La « fiancée » chinoise de Sarkozy

Achtouk02

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"Je sais qu'il avait une femme qui ne l'aidait pas du tout,
je trouve que je lui conviens beaucoup mieux" : c'est sans détour que depuis
quelques jours, une Chinoise multiplie les déclarations d'amour pour le président français.

"Na Mou", ancien mannequin, chanteuse et danseuse très célèbre dans son pays,
n'a pas réussi à rencontrer Nicolas Sarkozy lors de son voyage officiel en Chine en début
de semaine. Mais elle ne désespère pas de l'épouser un jour.

Elle l'a d'ailleurs très officiellement demandé en mariage.
Car, dans sa tribu d'origine, installée sur les contreforts du Tibet, les femmes choisissent
elles-mêmes leur mari, dans un système matriarcale où les hommes n'ont pas leur mot à dire.
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SHANGHAI (de notre envoyé spécial).

S'appuyer sur les forces de l'autre pour mieux rebondir,
exploiter ses faiblesses pour mieux le maîtriser : pendant trois jours -
et presque trois nuits –
Nicolas Sarkozy a usé des règles de base des arts martiaux qui,
sans être chinois, sont asiatiques.

Première règle : je flatte.
Vous êtes les plus forts économiquement parlant. Avec vos 22 villes de plus de 30 millions
d'habitants, vos 11,5 % de croissance, vos douze millions d'emplois à trouver par an,
vous êtes un cas unique dans l'histoire de l'humanité. Aussi, je plaide pour votre entrée au G8,
le club des grandes économies mondiales, pour votre émancipation au service de la paix.

Deuxième règle :
Je nuance les critiques qui vous sont adressées. L'embargo sur les armes depuis les événements
de Tiananmen, voici presque vingt ans ? Inopportun politiquement et inutile techniquement.
Taiwan et le Tibet ? On ne revient pas sur des frontières reconnues.

Négociez pour trouver le bon degré d'autonomie, mais ne comptez pas sur moi pour attiser
vos divisions ni pour recevoir le Dalaï-lama, comme l'a fait l'Allemagne, à l'aube des Jeux Olympiques.

La peine de mort ? Faites mieux, mais on sait bien que ce sera une évolution lente dans une opinion
qui aime à sanctionner oeil pour oeil, dent pour dent.

La corruption et la contrefaçon ? Je préfère vous aider à instaurer un vrai État de droit.

Troisième règle :
vos succès provoquent des effets pervers qu'il faut corriger si vous voulez continuer à vous développer.
Sur les taux de change, sur l'environnement, sur les délocalisations. Et si vous n'y prenez garde,
votre dumping social, monétaire et environnemental provoquera des réactions en Occident,
rendra votre air irrespirable, votre eau imbuvable, et limitera votre influence politique. Je pourrais
réclamer des sanctions, des normes. Je préfère vous vendre les technologies qui vous aideront
à « décarboner » votre croissance.

Quatrième règle :
je défends cette logique sur un mode clinique, pédagogique, réaliste. Je préfère le slogan qui frappe
à la langue de bois qui endort. Je prends les opinions - intérieure et internationale - à témoin.
J'échange en direct avec vos étudiants. Je joue mon Al Gore et je propose l'eau propre de Suez
ou Veolia pour calmer le feu de votre croissance.

Résultats :
rien n'est gagné, mais je ne désespère pas. Les étudiants de l'université de Pékin m'applaudissent
à tout rompre. Le Président me donne des gages. Le Premier ministre chinois vient déjà de dire
sa disposition à corriger la parité yuan-euro. Pékin a anticipé des commandes d'avions
pour marquer sa satisfaction. On ne contraint pas un pays de 1,3 milliard d'habitants,
on le séduit et on le convainc. Et puis, dans sept mois, je serai président de l'Europe.

Pcc Michel URVOY
Ouest France
 
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