Internet : le Maroc est amazigh, l’Algérie est berbère.

amur n yakuch

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Source: AmazighWorld : Editorials





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Ce n’est pas moi qui le dit, c’est le moteur de recherche Google Trends. C’est ces deux mots que les Internautes des deux pays font leurs recherches sur Internet. Ceux qui s’attendaient à ce que les régions amazighes arrivent en tête, seront peut être déçus ! Dans le cas du Maroc, c’est Casablanca, confirmant ainsi son titre de l’une des plus grandes métropoles amazighes au monde. Pour l’Algérie, c’est la Capitale Alger qui surclasse indiscutablement toutes les villes de Kabylie. Cette région connue pourtant par son son irrédentisme et son activisme amazighs quasiment historiques.
Par ailleurs, ces résultats appellent trois petites remarques :
Primo, ceux qui ont l’habitude d’aller sur Internet sont toujours des Amazighs citadins, mais ne renoncent jamais à leur amazighité; ils leur collent même à la peau pour dire les choses autrement bien qu’ils vivent dans des milieux pas forcément amazighophiles.
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Deuxio, au vu de ces statistiques, l’on croirait facilement que l’amazighité s’est massivement définitivement déterritorialisée. Rassurez-vous, ce n’est pas vraiment le cas. En fait, c’est juste que les Internautes amazighs qui ont les moyens, qui sont familiers avec Internet et qui ont accès à un ordinateur connecté au réseau des réseaux se trouvent plus dans les grandes villes que dans les villages reculés de l’Atlas ou du Rif ou du Djurdjura.
Tertio, un combat symbolique, et c’est vraiment une très bonne nouvelle, a été gagné surtout au Maroc. Le mot « amazigh » s’est imposé définitivement au détriment de « berbère ». Et cela pour au moins deux raisons : d’une part, il est totalement inconnu de la majorité des Amazighs, sauf peut-être de l’élite intellectuelle. D’autre part, c’est un mot étranger qui recèle une charge dépréciative très patente surtout en arabe. D’ailleurs, certains amazighophobes, que ce soit en Algérie ou au Maroc, continuent à l’utiliser pour les raions que vous pouvez facilement deviner.
 
Re : Internet : le Maroc est amazigh, l’Algérie est berbère.

Internet : Que cherchent les Marocains ?

Que recherchent les Marocains sur le Net ? Google Trends, outil statistique qui parcourt les milliards de requêtes du monde entier, permet de répondre à cette question. Ce programme livre en effet l’évolution de la fréquence des recherches d’un terme, tout en mentionnant le pays d’origine des internautes qui y ont procédé. Ce baromètre cybernétique est révélateur des habitudes des internautes
marocains, plus ou moins imprévisibles.



Première pioche : le terme “Targuist”. Au mois de juillet 2007, la petite bourgade du Rif est passée, du jour au lendemain, de l’anonymat total au rang de localité-star, dont le nom inonde les requêtes sur Google. Entre-temps, le Sniper était passé par là ! Fait amusant, dès que la courbe fléchit, elle reprend de plus belle (notamment en octobre) après la diffusion d’une nouvelle vidéo du reporter amateur. La réputation de la petite ville a même dépassé nos frontières. Après le Maroc, Targuist est recherchée en deuxième et troisième positions par la France et l’Espagne (du classique, vu la proximité du Maroc avec ces deux pays). On retrouve au pied du podium les Pays-Bas, probablement du fait de la présence d’une forte communauté rifaine dans ce pays.
Google Trends permet aussi de réaliser des recherches comparatives. Une recherche comparée de Mohammed VI et Hassan II est révélatrice de l’aura du défunt roi, qui semble faire de l’ombre à son successeur : le terme “Mohammed VI” et “Mohammed 6” sont si peu recherchés, à partir des connexions marocaines, que Google Trends n’en fait même pas mention. La même opération effectuée avec Hassan 2 (et non pas Hassan II) montre que le défunt roi intéresse toujours les internautes. Et pas que les Marocains. En effet, le nom du défunt roi est très fréquent sur les recherches provenant de France, de Belgique, d’Espagne, du Canada, ou encore des Etats-Unis. Des résultats qu’il convient toutefois de nuancer. Ce score est artificiellement gonflé par la foison d’événements (surtout sportifs) estampillés “Hassan II”.
Hassan II, plus fort que Mohammed VI
Le mot “Mohammed VI” se contente d’un lot de consolation, avec un pic le 7 septembre 2007. En rapport direct avec les élections législatives ? Que nenni ! Pour Google Trends (qui renvoie aussi à des articles sur le Web pour expliquer les pics de recherche), le monarque faisait l’événement en recevant… le président du Gabon, par la foi d’une dépêche de la MAP. Dans un autre registre, les internautes marocains sont de grands fans des mots “sexe”, en français, et “sex”, dans la langue de Shakespeare, se classant même à la cinquième position mondiale ! Que les âmes sensibles se rassurent : les internautes marocains sont même les premiers pour la recherche du mot “Amour”.
Tout aussi instructive est la variation des thèmes recherchés durant le mois de ramadan. Alors que les mots “Coran” et “Harira” prennent leur envol, le terme “sexe” pique du nez. Mais dès le lendemain de Aïd Al Fitr, ce dernier reprend sa courbe ascendante. Et qu’en est-il de l’une des stars du Net marocain, à savoir le mouvement Al Adl Wal Ihsane ? Si la Jamaâ se place honorablement dans le classement, elle reste bien loin de son record sur Google, établi début 2006. C’est la date qu’avait prédite son leader, le Cheikh Yassine, pour la fin du règne de Mohammed VI, et le début du califat au Maroc.
Quand à son frère ennemi, le PJD, ses statistiques montrent un encéphalogramme plat tout au long de l’année 2007… avant de crever le plafond en septembre, durant la semaine des élections législatives marocaines. Idem pour Abbas El Fassi, qui a vécu son quart d’heure de gloire, correspondant à la victoire de son parti… avant de sombrer dans l’anonymat, une fois nommé Premier ministre. Côté sport, les Marocains suivent de près l’actualité footballistique de leur pays. C’est notamment le cas lors de grands évènements comme la CAN 2004, où le Maroc s’est incliné en finale, ou encore la Coupe du monde 2006, où le Maroc avait brillé… par son absence. Comme quoi, devant un écran d’ordinateur comme ailleurs, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a.

Youssef Ziraoui





Source: TelQuel
 
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