Non au Haut Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger
Oui à un Etat de droit
Oui à un Etat de droit
Le Conseil Supérieur de l'Enseignement, l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), le Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS) ainsi que d'autres institutions sont quelques exemples de réalisations que le pouvoir marocain a initiées en réponse à des revendications devenues trop pesantes et trop bruyantes. Mais l'Histoire récente du Maroc nous a, toutefois, enseigné que chaque fois que le pouvoir s'est injecté une institution, à la portée combien symbolique, il s'en prémunissait en se dotant de son propre antidote. Ainsi sa stratégie consistait-elle à s'emparer d'une revendication, à impulser une institution pour la vider de toute son âme, de toute sa substance et de tout son sens.
Nous sommes convaincus que le Haut Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger n'est qu'un Conseil de plus.
Les associations et militants démocratiques n'ont cessé de revendiquer leur droit de s'impliquer dans la vie publique marocaine. Mais cette contribution ne peut se faire qu'à travers des institutions démocratiques, élues dans la plus grande transparence par tous les Marocains, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays.
Nous estimons qu'un Conseil offert à la communauté ne peut, par essence, répondre aux attentes de celle-ci, en l'absence d'une véritable politique de l'émigration, qui place les intérêts de cette communauté et toutes ses préoccupations au centre des débats.
Que peut-on attendre d'un Conseil dont les futurs membres seront -si ce n'est déjà fait- choisis et désignés, et qui siègeront et agiront de concert avec les représentants de l'Etat marocain, pressentis pour être massivement présents ?
Contribuera-<WBR>t-il à l'instauration d'un Etat de droit, un Etat résolument moderne et tourné vers l'avenir comme le prétendent ses émissaires qui se vantent d'avoir réalisé, avec l'IER, une expérience exemplaire, rarissime voire unique? La réponse sans équivoque vient hélas de l'intérieur du Maroc qui connaît actuellement une régression significative des libertés, un déclin inexorable et un bond en arrière en matière des droits humains en général.
Les multiples arrestations qui ont visé, depuis le 01 mai, des militants et citoyens de toutes les sensibilités politiques et sociales, à travers tout le Maroc, marquent le retour à l'arbitraire et aux années noires. La « Réconciliation » a vite cédé place à la matraque. Nous dénonçons ces arrestations et les procès expéditifs auxquels ont été soumis tous les militants. Nous condamnons la répression et la violence commises à l'encontre des militants qui, réunis lors de différents rassemblements de soutien aux détenus politiques, se sont vu violemment piétiner et réprimer sans ménagement.
Nous réclamons la libération immédiate de tous les détenus d'opinion et l’arrêt de toute forme de répression.
Nous considérons qu’une Constitution destinée à garantir les droits fondamentaux de tous les Marocains et qui incarne l'expression politique de tout un peuple, serait un gage de progrès et de modernité.
Pour les Marocains de l'étranger, le plein exercice de leurs droits civiques renforcerait leur sentiment d'appartenance à leur pays et garantirait leur accès à une citoyenneté à part entière.
Nous, démocrates marocains réunis à Bruxelles, continuerons à rejeter la création de ce prétendu organe représentatif de la communauté marocaine à l'étranger, tant que le but inavoué est de contenir un cri et des revendications politico-économiques de plus en plus grandissantes.
Mais, et sans pour autant sombrer dans une vision obsédante, et face au tapage médiatique pléthorique, nous dirons qu'en l'absence d'une Constitution qui répond aux attentes actuelles de tous les citoyens, nous adopterons le principe de la précaution et de pondération.
Nous appelons néanmoins tous les démocrates marocains, associations, collectifs et partis démocratiques à interpeller le pouvoir marocain, le CCDH et les acteurs engagés dans ce processus afin d'éviter toute surenchère sur le dos des marocains de l'étranger.
Nous resterons vigilants et attentifs à la vie politique de notre pays. Nous répondrons à toute manœuvre politicienne de nature à nuire à notre communauté et aux organes qui l'ont accompagnée durant des décennies de lutte.
Belfilalia Mohamed
Bentouhami El Moatamid
Boudouira Said
Bousghir Hamid
Chikri Mohamed
Derdab el Mokhtar
Dhaiba Youssef
EL Messaoudi Kamal
El Moussaoui Anouar
Errabah Abdellatif
Lazaar Abderrazak
Makhfi Abdesselam
Mansouri Khalid
Mhasni Abderrahim
Ouriaghli Messaoud
Zyiani Aziz