Décès tragique de Othmane Bali

agerzam

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Edition du 19 juin 2005 > Dernière



Décès tragique de Othmane Bali
Les eaux en furie ont emporté l’artiste
La nouvelle fait mal. Comme celle de la mort. Mort d’un artiste. Othmane Bali est décédé hier. « Il a été emporté par les eaux », nous annonce une voix au téléphone. Voix hésitante tant est grande la douleur.


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L’artiste a été retrouvé en dehors de Djanet, au cœur du Tassili n’Ajjer, à 2000 km d’Alger. Il est resté discret jusqu’au bout. Les eaux en furie, qui ont redonné vie aux rivières asséchées après des pluies torrentielles, ont emporté le véhicule de Othmane. Le réveil de l’oued Tinjatat, qui traverse Djanet, a été fatal pour un artiste qui a toujours chanté les beautés dures de la région. Région qui, selon l’APS, n’a pas vu de telles pluies depuis 41 ans. Et Othmane Bali est mort à 52 ans. Les crues ont « entraîné » poteaux, véhicules... Othmane Bali est parti sans avoir achevé son œuvre. œuvre immense comme son désert natal et sa culture targuie. Etudiant en médecine, il achète un luth. Cet instrument sera son compagnon de route. Il fait des recherches. Et trouve des trésors. Et il écrit des textes en tamacheq et en arabe. Et chante. D’une voix chaude. Forte et présente. Il met en place un ensemble. A sa tête, sa mère, Khadidjata. Elle est avec lui partout où il passe. Tout comme Thameur Zohra, Benomar Mokhtar, Malika Fatima, Elies Mohamed, Zehouani Yamina, Bouazza Mokhtar et Khabou Ismaïl qui assurent les chœurs et les percussions. La musique est une affaire de famille chez les M’barek, nom d’état civil de Othmane Bali. « Je jouais du luth, mais comme je ne maîtrisais pas cet instrument, j’ai dû compter sur ce qu’on appelle l’oreille musicale », confie-t-il un jour. Au cours de ses voyages, l’artiste a rencontré l’Américano-Indien Sherokee, Steve Shehan, compositeur à l’imagination fertile, qui cherchera son inspiration dans les moiteurs des continents. Rencontre bénéfique puisque trois albums seront produits. Albums aux tonalités roots : assouf (nostalgie), assarouf (pardon) et assikel (voyage). L’enregistrement se fait dans une cuisine aménagée. Il n’aime pas trop les studios et leur univers. Il aime bien puiser dans la gamme « pentatonique » reconnaissable dans les pays du Sahel et du Maghreb. S’il adore l’« impro », Othmane Bali se forme en musique, lit des partitions et en écrit. Il dépasse les « logiques » mathématiques de la musique et en rajoute des couches. Il joue du « contemporain touareg », comme il aime à le désigner. Au point qu’il devient une curiosité pour les musicologues, dont ceux qui ont « étudié » le travail de Stevie Wonder et de Santana. Othmane Bali a même introduit, à la manière des Calypso antillais, des bidons d’huile et des jerricans d’essence. Du son, quoi ! Il est méfiant à l’égard de la télévision. « Je suis contre les clips. Je ne pourrai être d’accord que si le scénario est adapté à la chanson interprétée », nous a-t-il dit lors d’une rencontre à Djanet. Il nous a également confié toute sa peine de se sentir « oublié ». « On a toujours voulu nous folkloriser. On ressemble à la peinture rupestre et à l’acacia. Je suis marginalisé. Je pense que les médias aussi m’ont ignoré. Il n’est pas facile de réussir dans ce pays. C’est parfois l’enfer », a-t-il dit. Message hier de Khalida Toumi, ministre de la Culture : « Othmane Bali symbolisait pour beaucoup de jeunes la réussite par le travail, l’effort, l’attachement au patrimoine... » Dernier spectacle de l’artiste : mai 2005 à la salle Ibn Zeydoun, à Alger. Une invitation du Festival culturel européen ...
 
Décés tragique aussi , du cénéastre marocain amazigh "ait zawit"
je ne crois pas , du moins je n'ai pas vu que vous lui avait rendu hommage;
IL est décédé , il y a quelques semaines à l'hopital Avicene à RABAT, à la suite d'une opération banale de la vésicule biliaire
 
DÉCÈS DU ROMANCIER-POÈTE ALI MAKOUR
lundi 18 mars 2002



Source : Le Matin 17/03/2002

Le romancier, dramaturge et poète d'expression berbère Ali Makour a été arraché à la vie mardi dernier suite à un malaise pulmonaire. Né handicapé physique en 1953 à Aït Aïssa Mimoun, dda Ali, autodidacte, a durant toute sa vie investi et occupé la scène culturelle non seulement en exprimant ses joies, ses peines et surtout sa colère à travers la poésie, mais aussi en laissant dernière lui plusieurs oeuvres inédites.

Son dernier recueil intitulé Ul yerghan, sorti il y a à peine vingt jours, est en somme un résumé d'une carrière comme si son auteur se savait guetté par la mort. Primé plusieurs fois, le défunt a rejoint le Ciel le jour même où il avait prévu une vente-dédicace de sa dernière uvre et à deux jours seulement de la célébration de la Journée mondiale du handicapé. A ses funérailles, l'auteur de Tilali et Amnagru a été accompagné à sa dernière demeure par une foule impressionnante.

Le monde associatif et la communauté universitaire ont été fortement représentés aux côtés de responsables politiques venus rendre un dernier hommage à celui qui a su rentabiliser son existence et ce, malgré son handicap. La disparition de dda Ali est intervenue au moment où celui-ci préparait une nouvelle pièce théâtrale portant sur les événements du Printemps noir. A ce titre, l'association culturelle Azar, dont il était membre fondateur en 1989, compte lui rendre un grand hommage en lui dédiant sa dernière oeuvre théâtrale, L'Arène des assassins et ce, en signe de reconnaissance à toute la grandeur qui a toujours caractérisé la vie du dramaturge-romancier et poète.
 
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