Pétition contre la tentative d’assassinat de Maître Ahmed Adghirni
Ahmed Adghirni, avocat au barreau de Rabat et secrétaire général du Parti Démocratique Amazigh du Maroc (PDAM) a été victime le 5 octobre 2006, d’un grave attentat qui a failli lui coûter la vie. Dans l’après-midi de cette journée et à 15 heures 30, Maître Adghirni circulait à bord de son véhicule dans l’artère qui mène du quartier Riyad de la capitale marocaine Rabat vers l’autoroute via la ceinture verte. Lorsque, aux abords de la forêt, une première voiture le suivait et dont le conducteur donnait sans cesse des signes vers une direction inconnue, Quelques minutes après un 2eme véhicule aussi dans la même direction et conduite par un jeune l’a violemment percuté, le propulsant hors de la route, le faisant tomber dans un précipice.
Maitre Adghirni, qui échappe par miracle à la mort, parvint à s’extraire rapidement de son véhicule et à rejoindre la route ; devant lui il trouva deux camions (immatriculés 14082-أ-49 et 22371-أ-59) dont les conducteurs se dirigeaient vers lui. Maître Adghirni vît alors un autre véhicule de la gendarmerie qui stationnait tout près de lui. Deux gendarmes, accompagnés d’une 3eme personne habillée en civil se dirigèrent aussi vers lui. Un officier des trois gendarmes lui dit : « est ce que c’est toi Hassan Naserallah ? » « Moi je suis un pur arabe » « Toi tu n’est pas un Chelh » (Chelh est un diminutif péjoratif d’Amazigh). Maître Adghirni rapporte que ce dernier officier a ordonné aux deux autres gendarmes d’établir un constat selon lequel la victime n’a pas été l’objet d’un accident et un instant plus tard un autre gendarme arriva sur les lieux. Après que la victime ait insisté auprès des gendarmes pour qu’une enquête soit faite sur cette affaire, ces derniers ont alors appelés leur supérieur qui, à son tour, une fois arrivé sur les lieux, a commencé à insulter la victime. Maître Adghirni rapporte que ce dernier a prononcé une phrase encore plus grave : « S’il te tue avec son pistolet on va t’enterrer ici, tu n’aura pas de preuve, tu entends ! ». Et par hasard des témoins arrivent sur les lieux et parmi eux Me Benzaari, un avocat a Rabat. Finalement les gendarmes ont obligé la victime à payer sur le champ la somme de 500 DH (50€) pour le règlement de la facture de dépannage de son véhicule.
Maître Adghirni a ensuite porté plainte auprès du Procureur général de Rabat et tente de se remettre de ce qu’il considère comme une véritable tentative de meurtre.
Vu les circonstances de cet « accident » qui rappelle un films de Western, et les activités politiques de Maître Adghirni, en sa qualité de Secrétaire Général du Parti Démocratique Amazigh Marocain (PDAM), un parti qui a fait une percée rapide dans toutes les régions du Maroc et qui dérange de plus en plus les tenants de l’ordre (arabiste) établi par ses positions politiques courageuses et franches; Il y a de sérieuses raisons de croire que cet acte maffieux est une tentative de meurtre et une atteinte à la liberté d’expression.
Nous les signataires de cette pétition, nous :
• dénonçons cet acte mafieux
• condamnons avec la plus grande fermeté ce lâche acte d’agression
• exprimons à Maître Adghirni toute notre sympathie et notre solidarité.
• demandons aux autorités marocaines à ce qu’une enquête sérieuse et transparente soit ouverte dans les plus brefs délais et que la lumière soit également être faite sur le comportement inacceptable des gendarmes, coupables non seulement de non-assistance à personne en danger, mais aussi de traitement dégradant envers un citoyen et d’une probable complicité dans l’acte d’agression.
• attendons des sanctions rapides et exemplaires afin que la loi de la force et de la violence des années de plomb ne remplace jamais le nécessaire débat d’idées et la liberté d’opinion et d’expression.
• dénonçons la répression que continue a subir la culture et la langue Amazighes sur sa propre terre.