Découverte d'un charnier à Nador

uzop

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Lundi 28/04/2008 à l'entrée de la ville de Nador quartier thwimat. !
Les ouvriers d'un chantier de construction, en creusant les fondations d’un ouvrage, ont découvert un charnier humain de 15 corps, il s’agit des victimes des années 84 massacrait par la police et l'armée marocaine.

العثور على مقبرة جماعية بالناظور - Hespress

العثور على مقبرة جماعية لضحايا سنوات الرصاص بالناضور تضم 15 جث

Le nombre de corps dont les restes ont été découverts à Nador arrêté à 16


Le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH) a annoncé, mercredi, qu'au terme des opérations menées par l'équipe de médecine légale dans la caserne provinciale de la Protection civile de Nador, le nombre de corps dont les restes ont été découverts a été arrêté, mardi soir, à 16.

Le CCDH précise, dans un communiqué parvenu à la MAP, que ce chiffre correspond à celui annoncé par l'Instance Equité et Réconciliation (IER) à l'issue des investigations menées concernant les événements de 1984, sur la base des données, témoignages et documents obtenus et qui se recoupent largement avec les conclusions de l'équipe de médecine légale.

Tout en respectant le déroulement des investigations menées à ce propos, la délégation du CCDH qui s'est rendue sur les lieux, a organisé une première rencontre avec les familles qui seraient, selon de fortes présomptions, concernées par ces cas, pour les informer des résultats obtenus.

A cette occasion, ajoute le communiqué, ces familles ont exprimé leur gratitude au Conseil pour la poursuite des recherches à ce sujet, faisant part de leur disposition à coopérer avec le CCDH pour la réalisation d'examens d'ADN en vue de faciliter les recherches visant à identifier avec certitude les restes découverts.

Le CCDH informera, au fur et à mesure, les familles des victimes concernées des résultats de ces investigations, ajoute le communiqué.

Une équipe du CCDH, conduite par son président, M. Ahmed Herzenni, s'était rendue, mardi à Nador, dans le cadre du suivi qu'assure le Conseil de la mise en oeuvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation, notamment celles relatives au parachèvement des recherches sur le sort des personnes portées disparues.
 
Re : Découverte d'un charnier à Nador

Découverte de 15 cadavres dans une caserne

Les émeutes de 1984 rattrapent la ville de Nador

Il fallait laisser le temps au temps. Mais, cela était pour autant prévisible, Nador avait ses fosses communes. La première n’est plus secrète, puisque le président du CCDH était obligé de prendre l’hélicoptère depuis Azilal, où il prenait part à l’étude des plans d’action du programme de réparation communautaire, pour se diriger directement à la caserne de la protection civile de Nador où l’on avait découvert les dépouilles de 15 personnes, certainement des victimes des émeutes de janvier 1984. N’y a-t-il que ce nombre à Nador ?
En fait, la surprise vient du fait que la fosse a été découverte là où l’on s’y attendait le moins.
Tous les rapports évoquent la caserne de Tawima à quelques kilomètres de Nador, comme lieu d’autres fosses. Les défenseurs des droits humains n’y vont pas les mains vides. Des photos et des faits sont là pour le confirmer. « Quel est le sort, à titre d’exemple, de Fares Zouhir Ben Ahmed, à l’époque âgé de 15 ans, et de Abdelkhalek Houari (20 ans) ?
Le premier a été touché près du palais municipal de Nador par une balle réelle à la tête et le second au niveau également de la tête au boulevard des FAR. Leurs familles n’avaient pas pu les récupérer à l’hôpital Hassani et les informations circulaient sur un enterrement collectif. Dans ce cadre, des rapports concordants soulignent que la caserne militaire de Tawima abrite elle aussi une fosse commune et précisent, selon un témoignage de l’un des rescapés de l’époque, que cette fosse se situe à proximité d’un arbre. D’ailleurs, l’Instance Equité et Réconciliation en avait pris note et écouté à l’époque le témoin Lahcen Oucheikh lors d’une réunion privée à la Chambre de commerce, d’industrie et de services à Nador.
Ce qui avait marqué le témoignage de Oucheikh est qu’il est le premier à déclarer avoir vu une fosse commune. D’autres témoignages avaient évoqué le même fait, notamment celui de M. Boutadount relaté à El Hoceima lors des audiences publiques de l’IER. Le Rif, selon plusieurs acteurs des droits humains dans la région, renferme deux fosses communes, l’une au cimetière principal d’El Hoceima où gisent les victimes de 1959 et l’autre à Taouima à Nador où sont enterrées les victimes de 1984.
Selon Lahcen Oucheikh, les faits remontent au jeudi 19 janvier 1984. Une partie de la population de la ville s’est soulevée contre les conditions de vie lamentables. Des manifestations partout dans les quartiers de la ville. S’estimant dépassées par les évènements, les forces de l’ordre et l’armée étaient intervenues de façon brutale : la thérapie du choc. Des balles réelles. Bilan : plusieurs morts et blessés qui dépassent le nombre déclaré mercredi 25 janvier par le Premier ministre de l’époque. Le black-out n’avait recensé que sept véhicules privés et une fourgonnette de police incendiés, 20 autres véhicules endommagés, onze immeubles, six écoles, locaux détruits et d’autres pertes matérielles. Lahcen Oucheikh prenait ce jour-là un grand taxi de Tawima vers son lieu de résidence à Nador. Mais la route vers l’ancien aéroport, le nouveau Nador actuellement, était pleine de barricades, ce qui empêcha le grand taxi d’avancer. Mais Oucheikh était ainsi obligé de continuer à pied. Une fois arrivé à un endroit proche du boulevard des FAR, il s’arrêta faute de poursuivre son chemin. Une balle pourrait toucher ce jeune de vingt ans. Resté longtemps dans une cachette, Oucheikh décida de rejoindre sa maison. En traversant ce boulevard, cinq balles le touchèrent. Il perdit connaissance. Il ne se réveilla qu’une fois à la morgue de l’hôpital Sidi Hassani. Il était compté parmi les morts. Soudain, un fonctionnaire ouvrit la caisse où se trouvait Oucheikh et s’étonna que la main de la victime bougeât et lui touchât même la sienne.
Horrifié, l’employé alla appeler un collègue pour lui révéler qu’un homme aligné parmi les morts était encore en vie. Mais ce dernier lui dit de le remettre à sa place et de garder le silence. Une grande dispute éclata entre les deux fonctionnaires, après quoi ils se mirent d’accord d’allonger le corps sur une table et de le laisser. Le lendemain, la victime se rappela que des personnes étaient entrées à la morgue pour reprendre les cadavres. Lui, il fut entraîné les yeux bandés. Après avoir repris ses esprits, il se rendit compte qu’il se trouvait à côté de la caserne. Même les yeux bandés, il distingua une fosse commune où s’entassaient des dizaines de personnes dont des morts et des vivants qui criaient en vain ; des brodequins les écrasaient et les repoussaient vers la fosse. M. Oucheikh qui ne savait pas de quoi il s’agissait était choqué. Il se mit subitement à genoux pour prier et supplier le premier homme, lui baisant même le pied. Après un long moment, l’un des responsables lui donna un coup de pied en criant :« Prenez ce chien loin d’ici ». Il fut transféré à l’hôpital Hassani pour recevoir des soins. Le tribunal de première instance de Nador le condamna à 5 ans de prison ferme.
 
Re : Découverte d'un charnier à Nador

L'OMDH réagit à la découverte de la fosse commune de Nador et demande des excuses officielles du Premier ministre.

L'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) réagit à la découverte de la fosse commune de Tawima à Nador et demande aux autorités de tenir l'opinion publique informée de tous les détails, y compris pour ce qui est des conditions dans lesquelles avaient été tuées les victimes. «L'usage des balles lors d'événements sociaux et le recours aux fosses communes est une grave violation des droits humains qui engage la responsabilité de l'Etat», souligne un communiqué de cette ONG. C'est d'ailleurs pour cette responsabilité que l'OMDH revient à la charge pour demander, dans les meilleurs délais, des excuses officielles et publiques du Premier ministre. Des excuses publiques de l'Etat avaient fait l'objet de revendications de plusieurs ONG nationales comme manière de clore définitivement le dossier des graves violations des droits humains.

L'OMDH demande aussi aux autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder la mémoire collective du Rif et de préserver les registres et les preuves en tant que partie intégrante de l'histoire de cette région. L'Organisation commence par rappeler une position antérieure concernant le «caractère limité» des informations disponibles dans le texte du rapport de l'Instance Equité et Réconciliation, et relatives aux graves violations des droits de l'Homme dans le Rif, particulièrement celles ayant trait aux événements de 1984.

Des sources associatives à Nador, suivant de près l'évolution du dossier de la fosse commune de Tawima, indiquent que les investigations se poursuivent toujours sous la supervision du Parquet. Il s'agit notamment des prises d'échantillons auprès des familles pour les besoins des analyses ADN. «Les familles demandent aussi des contre-analyses pour en avoir le cœur net et pouvoir faire leur deuil», déclare Chakib Khyari, président de l'Association de défense des droits humains au Rif. La fosse commune de Tawima, pour cet acteur associatif, présenterait moins d'intérêt que cette autre située dans le grand cimetière de la ville. «Nous disposons d'assez d'éléments et de preuves concernant cette autre fosse commune et nous n'avons cessé, depuis 2005, d'attirer l'attention des autorités», explique-t-il.

Aux dernières nouvelles, six victimes ont été identifiées, l'une grâce à une carte d'identité qu'elle portait sur elle au moment du drame et une deuxième, un adolescent de 15 ans, grâce à des billes trouvées dans ses poches. Les quatre autres l'ont été par leurs familles grâce à leur dentition et aux implants qu'elles portaient, indique une source du CCDH (Conseil consultatif des droits de l'homme). «Au total, quatorze familles se sont présentées aux tests ADN alors qu'aucune autre ne s'était manifestée pour aider à élucider le sort de deux autres victimes», déclare la même source.

Autre fait à relever, il ne s'agissait nullement, au moment des faits, d'une caserne de la Protection civile. Pour la simple raison que les pompiers, en 1984, n'étaient pas présents dans cette ville. Qui a alors pris sur lui d'enterrer les victimes ? Une source locale répond que cela aura été le fait de plusieurs services des forces de l'ordre présentes sur place pour réprimer les manifestations de l'époque. Mais que le lot de terrain abritant la fosse commune était sous la supervision des Forces auxiliaires. Interrogée quant à la date où le CCDH dévoilerait les résultats des investigations en cours, une source au sein de ce conseil répond que cela risque de «prendre encore du temps».

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos
 
Re : Découverte d'un charnier à Nador

Le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH) a annoncé, mercredi, qu'au terme des opérations menées par l'équipe de médecine légale dans la caserne provinciale de la Protection civile de Nador, le nombre de corps dont les restes ont été découverts a été arrêté, mardi soir, à 16.


Ils appellent ça une caserne de la "protection" civile.
Et ils ont arrêté ...... le nombre de corps.
Triste pays.
 
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