Grosse tempête sur Agadir

Souss

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• La météo préfère parler de “dépression” et non de tempête

• L’alerte a été donnée aux autorités, mais pas aux populations

C’est hier dans la nuit du 28 novembre que la tempête tropicale Delta devait toucher les côtes marocaines, après avoir traversé les îles Canaries la veille. Si au départ, il s’agissait d’un cyclone, en atteignant les Canaries, il a perdu de sa puissance. “Le cyclone est mort au large de l’océan. Il s’est transformé en tempête tropicale qui a balayé les Canaries”, affirment les services de la Météorologie nationale contactés par L’Economiste. “A l’approche des côtes marocaines, la tempête devait se transformer en une dépression qui se traduirait par de puissantes averses et des vents forts (70 km/heure) dans la 2e moitié de la nuit du lundi/mardi”, est-il expliqué. Selon le Centre de météorologie, il s’agirait tout simplement d’une “perturbation atmosphérique” qui concerne la région d’Agadir. Pourtant, les services météo ont donné l’alerte aux autorités pour les villes d’Agadir, Taroudant, Essaouira et Marrakech, sans vouloir être alarmistes. Il y va cependant de la sécurité de la population, qui doit prendre les précautions qui s’imposent. Et si elle n’est pas avertie à l’avance, elle pourrait être en danger. Contactée par L’Economiste, la RAM n’avait pas pris de mesures spéciales concernant cette perturbation atmosphérique.

Aux Canaries, l’alerte a été donnée dès dimanche soir et les classes ont été suspendues dans toutes les écoles de la région lundi à partir de 13h00 GMT, à l’approche de la tempête tropicale Delta. Le gouvernement a également recommandé aux habitants de l’archipel d’éviter de circuler en voiture, de couper le courant électrique et de bien fermer portes et fenêtres pendant la durée de la tempête. Si les vents dépassent 63 km/h ainsi que l’indique l’échelle de Saffir-Simpson (voir encadré), il s’agit bel et bien d’une tempête tropicale, même si les services de la Météo minimisent le risque en parlant de dépression. D’ailleurs, le Centre américain des ouragans a signalé dès dimanche 27 novembre que les côtes marocaines seraient touchées.

Aujourd’hui 29 novembre, la “dépression” devrait remonter vers le Nord du Royaume, “en perdant de son intensité”, souligne la Météorologie, provoquant des pluies modérées et vents forts sur son passage.

A partir du mercredi, les précipitations vont peu à peu diminuer dans l’ensemble du Royaume avec une nette amélioration dès jeudi, indiquent les services de la Météo. A noter que la saison des ouragans, qui a démarré le 1er juin, s’achève en général le 30 novembre. Delta, comme les précédentes tempêtes Alpha, Beta et Gamma, porte le nom d’une lettre de l’alphabet grec parce que la nomenclature officielle pour 2005 a été épuisée avant la fin de la saison, très chargée.



Echelle Saffir-Simpson

L’échelle de Saffir-Simpson des cyclones compte cinq graduations correspondantes aux vitesses de vent maximales (soutenues pendant au moins une minute) :

Catégorie 1 : vents de 119 à 153 km/h

Catégorie 2 : vents de 154 à 177 km/h

Catégorie 3 : vents de 178 à 210 km/h

Catégorie 4 : vents de 211 à 250 km/h

Catégorie 5 : vents supérieurs à 250 km/h

Avant le passage en catégorie 1, on parle de dépression tropicale pour des vents inférieurs à 63 km/h et de tempête tropicale pour des vents compris entre 63 et 118 km/h.



Aziza EL AFFAS

Kompass.ma
 
Agadir : port fermé à cause de Delta

Agadir : port fermé à cause de Delta


À Agadir, les bateaux sont restés cloués au port en raison de la tempête tropicale Delta qui touche actuellement les Iles Canaries. Durant la nuit du lundi à mardi, les pêcheurs ont été ainsi priés de rebrousser chemin et d’attendre que la mer soit plus calme. «La mer a été houleuse durant cette nuit ! Mais, cette décision a été prise uniquement par précaution», annonce un marin au port d’Agadir. En fait, l’archipel canarien est en état d'alerte depuis dimanche soir en raison du passage de Delta.
Les cours ont été suspendus lundi à 14h dans toutes les écoles canariennes suite à cette tempête qui s'était formée mercredi 23 novembre au sud-ouest de l'archipel des Açores et y est restée plusieurs jours avant de se déplacer vers l'est pour atteindre le nord de l'archipel des Canaries lundi à la mi-journée.



Le 30-11-2005
 
Tempête: Le Maroc a tremblé · Le pays relativement épargné

· Dans la région du Souss, l’agriculture touchée


· Aucun avertissement adressé à la population


Toute la nuit du lundi dans les chaumières marocaines on a «tremblé» de crainte que la tempête tropicale ne balaie tout sur son passage. Il faut dire que les bulletins étaient plutôt alarmants, même si la météo nationale a préféré parler de dépression que de tempête (cf.www.leconomiste.com). Les autorités n’ont pas voulu alerter la population de peur de susciter un affolement général. Mais, c’est oublier que les foyers marocains sont équipés de paraboles et qu’ils ont été au courant de ce qui se préparait.
Ce matin, la population s’est réveillée, soulagée d’avoir échappé à Delta, la tempête tropicale. Mais, ce n’est pas le cas des îles Canaries qui ont été prises dans l’œil du mini «cyclone». De nombreux dégâts matériels sont à déplorer, un mort aussi. Une vingtaine d’autres personnes, de malheureux candidats à l’émigration clandestine, ont sombré au large des côtes marocaines.

· Comme la veille du tremblement de terre à Agadir


La région d’Agadir était particulièrement exposée. Mais aucune mesure particulière, aucun avertissement n’a été lancé à propos de cette perturbation climatique. Pourtant, dans la capitale du Souss, l’atmosphère était «spéciale». «Le ciel était gris et semblait vouloir écraser la ville. Il n’y avait pas un brin de vent et la mer était anormalement calme. Cela m’a rappelé la veille du tremblement d’Agadir, le 29 février 1960», témoigne cette quinquagénaire.
Mais finalement ce sera plus de peur que de mal. La tempête, qui s’est abattue sur la ville et sa périphérie dans la nuit du lundi 28 novembre, n’a pas véritablement fait de dégâts. Ce sont surtout les arbres qui ont fait les frais du mauvais temps. Le groupe Tikida informe de même que la végétation du Golf du Soleil a été malmenée et abîmée par la tempête et qu’un arbre est tombé à l’hôtel Tikida Dunas. Par ailleurs, du côté de l’aéroport Al Massira, un habitant des alentours avance qu’un poteau de la station Shell n’a pas résisté aux rafales du vent. Malgré ces quelques incidents, les autorités locales comme les représentants de la Commune urbaine de la ville maintiennent que la tempête n’a pas eu d’impacts négatifs.
Il est vrai que l’on s’attendait au pire. «On a pas voulu effrayé la population et l’on a eu raison», indique un élu. Les opérateurs du tourisme, notamment les hôteliers ont par contre été prévenus et ont pris leurs dispositions pour préserver leurs clients, sans tout de même les inquiéter. Mardi matin, les touristes, que la tempête n’a pas empêchés de dormir, ont poursuivi leur séjour. Les plus téméraires se promenaient sur le front de mer malgré le vent et la houle. Les pompiers, l’ODEP et tout les concernés ont aussi été prévenus lundi après-midi de la tempête qui arrivait. Fort heureusement, il semble que personne n’ait eu à intervenir.
Dans la région d’Essaouira à El Jadidia, pas trop de dégâts non plus.
D’ailleurs, les armateurs ne sont pas inquiets mais, n’empêche, ils consultent avec attention les prévisions météorologiques. Et avant-hier soir, «on a échappé de peu à Delta», indique un habitant. De fait, la force des vents a oscillé entre 3 et 5 sur l’échelle de Beaufort. La houle qui était évaluée entre 1,5 à 2,5 mètres s’est heureusement calmée. Lundi, la hauteur des vagues était de 2,80 à 4,20 m.
Ce mercredi, les habitants devront prendre leur parapluie. Et pour cause, des averses orageuses sont annoncées. Les vents souffleront du nord à l’est et seront d’une force variant entre 3 à 6. La mer sera aussi forte avec une houle de 5 à 3,5 de hauteur. Cependant, de l’apaisement est prévu pour le soir. Les petites barques des pêcheurs s’aventurent déjà aux alentours du port d’El Jadida pour jeter leurs filets. Les sardiniers se risquent au large. «C’est par mauvais temps que la mer est poissonneuse», lancent, pressés, des marins pêcheurs qui ne veulent pas rater l’occasion de remplir leurs nasses.

· Les agriculteurs ravis des précipitations


Ces derniers ont bien entendu parler de la tempête des îles Canaries. Mais ils sont confiants dans les prévisions météorologiques nationales. Ils consultent même l’Internet pour connaître la situation de la mer. Mais ceux qui «veillent au grain» sont les armateurs qui opèrent entre le cap «Jubié» à une vingtaine de kilomètres au sud de Tarfaya jusqu’au cap «Gur», à 40 km au nord d’Agadir. Un autre armateur de la place indique avoir été prévenu par son frère sur l’approche de la tempête depuis l’Irlande. Dimanche dernier, la météo de ce pays prévoyait de grandes perturbations atmosphériques éventuelles au niveau des côtes marocaines.
Mais à quelque chose malheur est bon. Cette perturbation ravit les agriculteurs car elle a amené avec les pluies attendues. «Si cela pouvait durer, ce serait bénéfique pour les barrages et les puits. Les inondations, même si elles font des dégâts, sont préférables à la sécheresse», souligne un paysan de Doukkala.

Dégâts agricoles

Selon Samir Tazi, membre de l’Apefel (Association des producteurs de fruits et légumes), la tempête a détruit quelques serres et déchiré le plastique de bon nombre d’autres dans le Souss Massa.
La superficie estimée touchée ne dépasse pas 10 hectares. De son côté, Abderrazak Mouisset, président de l’Apefel, indique qu’au niveau des vergers d’agrumes des cyprès ont été cassés et saccagés.
Comme le bulletin météorologique l’annonçait, la tempête s’est déclenchée vers trois heures du matin mardi après un peu de pluie dans la soirée du lundi. En raison des vents forts, la pluie a été chassée et les précipitations enregistrées n’ont pas été très élevées. Selon les services de la météo à Inezgane, le niveau des précipitations sur Agadir, entre 18 heures lundi et 06 heures du matin mardi, a atteint à peine 7 mm.

Malika ALAMI
Mohamed RAMDANI
L'Economiste
 
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