Considérations sur la langue berbère

bulughin

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Slam n Ṛebbi fell-awen ,


L’auteur : Lechani Mohand Saïd est originaire d ‘Irjen en Kabylie occidentale. Décédé en 1985 à l’age de 93 ans, il fut l’élève de Boulifa à l’ Ecole normale de Bouzariεa- Alger – ( promotion de 1912) avec qui il s’est lié d’amitié. Défenseur de la langue Amaziγ, il obtient , lors d’un séjours au Maroc (vers 1919),où il suit l ’enseignement d’ Emile Laoust , le certificat du berbère marocain . Il est également titulaire ,en 1948, du Diplôme de la langue berbère de la Faculté d ’Alger.
Homme pieux , militant de gauche (membre de la SFIO), rejoint le GPRA ( Gouvernement provisoire de la République Algérienne) en 1956 suite à un appel du FLN. At yerḥem Ṛebbi.

( Synthèse d’après un article de Salem Chaker paru dans Hommes et Femmes de kabylie Tome1)


Considérations sur la langue berbère

Le vocabulaire kabyle est suffisamment riche pour permettre l'expression de la pensée et des sentiments avec nuance et précision. Il faut entendre les vieux montagnards de chez nous - ceux en particulier qui ne se sont jamais expatriés ou qui ne s'absentent que rarement du pays - pour se rendre compte de la richesse de notre langue, de son élégance remarquable, de la souplesse de sa syntaxe, de la variété de ses formes, de la sagesse et de la poésie de ses expressions. Mais seule une longue pratique et un usage constant permettent d'en saisir les finesses et le génie, d'en goûter l'esprit. Ceux qui n'ont pas suivi les réunions de djemaa, qui n'ont pas souvent assisté aux rencontres où se règlent les différends, aux conciliabules où se tranchent les affaires de famille, d'intérêt ou d'honneur, ne peuvent se faire une idée de la qualité des ressources verbales qu'elle met à la disposition des hommes qui participent aux discussions. Les séances de cette nature où s'affrontent des orateurs de classe, maîtres de leur langue et de leur pensée, constituent un véritable régal qui charme l'oreille et contente l'esprit. [...] Je suis Kabyle des Irjen. Je connais le dialecte zouaoua qui est ma langue maternelle que j'ai pratiquée et que je continue à pratiquer.

Pourtant le sens précis de bien des mots que j'emploie couramment et à bon escient m'échappe. Ce n'est qu'après un séjour prolongé au Maroc où j'ai eu l'occasion de me mettre en contact avec les Chleuhs et les Imaziγen que je suis arrivé à saisir convenablement le sens de beaucoup de vocables appartenant au vocabulaire de mon propre dialecte. C'est ainsi que j'ai pu noter un grand nombre de mots marocains qui m'ont permis de préciser mes connaissances en dialecte zouaoua. - Des exemples? Je peux en citer par dizaines. Le mot taγrut, par exemple, plur. tiγerdin est resté longtemps brumeux pour moi. Le sens de l'expression iγir deg γir (« bras dessus-bras dessous ») est demeuré aussi sans signification précise. Mais quand, au Maroc, j'ai appris qu'iγir signifie « épaule », l'expression iγir deg γir de chez nous et le mot taγrut ont vu leur sens se préciser. J'ai souvent entendu employer en Kabylie l'expression afqir n Sidna Σemmar, sans jamais saisir le sens de afqir. Or, au Maroc, ce mot signifie « vieillard » dans le Moyen-Atlas et « adepte » au Talifalet. Je comprends maintenant l'expression ci-dessus de chez nous (« adepte de la confrérie de Sidi Ammar »).

En zouaoua le tamis s'appelle aγerbal, mais il est une varité, de tamis fait de tiges d'alfa qui sert à tamiser fin la farine de blé et qu'on nomme tallumt. D'où peut bien venir ce mot? [...]. Mais quand on le retrouve au Maroc avec une très légère modification et un sens semblable ou légèrement différent : tallunt ou tallun qui signifient « crible » chez les Zemmour et «tambourin» ailleurs, on comprend alors le tallumt kabyle.

Il en est ainsi de bien d'autres mots. Le awtem, pl. iwetmen, diminutif tawtemt, pl. tiwetmin de chez nous (« testicule »), se retrouve au Maroc avec le sens de « mâle » (awtem), « femelle » (tawtemt). Certains berbérisants marocains l'emploient même en grammaire pour exprimer le masculin et le féminin. On comprend dès lors qu'awtem puisse chez nous signifier « testicule », cet attribut du mâle.

Snefḍas : en zouaoua : « plier, faire un pli ». En décomposant le mot, on s'aperçoit vite qu'il est à la forme à sifflante du verbe nnefḍas qui lui-même est une forme passive du verbe fdes dont le sens précis est oublié. On retrouve aux Aït Izdeg le même mot, avec une interversion de lettres, dfes, qui signifie « plier ». Voilà le mystère éclairci. Le mot ansi : « d'où? » ansi i d kkid? « D'où viens-tu? » apparaît avec un sens clair lorsqu'on sait qu'aux Aït Izdeg ansi signifie « endroit » - Ansi i d kkid = « De quel endroit viens-tu? ». Et il en est ainsi de tous les mots qui suivent, tous connus en Kabylie et dont le sens s'éclaire quand on les rapproche des mots berbères employés dans différents dialectes marocains. [Suit une liste d'une cinquantaine de mots kabyles obscurs rapprochés de termes marocains.]
 
Re : Considérations sur la langue berbère

Sslam n R'ebbi fell-ak a gma,

En ce qui concerne le rapprochement des mots kabyles entre dialectes, ceci serait l'une des meilleures façons pour essayer de retracer leur étymologie. D'ailleurs tous les dialectes amazighs le font. Aucun dialecte ne peut retracer les origines de ses mots sans recourir aux mots d'autres dialectes, même pas le tout riche et "tout puissant" touareg :)

Quelques exemples ?

Ar'abuz (le soufflet, kabyle) qui dérive du mot rbez' (pétrir, touareg).

Adgher (la sangsue, kabyle), qui dérive du mot "dgher" (se coller, touareg).

Aghyul (l'âne, tout l'amazigh du Nord), qui dériverait selon Chaker du verbe "ighwal" (être brun, touareg).

Adif (la moëlle, kabyle) serait apparenté au verbe "adef" (chaoui, entrer), car la moëlle se trouve à l'intérieur de l'os.

Amnay (cavalier, kabyle) dériverait du verbe "ani" (chaoui, touareg) qui signifie "monter un animal".

Aber'nus (burnous), pourrait provenir d'une forme ancienne du mot, "tabeghnust" (utilisé en chenoui pour un péplum, vêtement traditionnel dont on se couvre les épaules et la tête). Le mot est à rapprocher de "taseghnest" qui signifie "bouton" ou "agrafe pour habits". Peut-être que le verbe "ghnes" (non attesté) signifierait "enfiler, boutonner, tenir par un agrafe".

Dans un autre message, nous avons également dit :

Le mot chaoui "tamz'a" (araignée) dériverait du verbe "amez'" (utilisé en chleuh : tenir, prendre), car l'araignée "attrappe, prend ses victimes" (avec sa toile ou ses pattes).

Donc, presque n'importe quel dialecte pourrait aider un autre dialecte pour l'explication de l'origine de ses mots. C'est ce qui rend l'étymologie amazighe est accessible.

De plus, je tiens à vous informer que l'exploration de la richesse du vocabulaire amazigh est loin d'être terminée : je dirais même qu'elle n'a pas encore commencé. Il y a de vastes régions amazighophones tout près de chez-moi (Kabylie occidentale, montagnes du Dahra, de l'Atlas tellien, etc.) qui restent presque inexplorées lingustiquement. Rien n'a été écrit ni publié sur des parlers et des dialectes entiers. En tous cas, rien de récent et d'exhaustif.

Une recherche systématique doit être organisée dans toutes les régions amazighophones pour recueillir des données linguistiques exhaustives. Et d'ailleurs, l'on ne pourrait pas rendre la langue amazighe moderne, et la doter d'un dictionnaire digne de ce nom sans avoir exploré tous les dialectes et parlers de cette langue. De vrais lexicographes devraient connaître le moindre mot du moindre village de la moindre région amazighophone qui existe. On en est encore loin actuellement. De plus, un dictionnaire qui se veut exhaustif devrait mentionner tous les sens d'un mot. Certains mots de kabyle "occidental" pourrait avoir jusqu'à une trentaine de sens différents ou nuancés (comme les verbes "kkes" -enlever, ôter, priver, effacer, éradiquer, etc. ou "ddu" -accompagner, marcher, fonctionner, etc.). Ce serait sans doute la même chose dans tous les dialectes.

En l'absence d'une "exploration" scientifique exhaustive de la langue amazighe, on ne pourrait pas prétendre la moderniser de façon scientifique et naturelle. La néologie arabe moderne puise beaucoup du vocabulaire arabe ancien, d'ailleurs des mots comme "sayyara" (voiture) ne sont pas de vrais néologismes (le mot signifiait "caravane" à l'origine).

Même l'Amawal (Lexique de berbère Moderne) élaboré par M. Mammeri et quelques uns de ses étudiants contient des néologismes alors qu'en effet, des mots amazighs originaux existaient et il suffisait juste de les "réactiver". Par exemple, le mot "délai" n'avait pas besoin qu'on le réinvente puisqu'en kabyle, on dit toujours "tawada" : yefka-as tawada === Il lui a donné un délai.

La langue amazighe contient un nombre impressionnant de mots que l'on pourrait utiliser dans la vie moderne, seulement, ces mots sont en train de tomber de plus en plus dans la désuétude :

Takebbud't (tikebbud'in) : veste (région d'Azazga, Tizi-Ouzou, Rif, Aurès).
Akebbud' (ikebbud'en) : manteau (Djurdjura, Rif, Aurès)
Tamez'yant (timez'yanin) : pistolet (Djurdjura)
Az'ru (iz'ra), adghagh (idghaghen) : piles (Kabylie, Rif)
Abeckid' (ibeckid'en) : fusil (Kabylie)
Arelluc (irellucen) : verre (Djurdjura); jouet (Kabylie).
Tarelluct (tirellucin) : rose (fleur, Aurès); bulle (de savon, Kabylie)
Tacifuft (ticifufin) : ballon de bauderuche (Kabylie), etc.

Des centaines de mots, voire des milliers, d'origine amazighe ou amazighisés depuis fort longtemps, qui peuvent être utilisés encore aujourd'hui dans notre vie quotidienne.

Même les dialectes les plus "marginalisés" ou sous-estimés s'avèrent être extrêmement riches. L'on a toujours soupçonné que le chaoui des Aurès était un dialecte fortement "déterioré" par les emprunts à l'arabe. Cependant, les vrais montagnards chaouis parlent encore une langue amazighe extrêmement riche, d'une richesse lexicale et littéraire impressionnantes. Aux Aurès, Mr. Fakihani Tibermacine, et Mr. Mohamed Salah Ounissi, tous deux chercheurs, ont recueilli des milliers de mots et d'expressions amazighes de la région des Aurès, dont beaucoup sont inconnues dans les autres régions. M. Ounissi a déjà publié trois ouvrage à ce sujet chez les éditions ENAG, alors que M. Tibermacine va également publier un travail impressionnant dans lequel il a réuni pendant plus de 15 ans environ 12000 mots utilisés dans la région de Timsunin (Mchouneche), dans le nord de Biskra (sud-ouest des Aurès). Dans les régions les plus reculées des Aurès, l'on continue à parler une langue amazighe extrêmement riche, mais aussi, inconnue du grand public.

Il faut faire des études très approfondies dans le vocabulaires amazigh, recueillir des milliers de mots, de proverbes, d'expressions, de contes et de poèmes et étudier tous ces corpus pour en extraire toute la vraie richesse de notre vocabulaire. On pourrait même trouver des mots qui font partie de la richesse littéraire :

Agermam (igermamen) : méchant, cruel (kabyle, Iwad'iyen -Tizi-Ouzou).

Arqaq (irqaqen): humble, modeste (kabyle, Iwad'iyen - Tizi-Ouzou).

Awejnanah' (iwejnanah'en) : insolent, personne ne montre pas de respect et sans honte. (kabyle, Iwad'iyen, Tizi-Ouzou), etc.

Avant de terminer, j'aimerais dire quelque chose sur "ansi" (d'où) :

Je pensais que ce pronom provenait de l'ancien pronom "mani" :

Dans certaines régions de Kabylie on dit :

Ansi d-tekkid' ? --- D'où viens-tu ?
Seg wansi-k ? ---- D'où est-tu ?

Mais dans d'autres on dit :

Seg wanisi-k ? ---D'ou est-tu ?

Donc cet "ansi" viendrait de "anisi", et ce "anisi" viendrait de "mani-s" (d'où, dans d'autres dialectes comme le chaoui ou le rifain) :

Mani-s d-tusid' ? === D'où viens-tu ?

"Mani" est un ancien pronom amazigh (panamazigh) qui signifie "où" :

Mani tellid' ? === Où est-tu ? (chaoui, mozabite, etc.).

En kabyle, ce pronom aurait certainement perdu le "m" initial.

Même dans le pronom kabyle "anida" :

Peut-être qu'à l'origine (dans une forme plus ancienne de kabyle) on disait "Mani da ?".

Ce "Mani da" se serait évoluer jusuqu'à devenir "anida" puis "anda".

Mani tellid' ? >>> *Mani da tellid' ? >>> Anida tellid' ? >>>> Anda tellid' ?

Ar timlilit ma yexs Ugellid Ameqran

http://imedyazen1.tripod.com
 
Re : Considérations sur la langue berbère

Amastan13 said:
Avant de terminer, j'aimerais dire quelque chose sur "ansi" (d'où) :

Je pensais que ce pronom provenait de l'ancien pronom "mani" :

Dans certaines régions de Kabylie on dit :

Ansi d-tekkid' ? --- D'où viens-tu ?
Seg wansi-k ? ---- D'où est-tu ?

Mais dans d'autres on dit :

Seg wanisi-k ? ---D'ou est-tu ?

Donc cet "ansi" viendrait de "anisi", et ce "anisi" viendrait de "mani-s" (d'où, dans d'autres dialectes comme le chaoui ou le rifain) :

Mani-s d-tusid' ? === D'où viens-tu ?

"Mani" est un ancien pronom amazigh (panamazigh) qui signifie "où" :

Mani tellid' ? === Où est-tu ? (chaoui, mozabite, etc.).

En kabyle, ce pronom aurait certainement perdu le "m" initial.

Même dans le pronom kabyle "anida" :

Peut-être qu'à l'origine (dans une forme plus ancienne de kabyle) on disait "Mani da ?".

Ce "Mani da" se serait évoluer jusuqu'à devenir "anida" puis "anda".

Mani tellid' ? >>> *Mani da tellid' ? >>> Anida tellid' ? >>>> Anda tellid' ?

Ar timlilit ma yexs Ugellid Ameqran

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je souhaiterais juste apportais ma vision sur Ansi.
dans el dialecte que je parle (zenete du nord du moyen atlas).
nous faisons la distinction entre le "Où" inetrrogatif et le "où" simple.
l'un dérivant de l'autre par laddition du prefixe "m" qui signifie l'interrogation en tamazight (matta, mamka, mani, ma, ...)
Ani = ou
mani = ou ?
anis = d'ou
manis = d'ou ?

je pense que ansi est une déformation de anis.

manis t kkid = d'ou viens tu ?
kkigh anis khsigh = je viens d'ou je veux
mani tellid = ou es tu ?
lligh ani khsigh = je suis ou je veux
 
Re : Considérations sur la langue berbère

mohand1978 said:
je souhaiterais juste apportais ma vision sur Ansi.
dans el dialecte que je parle (zenete du nord du moyen atlas).
nous faisons la distinction entre le "Où" inetrrogatif et le "où" simple.
l'un dérivant de l'autre par laddition du prefixe "m" qui signifie l'interrogation en tamazight (matta, mamka, mani, ma, ...)
Ani = ou
mani = ou ?
anis = d'ou
manis = d'ou ?

je pense que ansi est une déformation de anis.

manis t kkid = d'ou viens tu ?
kkigh anis khsigh = je viens d'ou je veux
mani tellid = ou es tu ?
lligh ani khsigh = je suis ou je veux

Chez nous,

Mani trit: Où vas-tu? (futur)

Mani ss tsudit: Où tu vas? (présent)

Mani d tekit: Où as tu été? (passé)
 
Re : Considérations sur la langue berbère

Merci pour ces longs exposés Amastan :)

en Tachelhit : Tawada = marche ( de ddu : partir, marcher)

Pour la structure interrogative, mohand dit juste :

enck : quantité --> menck ? : combien ?
agud, asra : moment, époque --> managu, manasra ? : quand ?

donc :

mani ? : où ? de man-ani = manani et par révolution : mani

manik, mamenk : comment > façon = ??
 
Re : Considérations sur la langue berbère

agerzam said:
Merci pour ces longs exposés Amastan :)

en Tachelhit : Tawada = marche ( de ddu : partir, marcher)

Pour la structure interrogative, mohand dit juste :

enck : quantité --> menck ? : combien ?
agud, asra : moment, époque --> managu, manasra ? : quand ?

donc :

mani ? : où ? de man-ani = manani et par révolution : mani

manik, mamenk : comment > façon = ??


Azul fell-ak ay Agerzam,

En kabyle également "ddu" signifie "marcher".

Mais le verbe "ddu" en kabyle est également utilisé pour "accompagner" :

Ddu id-i gher tewwurt === Accompagne-moi jusqu'à la porte.

En chaoui, on utilise le mot :

"Tiddi" pour "marche". Le chaoui n'utilise par "ddu" pour "partir", mais il utilise le verbe "ugir" (probablement zénète) :

Ad ddugh gher Ldzayer === Je partirai à Alger (kabyle)
Ad ugiregh gher Ldzayer === Je partirai à Alger (chaoui)

En kabyle (chez les vieilles), on utiliser "anect ?" pour "combien?", ainsi qu'en chaoui :

Anect yeswa wagi ? === Combien coûte ceci ?
Anect yesâa deg leâmer'-nnes ? ==== Combien il est en son âge ? (= Quel âge a-t-il ?).

En mozabite, on dit : mennect :

Mennect yerjazen yellan dani ? === Combien d'hommes y a-t-il ici ?

En touareg, on dit : ma n éket :

Ma n éket iwetyan-nnek ? ==== Combien tes années ? (quel âge as-tu ?).

Synthèse et étymologie :

Le mot "anect" du kabyle et du chaoui est influencé par le zénète ([k] > [ch]).

Le "Ma n éket" touareg est composé de "ma" (que, quoi) et "éket" (combien). Eket dérive de la racine "KT" qui a donné le verbe "ket" (mesurer, en touareg). On pourrait penser qu'en ancien zénète, "éket" était prononcé "icet" ou "acet", donc :

Le kabyle et chaoui "anect" viendrait de "ma n acet", similaire à "ma n éket".

Dans ce cas, c'est le touareg qui a gardé une structure ancienne et bien conservée.

Anect <<< mennect <<< ma + n + act/acet <<< ma + n + aket/éket.

Le mot kabyle "amek" (comment) :

Ce mot viendrait également d'une ancienne forme non-attestée en kabyle : "mamek". Cette forme pourrait être décomposée ainsi :

Ma (quoi) + mmek (sens, signification, façon, en touareg).

Je ne sais pas pourquoi dans la forme chleuh, "mamenk", il y a un [n].

Ar timlilit

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