La diversité culturelle doit être un moyen de réaliser l'uni

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M. Hassan Aourid: La diversité culturelle doit être un moyen de réaliser l'unité politique


Beni Mellal, 12/04/04 - La diversité culturelle doit être un moyen de réaliser l'unité politique et de consacrer les valeurs communes qui renforcent l'unité de la nation, a affirmé, samedi à Beni Mellal, M. Hassan Aourid, président du centre Tarik Ibn Zyad et membre de l'Union des écrivains du Maroc (UEM).

Dans une intervention à l'occasion de la deuxième session du conseil d'administration de l'UEM tenue sous le thème "la diversité culturelle", M. Aourid a ajouté qu'il convient de définir ce phénomène reconnu qu'est la diversité et disséquer ses mécanismes d'éducation, d'enseignement et de communication dans le cadre de l'unité.

L'ensemble des composantes culturelles du Maroc appartient à tous les Marocains sans exclusive, a ajouté M. Aourid, soulignant que l'identité du Royaume "n'est pas basée sur une race ou une langue particulières, mais sur des valeurs communes qui sont issues d'un brassage social et historique".

Il a en outre souligné que SM le Roi Mohammed VI a adopté le principe de la diversité en préservant l'unité et ce, dans le discours prononcé par le Souverain en octobre 1999 devant les représentants de la nation et dans lequel SM le Roi avait indiqué que la culture marocaine s'enrichit de ses divers versants, mettant ainsi un terme à la polémique stérile entre les tenants d'une vision simpliste qui refusent la diversité et amplifient ses retombées éventuelles, souvent par ignorance, et ceux qui adoptent une vision aux antipodes de celle simpliste.

Dans le même ordre d'idées, M. Aourid a ajouté que le discours du trône de 2001 a irrévocablement tracé les contours de l'identité marocaine qui a intégré les diverses composantes, Amazigh, Arabe, Andalouse et Africaine et que ce discours a responsabilisé les intellectuels et les acteurs de la scène culturelle et de la chose publique au sujet de la gestion de la diversité culturelle et la définition du meilleur cadre à même de la consacrer sans pour autant sacrifier l'unité et vice-versa.

M. Aourid a fait le distinguo entre trois modèles de gestion de la diversité culturelle à l'intérieur d'un même pays: le premier est le modèle unitaire qui est fondé sur l'équation d'un seul Etat-une seule langue au mépris des autres langues et cultures secondaires qui sont, ainsi, privées d'outils de communication à l'école et dans les médias. Le second modèle représente une mosaïque qui consacre la diversité tout en privilégiant la différence au détriment de l'unité. enfin, le troisième modèle est basé sur l'égalité entre les diverses composantes culturelles sans reniement des langues originelles.

Dans son approche sur la diversité culturelle et linguistique au Maroc, M. Aourid a indiqué que le métissage entre les Berbères et les nouveaux venus et le brassage culturel qui en a découlé font que le troisième modèle, qui est le mieux adapté au Maroc, ne se contente pas de gérer la différence mais prend en compte la dimension politique.

Ce modèle se base implicitement sur un sentiment général marqué par la foi en des valeurs communes et un même destin, a poursuivi l'orateur, soulignant que ce lien est plus fort que celui de la race ou de la langue et que les grandes civilisations n'ont pas été fondées sur la base de la race ou la langue, mais sur des valeurs.

Après avoir rappelé que le Maroc dispose de deux langues nationales, l'Arabe et l'Amazighe, M. Aourid a jugé que l'impératif de l'unité exige que le pays soit doté d'une seule langue qui est l'Arabe et ce, dans un cadre général défini par la loi suprême de chaque pays.

Au plan éducatif, M. Aourid a prôné la nécessité d'opérer une distinction entre les missions des ministères de l'Education nationale et de la Culture, le premier département étant chargé de consolider l'unité à travers des programmes d'enseignement unifiés avec des moyens pédagogiques et didactiques différents.

Le président du centre Tarik Ibn Zyad a par ailleurs appelé à enseigner l'Amazighe classique à tous les Marocains, soulignant que l'école est l'espace idoine pour promouvoir une langue Amazighe unifiée au niveau phonétique et du lexique.

Considérant que la langue Amazighe est un patrimoine national ancré dans le tissu culturel marocain, M. Aourid a souligné dans ce contexte que le dialectal marocain est le résultat par excellence d'un brassage de l'Arabe et de l'Amazighe.

Le conférencier a ajouté que le département de la Culture doit veiller à la préservation de la différence et de la diversité, en assurant la promotion de toute forme d'expression culturelle ou linguistique de chaque région, saluant au passage l'initiative du ministère de créer des centres visant à promouvoir les patrimoines de nombre de régions du Royaume, initiative qui, a-t-il dit, s'inscrit dans le cadre de "la diversité créatrice que nous appelons de nos voeux".

Selon M. Aourid, chaque nation est appelé à concevoir son propre modèle et il n'y a pas de recette toute faite, valable en tout temps et en tout lieu car, pour lui, il s'agit d'un effort constant de préservation de la diversité dans le cadre de l'unité...

Source: MAP




[ Edité par idir le 12/4/2004 10:49 ]
 
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