ircam:Affaire des sept démissionnaires

agoram

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Affaire des sept démissionnaires de l’Institut Royal de la culture amazighe


Le prochain Conseil d’administration devra trancher



Que se passe-t-il à l’Institut Royal de la culture amazighe? La démission présentée par sept membres de son conseil d’administration traduit-elle réellement l’existence d’une crise au sein de cette Institution? Les revendications des démissionnaires qui s’articulent principalement autour des difficultés d’introduction de la langue amazigh dans le cursus scolaire justifient-elles cette démission?
Ce qui est sûr en tout cas, selon M.Mohamed Sallou, membre du conseil d’administration de l’IRCAM, c’est qu’il faut nuancer entre l’IRCAM, en tant qu’institution, et le conseil d’administration de l’IRCAM, en tant qu’une autre institution. Pour ce fervent de la cause amazighe, les prémices d’une crise au sein du conseil d’administration sont apparues il y a quelque temps déjà.
Principalement, après la démission de quelques membres du conseil d’administration de certaines commissions, celui-ci n’arrivait plus à trancher dans certains dossiers figurant dans l’ordre du jour de ses réunions. Une situation qui s’expliquerait probablement par le manque d’expérience des différents membres du conseil venant d’horizons divers.
Certes, d’aucuns reconnaissent les difficultés rencontrées en vue d’introduire la langue amazigh dans le préscolaire, dues principalement au nombre insuffisant d’enseignants et à la non disponibilité des manuels scolaires. Mais selon M.Sallou, à eux seuls, ces problèmes qu’on peut acculer à l’immaturité de l’expérience sont surmontables dans le temps. Pour ce qui est de la question d’obtention d’une chaire au sein de l’université ou de réaliser des projets communs en partenariat avec le ministère de la Culture, il faut dire qu’aucune initiative n’a été prise dans ce sens par l’IRCAM lui-même.
Pour M.Sallou, ces problèmes ne justifieraient pas à eux seuls cette démission. Ajoutant, “qu’il était plus opportun d’attendre la prochaine session du conseil d’administration qui se tiendra vers la fin du mois de mars prochain pour discuter de tous ces problèmes et le cas échéant présenter la démission”.
Pour un autre défenseur de l’amazigh ayant requis l’anonymat, cette crise s’explique par la composition même du conseil d’administration de l’IRCAM, qui est un institut Royal aux objectifs nobles. Selon notre source, les membres de l’association ne devraient pas être représentés au conseil d’administration de l’IRCAM.
“C’est un Institut de recherche qui a des défis à relever et qui devrait donc rester loin des différentes sensibilités exprimées par certaines personnes. Ces dernières peuvent militer en toute liberté dans le cadre de leur association respective”, a-t-il déclaré. En parlant mission, il faut dire qu’en dépit de son jeune âge, l’IR CAM a dans sa manche plusieurs réalisations dont l’édition d’une trentaine de livres dans différentes langues et se charge, par le biais de 19 jeunes, d’éditer le patrimoine amazigh à travers tout le pays.
En attendant la prochaine session du conseil d’administration qui devrait se tenir fin mars afin de statuer sur ces derniers développements, il faut rappeler que la commission mixte entre l’IRCAM et le ministère de l’Education nationale se tiendra le 2 mars à Rabat, et ce, dans le cadre des efforts visant l’intégration de la langue amazigh dans le système éducatif. Au cours de cette réunion, il sera procédé à l’évaluation de la mise en oeuvre de l’accord-cadre liant les deux parties durant les deux dernières années ainsi qu’à l’adoption d’un plan d’action traitant de diverses questions ayant trait à l’enseignement de l’amazigh.
Une réunion devait également se tenir hier entre M.Meziane Belfquih et les membres démissionnaires du conseil d’administration de l’IRCAM, pour examiner les tenants et les aboutissants de cette décision.

Amina SALHI
liberationpress.ma

[ Edité par agoram le 1/3/2005 14:11 ]
 
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