Happy New Yennayer !

agerzam

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<table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="555"><tbody><tr><td valign="top" width="190">
La soirée organisée par
l’Association Tamunt n’Iffus,
à l’occasion du Nouvel An amazigh.
(DR)

</td> </tr> </tbody></table> <table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="555"> <tbody><tr height="126"> <td height="126" valign="top">Fête marquant, à l'origine, la fin de l'année agricole, Yennayer, le Nouvel An amazigh, est devenu un enjeu pour des militants en quête de symboles identitaires.


Casablanca, quartier du Maârif, samedi 13 janvier 2007. Les traditionnelles soldes succédant aux fêtes de fin d'année battent leur plein. L'Aïd El Kébir 1427 est déjà bel et bien digéré et le sardi cuvée 1428, encore loin à l'horizon. C'est une journée ordinaire pour le Casablancais lambda, presque affligeante de banalité.

</td> <td height="126" valign="top" width="190">
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</td> </tr> </tbody></table> <table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" width="555"><tbody><tr> <td>En revanche, chez les Maghni, c'est une date bien spéciale. Aujourd'hui, le père a sacrifié un poulet, que la mère préparera en couscous. Avant de servir le plat au dîner, elle y dissimulera un noyau de datte. Selon la tradition, le membre de la famille qui tombera dessus aura la chance de son côté pendant toute l'année… 2957. Annoncé comme ça, cette date futuriste pourrait laisser confondre la sympathique famille Maghni avec des Klingons, échappés d'un épisode de Star Trek. Il n'en est rien. Les Maghni vivent bien dans le même espace-temps que nous. Mais ce soir, cette famille berbère, originaire du Moyen-Atlas fête Yennayer, le Nouvel An amazigh, à l'instar de très nombreux Marocains, de Tanger à Lagouira. “C’est une fête ancestrale. Elle marque depuis des siècles la fin d'une année agricole et le début de la suivante. À cette occasion, les Amazighs, des Îles Canaries à la Libye, invoquaient les forces de la nature pour que les récoltes soient bonnes”, explique El Mehdi Iazzi, chercheur à l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM).

Une coutume païenne
En résumé, les Maghni célèbrent une coutume rurale en plein cœur de Casa. Et tous bons musulmans qu'ils soient, ils perpétuent une survivance païenne, commémorée il y a déjà des millénaires par leurs ancêtres. Bien plus tard, durant l'Antiquité, on a fait coïncider le rite antédiluvien avec la victoire du chef amazigh Chichoung sur les armées du Pharaon. Devenu pharaon à la place du pharaon, Chichoung 1er est considéré comme le libérateur du peuple amazigh du joug des souverains d'Egypte. C'était il y a 2957 ans, en 950 avant J.C. et en 1530 avant l'Hégire. “C'est devenu une date-symbole pour nous. À ce titre, nous revendiquons que Yennayer soit décrété fête nationale chômée par le Maroc”, scande Ahmed Arrehmouch, président du Réseau amazigh pour la citoyenneté. Presque aussi revendicateurs, d'autres militants amazighs ont défendu, quant à eux, l'inscription par l'Unesco de Yennayer sur la liste du patrimoine oral de l'humanité.

“Le mouvement amazigh est dans une construction identitaire, qui a besoin de se créer des symboles identifiables par tous. Yennayer en est un, au même titre que la graphie tifinaghe ou le Aza du drapeau amazigh”, analyse El Mehdi Iazzi. Et autour du Nouvel An amazigh, ça bâtit à tout va. Célébré traditionnellement en famille, Yennayer est devenu, depuis une dizaine d'années, une vitrine identitaire pour de nombreuses associations amazighes. Cette année, on a tenu plus d'une dizaine de soirées en célébration de l'année 2957, à travers tout le Maroc. À Agadir, le conseil de la ville a même participé à l'organisation des festivités. “C'est une première ! Aucune instance officielle ne l'avait fait jusque-là”, souligne, avec une satisfaction non dissimulée, Mohamed Barchill, de Tamunt n'Iffus, association de la ville du Souss. On aurait été moins amène avec le Réseau amazigh pour la citoyenneté, qui, d'après son président, s'est “vu opposer un refus deux années de suite, avant d'obtenir en 2007 l'autorisation d'organiser dans une salle publique une soirée pour fêter Yennayer”. Le réseau est l'un des premiers à avoir politisé la célébration du Nouvel An amazigh. C'est ce qui explique sans doute la crispation des autorités à son égard. Ces dernières sont peu enthousiastes à l'idée de voir une fête, à l'origine agraire et bon enfant, se transformer en meeting à la mémoire de Chichoung 1er le libérateur. Au Maroc, il n'y a pas de place pour deux rois libérateurs.

Tel Quel
Par Hassan Hamdani

</td></tr></tbody></table>
 
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