des écoliers, des différents douars, qui doivent parcourir plusieurs kilomètres pour pouvoir passer un examen qui pourra changer leur vie.