Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones:
La reculade honteuse
Ayant pris conscience de la nécessité de préserver et de consolider les acquis obtenus par la Commission des Droits de l’Homme mais aussi de l’obligation de "remédier à ses carences", l’Assemblée Générale des Nations Unies avait décidé en mars 2006 de remplacer la Commission des Droits de l’Homme par un Conseil des Droits de l’Homme, en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée Générale, chargé de "promouvoir le respect universel et la défense de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales, pour tous, sans aucune sorte de distinction et de façon juste et équitable".
Cette décision avait suscité de réels espoirs notamment auprès des peuples autochtones qui continuent de subir les violences, l’oppression, les discriminations, les spoliations, la paupérisation et toutes formes de colonisation.
Cet espoir fut conforté lorsque le nouveau Conseil des Droits de l’Homme a adopté le 29 juin 2006, la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, fruit de plus de 20 ans d’efforts des représentants des peuples autochtones, des ONG et institutions des Droits Humains et de certains Etats. Cette déclaration fut ensuite transmise à l’Assemblée Générale des Nations Unies pour approbation finale.
Aux yeux des peuples autochtones et des défenseurs des droits humains, cela ne devait être qu’une formalité dans la mesure où le Conseil des Droits de l’Homme avait justement été créé dans le but de "renforcer le dispositif des Nations Unies pour les droits de l’homme, en vue d’assurer l’exercice effectif et universel de tous les droits de l’homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement".
Même si elle n’a pas de caractère contraignant, la Déclaration sur les droits des peuples autochtones allait enfin donner un instrument normatif de défense des droits fondamentaux des peuples autochtones et de combler une lacune importante du système onusien de protection des Droits Humains. Les peuples autochtones rêvaient déjà d’un recul des injustices et de la reconnaissance de leurs droits sur leurs terres et leurs ressources naturelles et le droit de protéger et promouvoir leurs savoirs et leur culture.
Malheureusement, le 28 novembre 2006, la troisième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, par 82 voix contre 67, a décidé de ne pas présenter la Déclaration sur les droits des peuples autochtones devant l’Assemblée Générale des Nations Unies. L’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis mais aussi les gouvernements des Etats africains ont voté contre l’adoption immédiate de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.
Cela est très décevant, consternant même, de la part de certains Etats qui se prétendent démocratiques, et en particulier de la part des Etats africains, parmi lesquels les Etats d’Afrique du Nord qui montrent une fois de plus leur mépris pour les droits humains et les principes démocratiques.
A quelques jours de la célébration de la Journée mondiale des Droits de l’Homme, la non adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones est une insulte à la Charte des Droits de l’Homme et un cinglant désaveu au Conseil des Droits de l’Homme. Cette décision inique semble également destinée à décourager les efforts fournis jusque-là en faveur des droits minimaux des plus vulnérables parmi les vulnérables.
Dans ces circonstances, le Congrès Mondial Amazigh, Organisation de défense des droits du peuple Amazigh, exprime sa reconnaissance aux Etats et aux ONG qui se sont mobilisés en faveur de l’adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones. Il appelle tous les représentants des peuples autochtones ainsi que toutes les parties qui les soutiennent à unir leurs voix pour exiger l’adoption définitive de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones par les Nations Unies, telle que votée par le Conseil des Droits de l’Homme en juin 2006. Les peuples autochtones ne doivent pas rester les éternels oubliés de l’Histoire.
Paris, le 2 décembre 2006
Le Bureau du CMA
La reculade honteuse
Ayant pris conscience de la nécessité de préserver et de consolider les acquis obtenus par la Commission des Droits de l’Homme mais aussi de l’obligation de "remédier à ses carences", l’Assemblée Générale des Nations Unies avait décidé en mars 2006 de remplacer la Commission des Droits de l’Homme par un Conseil des Droits de l’Homme, en tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée Générale, chargé de "promouvoir le respect universel et la défense de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales, pour tous, sans aucune sorte de distinction et de façon juste et équitable".
Cette décision avait suscité de réels espoirs notamment auprès des peuples autochtones qui continuent de subir les violences, l’oppression, les discriminations, les spoliations, la paupérisation et toutes formes de colonisation.
Cet espoir fut conforté lorsque le nouveau Conseil des Droits de l’Homme a adopté le 29 juin 2006, la Déclaration sur les droits des peuples autochtones, fruit de plus de 20 ans d’efforts des représentants des peuples autochtones, des ONG et institutions des Droits Humains et de certains Etats. Cette déclaration fut ensuite transmise à l’Assemblée Générale des Nations Unies pour approbation finale.
Aux yeux des peuples autochtones et des défenseurs des droits humains, cela ne devait être qu’une formalité dans la mesure où le Conseil des Droits de l’Homme avait justement été créé dans le but de "renforcer le dispositif des Nations Unies pour les droits de l’homme, en vue d’assurer l’exercice effectif et universel de tous les droits de l’homme, civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement".
Même si elle n’a pas de caractère contraignant, la Déclaration sur les droits des peuples autochtones allait enfin donner un instrument normatif de défense des droits fondamentaux des peuples autochtones et de combler une lacune importante du système onusien de protection des Droits Humains. Les peuples autochtones rêvaient déjà d’un recul des injustices et de la reconnaissance de leurs droits sur leurs terres et leurs ressources naturelles et le droit de protéger et promouvoir leurs savoirs et leur culture.
Malheureusement, le 28 novembre 2006, la troisième Commission de l’Assemblée Générale des Nations Unies, par 82 voix contre 67, a décidé de ne pas présenter la Déclaration sur les droits des peuples autochtones devant l’Assemblée Générale des Nations Unies. L’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis mais aussi les gouvernements des Etats africains ont voté contre l’adoption immédiate de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones.
Cela est très décevant, consternant même, de la part de certains Etats qui se prétendent démocratiques, et en particulier de la part des Etats africains, parmi lesquels les Etats d’Afrique du Nord qui montrent une fois de plus leur mépris pour les droits humains et les principes démocratiques.
A quelques jours de la célébration de la Journée mondiale des Droits de l’Homme, la non adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones est une insulte à la Charte des Droits de l’Homme et un cinglant désaveu au Conseil des Droits de l’Homme. Cette décision inique semble également destinée à décourager les efforts fournis jusque-là en faveur des droits minimaux des plus vulnérables parmi les vulnérables.
Dans ces circonstances, le Congrès Mondial Amazigh, Organisation de défense des droits du peuple Amazigh, exprime sa reconnaissance aux Etats et aux ONG qui se sont mobilisés en faveur de l’adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones. Il appelle tous les représentants des peuples autochtones ainsi que toutes les parties qui les soutiennent à unir leurs voix pour exiger l’adoption définitive de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones par les Nations Unies, telle que votée par le Conseil des Droits de l’Homme en juin 2006. Les peuples autochtones ne doivent pas rester les éternels oubliés de l’Histoire.
Paris, le 2 décembre 2006
Le Bureau du CMA