Echos, écoles et colère !
Echos
MAIS qu’ont-ils fait donc à l’école ? Il n’y a pas si longtemps, mais on pense que cela fait des siècles, le maître d’école était un personnage. Oui, un personnage ! Un de cette élite sur laquelle reposait la ville communautaire. Et puis... Enfin, le résultat est là, éloquent. Le maître d’école a été relégué au rang de prolétaire, comptant minutieusement ses sous, de peur de tomber dans cette fin de mois difficile. Il vit par le crédit direct de son épicier et dépense la grande partie de son salaire dans des déplacements qui le harassent et qui lui enlèvent toute envie de travailler. Quand il va à l’école c’est pour retrouver une zriba où personne ne gouverne et où les élèves sont laissés à leurs jeux parfois très dangereux. Il n’y a pas si longtemps, mais on croit que cela fait des siècles, on évitait de rencontrer le maître dans la rue, même samedi et dimanche. Parce que le maître observait tout, demandait des comptes même sur ce que les enfants faisaient à l’extérieur de l’école. Aujourd’hui, l’élève fait peur au maître d’école dans la classe même. Parce que personne ne protège ce maître. Ce maître dont dépend l’avenir de l’enfant. Le premier contact de cet enfant avec le monde du savoir. Va-t-il poursuivre ? Va-t-il tout laisser tomber ? Eh bien, tout dépend du maître d’école. Or, ce maître est aujourd’hui absorbé par un combat plus trivial, son combat pour la survie. Il sait que personne ne se soucie plus de l’avenir du pays, puisque les exemples viennent de haut. Il voit la rapine, le vol, l’escroquerie, l’impunité et se demande s’il vaut vraiment la peine d’enseigner aux enfants des idées qui n’existent plus sur le terrain. Tant qu’à raconter des histoires à dormir debout, autant se taire. Et laisser la rue s’en occuper.
Ecoles
Parmi les nombreuses tares dont souffre notre enseignement, la langue n’est pas des moindres. Aujourd’hui encore, j’entends des voix débattre de cette question puérile et sans issue : l’arabe ou le français ? Question hors du temps et hors de l’espace. Plus rien ne la justifie encore. Pourquoi donc s’entêter ? La seule langue qui vaille d’être enseignée aujourd’hui est l’anglais. Pour la simple raison que c’est la langue de tout. Les découvertes industrielles, les innovations dans le domaine des nouvelles technologies de l’information, les recherches scientifiques... On peut jeter un oeil sur les prix Nobel des sciences. Combien ne son-ils pas anglophones ? Fort peu. Et même ceux qui ne le sont pas, ils manient avec plus ou moins de succès la langue anglaise. Avec l’Anglais, on peut travailler partout. On s’entendrait très bien avec les Chinois, avec les Russes, les Brésiliens, les Européens, les Africains... Bref, on pourra toujours faire des affaires. Au lieu de quoi, on nous cantonne dans l’arabe et le français. Pire encore, on va nous ajouter l’amazigh. Pas de problème s’il faut le faire. Mais après, comme langues optionnelles au lycée. La priorité devrait être donnée à l’arabe, puisque c’est comme ça, et l’anglais. Le français serait enseigné dès le lycée, avec le chinois, le japonais, le russe, l’hébreu, l’amazigh... Il faut bien faire la distinction entre les langues. Il y a la langue du business et de la science, et il y a les langues culturelles. C’est vrai, plus il y en a mieux c’est, mais commençons d’abord par le business et la science.
Et colère !
Encore quelque chose sur l’école. Le monde a bien changé. Hier, ce sont les élèves qui faisaient l’école buissonnière, aujourd’hui ce sont les décideurs qui excellent dans cet art. Essayons d’explorer une autre voie. Et si on considérait que l’école était un élément d’un tout. Et si ce tout était la société dans laquelle nous vivons qui elle-même appartient à un tout qui est le monde entier. Pourquoi dans ce cas ne prenions-nous pas la décision de travailler dans une sorte de collaboration entre les administrations. Chaque école aura un conseil d’administration dans lequel siégeraient le ministère de l’éducation, les représentants locaux des ministères de l’Intérieur, des Finances, de la Santé, de la recherche scientifique, de l’Enseignement supérieur... Chacun s’occupera de l’aspect qui le concerne. Le ministère de l’Intérieur pourrait très bien suivre les élèves en dehors des écoles. Ce n’est pas mal comme idée non ? Et puis bien sûr les communes. Une fois qu’elles auront terminé avec leurs magouilles, on pourra leur donner quelque chose pour s’occuper. C’était pour plaisanter, les communes doivent être les premières à s’impliquer. Mais comme on sait comment se passent les élections, alors, on en reparlera une autre fois.
Hakim Arif
Source: Le Reporter
Echos
MAIS qu’ont-ils fait donc à l’école ? Il n’y a pas si longtemps, mais on pense que cela fait des siècles, le maître d’école était un personnage. Oui, un personnage ! Un de cette élite sur laquelle reposait la ville communautaire. Et puis... Enfin, le résultat est là, éloquent. Le maître d’école a été relégué au rang de prolétaire, comptant minutieusement ses sous, de peur de tomber dans cette fin de mois difficile. Il vit par le crédit direct de son épicier et dépense la grande partie de son salaire dans des déplacements qui le harassent et qui lui enlèvent toute envie de travailler. Quand il va à l’école c’est pour retrouver une zriba où personne ne gouverne et où les élèves sont laissés à leurs jeux parfois très dangereux. Il n’y a pas si longtemps, mais on croit que cela fait des siècles, on évitait de rencontrer le maître dans la rue, même samedi et dimanche. Parce que le maître observait tout, demandait des comptes même sur ce que les enfants faisaient à l’extérieur de l’école. Aujourd’hui, l’élève fait peur au maître d’école dans la classe même. Parce que personne ne protège ce maître. Ce maître dont dépend l’avenir de l’enfant. Le premier contact de cet enfant avec le monde du savoir. Va-t-il poursuivre ? Va-t-il tout laisser tomber ? Eh bien, tout dépend du maître d’école. Or, ce maître est aujourd’hui absorbé par un combat plus trivial, son combat pour la survie. Il sait que personne ne se soucie plus de l’avenir du pays, puisque les exemples viennent de haut. Il voit la rapine, le vol, l’escroquerie, l’impunité et se demande s’il vaut vraiment la peine d’enseigner aux enfants des idées qui n’existent plus sur le terrain. Tant qu’à raconter des histoires à dormir debout, autant se taire. Et laisser la rue s’en occuper.
Ecoles
Parmi les nombreuses tares dont souffre notre enseignement, la langue n’est pas des moindres. Aujourd’hui encore, j’entends des voix débattre de cette question puérile et sans issue : l’arabe ou le français ? Question hors du temps et hors de l’espace. Plus rien ne la justifie encore. Pourquoi donc s’entêter ? La seule langue qui vaille d’être enseignée aujourd’hui est l’anglais. Pour la simple raison que c’est la langue de tout. Les découvertes industrielles, les innovations dans le domaine des nouvelles technologies de l’information, les recherches scientifiques... On peut jeter un oeil sur les prix Nobel des sciences. Combien ne son-ils pas anglophones ? Fort peu. Et même ceux qui ne le sont pas, ils manient avec plus ou moins de succès la langue anglaise. Avec l’Anglais, on peut travailler partout. On s’entendrait très bien avec les Chinois, avec les Russes, les Brésiliens, les Européens, les Africains... Bref, on pourra toujours faire des affaires. Au lieu de quoi, on nous cantonne dans l’arabe et le français. Pire encore, on va nous ajouter l’amazigh. Pas de problème s’il faut le faire. Mais après, comme langues optionnelles au lycée. La priorité devrait être donnée à l’arabe, puisque c’est comme ça, et l’anglais. Le français serait enseigné dès le lycée, avec le chinois, le japonais, le russe, l’hébreu, l’amazigh... Il faut bien faire la distinction entre les langues. Il y a la langue du business et de la science, et il y a les langues culturelles. C’est vrai, plus il y en a mieux c’est, mais commençons d’abord par le business et la science.
Et colère !
Encore quelque chose sur l’école. Le monde a bien changé. Hier, ce sont les élèves qui faisaient l’école buissonnière, aujourd’hui ce sont les décideurs qui excellent dans cet art. Essayons d’explorer une autre voie. Et si on considérait que l’école était un élément d’un tout. Et si ce tout était la société dans laquelle nous vivons qui elle-même appartient à un tout qui est le monde entier. Pourquoi dans ce cas ne prenions-nous pas la décision de travailler dans une sorte de collaboration entre les administrations. Chaque école aura un conseil d’administration dans lequel siégeraient le ministère de l’éducation, les représentants locaux des ministères de l’Intérieur, des Finances, de la Santé, de la recherche scientifique, de l’Enseignement supérieur... Chacun s’occupera de l’aspect qui le concerne. Le ministère de l’Intérieur pourrait très bien suivre les élèves en dehors des écoles. Ce n’est pas mal comme idée non ? Et puis bien sûr les communes. Une fois qu’elles auront terminé avec leurs magouilles, on pourra leur donner quelque chose pour s’occuper. C’était pour plaisanter, les communes doivent être les premières à s’impliquer. Mais comme on sait comment se passent les élections, alors, on en reparlera une autre fois.
Hakim Arif
Source: Le Reporter