Imessouane

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Imessouane




À Imessouane, petit village au nord d'Agadir, niché sur une langue de terre avançant dans la mer, les Japonais ont subventionné la construction d'un port et de logements pour les pêcheurs qui travaillent loin de leur famille. L'ensemble bétonné gâche un peu le paysage mais il ne fait pas fuir les deux espèces de « drôles d'oiseaux » qui fréquentent les lieux.


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D'abord, il y a les ibis chauves, grands oiseaux noirs au long bec rouge et au crâne dégarni. Ils ne sont certes pas très beaux. Cependant, ils ne sont plus que 300 ou 400 au Maroc, tous concentrés dans la région d'Agadir, derniers représentants d'une espèce en voie de disparition dans le monde, et donc suffisamment rares pour qu'on fasse attention à eux. Les membres de leur étrange colonie se regroupent en haut de la falaise qui surplombe la baie située à gauche de la pointe d'Imessouane. Ils s'alignent aussi parfois sur le fil électrique alimentant un lotissement de terrains constructibles, pour l'instant vide.


Et puis, plus nombreux que les Ibis chauves, il y a les surfeurs chevelus. Leur colonie, contrairement à celles des volatiles aux crânes déplumés, est en pleine expansion dans la région. Fringues amples et peau mate. Ils débarquent dans des camionnettes qu'ils ont bricolées pour les transformer en campings-cars. Ils alignent leurs gros véhicules à quelques mètres du panneau « interdit de camper », au bord de la deuxième baie d'Imessouane, celle située à droite de la pointe.


Les rares jours où la mer est d'huile, on les voit scruter l'horizon pendant des heures, l'œil inquiet et le sourcil impatient. Les jours où la houle modèle la mer en une vague roulante et régulière, ils se jettent tous à l'eau. Équipés de leurs planches, surfs ou bodyboards, ils glissent sur les vagues, avec plus ou moins de grâce et d'habileté. Certains ont fait une longue migration pour profiter de ce « spot », ils sont venus de France, de Hollande et même d'Australie. Le Maroc est de plus en plus prisé par les amateurs et même les professionnels du surf. Une manne touristique à exploiter. Pour l'instant, le village n'offre qu'un camping désert, quelques auberges dont une qui loue du matériel et propose des cours, et un restaurant.


Les locaux aussi s'y mettent. Hafid habite une petite maison traditionnelle dont la fenêtre s'ouvre sur la baie. Il s'est procuré une combinaison et une planche. Quand la vague est bonne, il rejoint les surfeurs de passage, apprend avec eux les rudiments de ce sport d'équilibriste, se fait plaisir. Quand la mer est plate, il va plonger dans ses profondeurs, armé d'un tuba et d'un crochet, et il harponne les poulpes. Revendus au port 50 dirhams le kilo, ils lui permettent de gagner rapidement de quoi vivre. Entre la pêche et le surf, la vie est belle à Imessouane.



Armandine Penna
 
Merci pour cette info concernant les Ibis chauves, agerzam, je ne le savais pas; pourtant je fréquente souvent Imesouane. Mon neveu y est justement moniteur de surf :-D

Les Ichelhiyines sont de grands amateurs de Surf, de wind surf, ne vous en déplaise, j'en connais beaucoup. Ils donnent la leçon aux Européens mieux équipés qu'eux, parfois.

A titre d'exemple, le champion de wind surf du Maroc est originaire d'Agadir, quartier industriel, d'une famille modeste ( la mienne:-D ); c'est un pur achelhi; il s'appelle Rachid Roussafi et a eu l'honneur de représenter le Maroc aux Jeux olympiques de Sidney; il était le seul Africain dans cette discipline.
Vous le reconnaîtrez facilement à sa taille d'athlète bronzé et à ses longs cheveux blonds; surtout ne le prenez pas pour un Belge! :-D :-D
 
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