G
Guest
Guest
Le breton peut-il encore être sauvé ? Au terme de deux années d'enquête, l'Observatoire de la langue bretonne lance un cri d'alarme pour qu'une stratégie efficace soit menée afin de sauver in extremis la dernière langue celtique encore parlée sur le continent européen.
Dans un rapport de 250 pages, intitulé "un avenir pour la langue bretonne ?" et faisant la synthèse (chiffres et enquêtes à l'appui), l'Observatoire, seule structure qui recueille en Bretagne l'ensemble des données brutes, dresse un bilan pessimiste de la situation.
Sur les quelque 4 millions d'habitants des cinq départements de la Bretagne historique (Finistère, Morbihan, Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor et Loire-Atlantique), le nombre des brittophones (qui parlent peu ou prou ou comprennent le breton) n'est plus que de 300.000, contre 1.2 million en 1928 et 604.000 encore en 1983.
L'avenir est d'autant plus sombre que, pour la plus grande majorité (plus de 80%), les brittophones sont des personnes âgées de plus de 60 ans, vouées à disparaître, emportant avec eux le trésor de la langue.
"Nous menons une véritable course contre la montre. Aujourd'hui, on est à la croisée des chemins", souligne Olier Ar Mogn, qui a dirigé le rapport de l'Observatoire. "Si on en reste là, nous ne parviendrons pas à sauver cette langue", souligne-t-il, ajoutant: "nous avons besoin de plus de moyens. Ce rapport est très important pour l'avenir de la région, il pousse un cri d'alarme, il interpelle les Bretons en général. C'est un pessimisme actif qui incite à l'action".
Pointés par le rapport, les points noirs sont nombreux: la baisse de locuteurs et l'absence d'un statut officiel pour le breton, contrairement à d'autres langues dans le monde celtique, la France ayant signé mais pas ratifié la charte des langues régionales ou minoritaires.
La transmission de la langue en milieu familial, primordiale, est en chute libre et l'enseignement du breton, dans les écoles Diwan par exemple, connaît un déficit chronique de moyens.
Des points positifs existent, souligne Olier Ar Mogn. Selon un sondage récent, 82% des personnes interrogées se reconnaissent dans la phrase "le breton est notre langue régionale".
En outre, la langue est mieux prise en compte dans les associations, elle connaît aussi une émergence dans le secteur économique (chéquiers en breton, signalétique routière et formulaires administratifs bilingues, mariages en breton...). Enfin, un effort est consenti dans les médias, au travers de radios bretonnantes, d'articles et chroniques en breton dans la grande presse régionale (Ouest France, le Télégramme) et surtout avec la récente création (1er septembre 2000) de TV Breizh, basée à Lorient (Morbihan).
A partir de cet état des lieux, "il faut à présent définir une stratégie globale", insiste Olier Ar Mogn. Pour lui, "l'objectif qui doit être atteint à moyen terme, si l'on souhaite que perdure le breton, est de 100 à 150.000 locuteurs alphabétisés (sachant lire et écrire la langue) en 2015.
Pour y parvenir, plusieurs priorités existent dont l'une, primordiale, reste la ratification par la France de la charte des langues régionales. Avec un statut juridique, note Olier Ar Mogn, "tout sera facilité" et, comme dans les autres régions d'Europe, "il incombera aux pouvoirs publics de se saisir de la question linguistique en impulsant des politiques volontaristes basées sur des objectifs chiffrés".
l'Observatoire de la langue bretonne
http://www.ofis-bzh.org/
Dans un rapport de 250 pages, intitulé "un avenir pour la langue bretonne ?" et faisant la synthèse (chiffres et enquêtes à l'appui), l'Observatoire, seule structure qui recueille en Bretagne l'ensemble des données brutes, dresse un bilan pessimiste de la situation.
Sur les quelque 4 millions d'habitants des cinq départements de la Bretagne historique (Finistère, Morbihan, Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor et Loire-Atlantique), le nombre des brittophones (qui parlent peu ou prou ou comprennent le breton) n'est plus que de 300.000, contre 1.2 million en 1928 et 604.000 encore en 1983.
L'avenir est d'autant plus sombre que, pour la plus grande majorité (plus de 80%), les brittophones sont des personnes âgées de plus de 60 ans, vouées à disparaître, emportant avec eux le trésor de la langue.
"Nous menons une véritable course contre la montre. Aujourd'hui, on est à la croisée des chemins", souligne Olier Ar Mogn, qui a dirigé le rapport de l'Observatoire. "Si on en reste là, nous ne parviendrons pas à sauver cette langue", souligne-t-il, ajoutant: "nous avons besoin de plus de moyens. Ce rapport est très important pour l'avenir de la région, il pousse un cri d'alarme, il interpelle les Bretons en général. C'est un pessimisme actif qui incite à l'action".
Pointés par le rapport, les points noirs sont nombreux: la baisse de locuteurs et l'absence d'un statut officiel pour le breton, contrairement à d'autres langues dans le monde celtique, la France ayant signé mais pas ratifié la charte des langues régionales ou minoritaires.
La transmission de la langue en milieu familial, primordiale, est en chute libre et l'enseignement du breton, dans les écoles Diwan par exemple, connaît un déficit chronique de moyens.
Des points positifs existent, souligne Olier Ar Mogn. Selon un sondage récent, 82% des personnes interrogées se reconnaissent dans la phrase "le breton est notre langue régionale".
En outre, la langue est mieux prise en compte dans les associations, elle connaît aussi une émergence dans le secteur économique (chéquiers en breton, signalétique routière et formulaires administratifs bilingues, mariages en breton...). Enfin, un effort est consenti dans les médias, au travers de radios bretonnantes, d'articles et chroniques en breton dans la grande presse régionale (Ouest France, le Télégramme) et surtout avec la récente création (1er septembre 2000) de TV Breizh, basée à Lorient (Morbihan).
A partir de cet état des lieux, "il faut à présent définir une stratégie globale", insiste Olier Ar Mogn. Pour lui, "l'objectif qui doit être atteint à moyen terme, si l'on souhaite que perdure le breton, est de 100 à 150.000 locuteurs alphabétisés (sachant lire et écrire la langue) en 2015.
Pour y parvenir, plusieurs priorités existent dont l'une, primordiale, reste la ratification par la France de la charte des langues régionales. Avec un statut juridique, note Olier Ar Mogn, "tout sera facilité" et, comme dans les autres régions d'Europe, "il incombera aux pouvoirs publics de se saisir de la question linguistique en impulsant des politiques volontaristes basées sur des objectifs chiffrés".
l'Observatoire de la langue bretonne
http://www.ofis-bzh.org/