Institut Supérieur de l'Information et de la Communication

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4/10/2004il est déjà 18:29

Repères

La presse, à la fois production industrielle et création intellectuelle, constitue un des moyens de communication et de diffusion de l’information. Elle sert de lien entre les acteurs des champs sociopolitique et culturel et les citoyens. De ce fait, elle assume diverses fonctions sociales. Sa « consommation » est un critère révélateur du degré de développement d’un pays. En outre, c’est un outil qui permet aux citoyens d’exercer une des libertés fondamentales : la liberté d’expression.

La presse amazighe se caractérise par son expérience récente - du point de vue chronologique- et le nombre limité de ses publications. A cela s’ajoute les contraintes d’ordre professionnel et les problèmes liés à la diffusion et à la distribution. Les quelques titres qui continuent à paraître, comme tous ceux qui ont cessé de paraître pour diverses raisons, ne peuvent pas répondre à tous les besoins et attentes de la société. Le manque de moyens se conjugue avec des facteurs sociologiques (scolarisation limitée, transcription restreinte de l’amazighe, niveau de vie, habitudes sociales…) pour handicaper l’essor de la presse amazighe.

Le champ de la communication amazighe restera encore, pendant des années, dominé par l’image et le son. Aussi toute stratégie de communication et d’information amazighe doit-elle en tenir compte, sinon elle court le risque de devenir élitiste. Si la presse amazighe peut, effectivement, participer à la reconstruction de l’espace et de la mémoire amazighe, son développement devra s’inscrire dans le cadre global de la problématique identitaire.
Le manque de professionnalisme et l’irrégularité de parution constituent deux handicaps supplémentaires pour la presse amazighe. En effet, la majorité des publications sont prises en charge par des militants, pour la plupart sans formation professionnelle. Leur périodicité est irrégulière. Des titres cessent de paraître faute de moyens.

En voulant préserver son autonomie et son indépendance, la presse amazighe n’arrive pas à survivre ; ses ventes couvrent à peine les frais d’impression. Pourtant, elle demeure le seul moyen qui puisse servir de vecteur, et de manière efficace, au discours identitaire amazighe.
Le but de cette rencontre est de faire l’état des lieux de la presse amazighe. Etant fermée, elle cible les acteurs du Mouvement Culturel et Associatif Amazighe qui oeuvrent – ou qui ont œuvré – dans le domaine de la presse amazighe. Des propositions de solutions pratiques susceptibles de remédier à ses carences couronneront ses travaux.

La presse amazighe offre l’avantage de s’adresser à son lectorat dans sa langue maternelle (l’amazighe) et de répondre à ses interrogations et préoccupations. C’est un support vital pour sensibiliser les citoyens, réhabiliter la mémoire collective nationale et concrétiser le projet d’édification d’une société démocratique, tolérante et réconciliée avec elle-même.

Pour cette rencontre, nous avons retenu deux axes :

La presse amazighe : état des lieux

Cet axe a pour objectif de dresser un panorama des différentes expériences dans le domaine de la presse amazighe : expériences collectives, individuelles, conceptions des publications, contenus, procédures juridiques, problèmes organisationnels, moyens, distribution et diffusion, financement, publicité…

La presse amazighe : solutions pratiques

Ce deuxième axe mettra l’accent sur la proposition de solutions pratiques à même de permettre à la presse amazighe et à ses « promoteurs » de relever le défi. Il s’agira de se pencher sur la nécessité d’une protection juridique et d’un soutien financier à cette presse et à ses journalistes et acteurs. Les propositions seront formulées sous forme de recommandations ; un dispositif pour leur mise en œuvre sera établi.

IRCAM

Source: http://www.isic.ac.ma/repere_ircam.htm
 
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