Re : COMMENTAIRES sur l'essai de JILLA
Voici le debut de ma saga...
L'aspect saccadé de l'histoire de l'Afrique du nord déconcerte ,aucun développement régulier ,semble t'il dans le fouillis des faits .
Les données géographiques peuvent en partie l'expliquer .
En tout les cas ! les frontieres actuelles n'existaient pas ,elles ne sont pas l'oeuvre des musulmans .
Sous leur époque , les facteurs economiques et religieux mélèrent leurs effets et expliquent les vicissitudes de l'empire ibéro-mauresque.
On observe dans ce Bled (contrée) qu'on appelle Maghreb une dualité géographique qui a joué un rôle prépondérant dans son histoire ancienne
Cette dualité est formée par la montagne et la steppe :
on trouve des berbères sédentaires dans la première et des arabes nomades(errants) dans la seconde ; a façonné sa trame .
Avec la présence de ces deux mondes opposés par leurs tendances :
le goût de la démocratie et de la petite république d'une part et celui de l'anarchie et la tradition tribale d'autre part .
Elle joue en permanence un rôle primordial dans la vie politique du Maghreb : association, conflit ou heurts des tribus rivales.
Leurs rivalités forment le socle de l'épanouissement ou le déclin du Maghreb musulman (Ancienne berbèrie) c'est à dire l'Ifriqiya (Tunisie) le Maghreb central (Algérie) et l'extreme-maghreb (le Maroc) dont le fond original (ou originel?) berbère, irréductible, s’y maintient vivace dans les montagnes.
Le Maghreb est la région la plus favorisée de l'Afrique du Nord, entre la Sahara, l'océan Atlantique, la méditerranée et les hauts plateaux steppiques.
Sa situation lui donne l'avantage d'une double façade maritime, par où pénètrent les influences étrangères (Espagnoles, Portugaises et plus tard Françaises) qui ont participé à son histoire saccadée de guerre sainte.
Le courant réformateur islamique venant d'Orient (Arabie) s'imposa de force dans le Maghreb-extrème pour s'accentuer dans l'Andalousie conquise par les Maghrébins musulmans.
La montagne garde ses libertés anté- islamiques.
Cette irruption de la vie nomade dans l’Afrique « utile » devait avoir des conséquences incalculables. Modifiant durablement les genres de vie, elle prépare et annonce l’arabisation.
La conquête arabe, on le sait, ne fut pas une tentative de colonisation, c’est-à-dire une entreprise de peuplement. Elle se présente comme une suite d’opérations exclusivement militaires, dans lesquelles le goût du lucre se mêlait facilement à l’esprit missionnaire. Contrairement à une image très répandue dans les manuels scolaires, cette conquête ne fut pas le résultat d’une chevauchée héroïque, balayant toute opposition d’un simple revers de sabre.
Le Prophète meurt en 632 ; dix ans plus tard les armées du Calife occupaient l’Égypte et la Cyrénaïque .
En 643, elles pénètrent en Tripolitaine, ayant Amrû ben al-Aç à leur tête.
Sous les ordres d’Ibn Sâ’d, gouverneur d’Égypte, un raid est dirigé sur les confins de l’Ifriqîya(tunisie) (déformation arabe du nom de l’ancienne Africa), alors en proie à des convulsions entre Byzantins et Berbères révoltés et entre Byzantins eux-mêmes.
Cette opération révéla à la fois la richesse du pays et ses faiblesses.
Elle alluma d’ardentes convoitises.
L’historien En-Noweiri décrit avec quelle facilité fut levée une petite armée, composée de contingents fournis par la plupart des tribus arabes, qui partit de Médine en octobre 647.
Cette troupe ne devait pas dépasser 5 000 hommes, mais en Égypte, Ibn Sâ’d, qui en prit le commandement, lui adjoignit un corps levé sur place qui porta à 20 000 le nombre de combattants musulmans.
La conquête véritable ne fut entreprise que sous le calife Moawia, qui confia le commandement d’une nouvelle armée à Moawia ibn Hodeidj en 666.
Trois ans plus tard semble-t-il , Oqba ben Nafaê fonde la place de Kairouan, première ville musulmane au Maghreb.
Les grandes deux chaînes montagneuses (l'Atlas tellien et l'Atlas Saharien) favorisent de grandes plaines fertiles au Nord et limitent entre elles les hautes terres steppiques faisant barrière au désert aride au Sud
Ces montagnes disposées en amphithéâtre engendrent des cours d'eau ou oueds (rivières) plus ou moins longs.
Ces derniers !
Avec leurs nombreuses ruptures de pente ont un régime irrégulier durant l'année.
- Basses eaux en fin d'été et des crues brutales d'automne et au printemps quand se combinent fortes pluies et fonte des neiges montagneuses qui coiffent les hauts sommets des Atlas pendant l'hiver.
L'oued qui traverse la steppe des Chorafas, prend naissance dans ces montagnes pour finir dans l'océan à l'extrême sud-Ouest du Maghreb
On trouve quatre zones de végétation.
- Les fortes précipitations permettent la forêt verte.
Dans la zone des 300mm qui recouvre la totalité de l'Afrique du Nord, elle est typiquement méditerranéenne : arbustes et arbres toujours verts, l’olivier, le grenadier, la vigne, les chênes, le pin et le genévrierDans la zone inférieure à 300mm dominent la steppe d'alfa et de chih (plantes rustiques des hauts plateaux).
Et enfin !
Au dessous des 100mm, c’est le désert aride ou début du grand Sahara.
Les berbères occupent les montagnes et les plaines d'alentour en les cultivant et en élevant des bovins rustiques dans des huttes en chaumes.
Tandis que les arabes nomades, plus nombreux, errent au gré des pâturages pour leur cheptel fait de troupeaux de moutons et chèvres et quelques dromadaires, sur l'immense étendue de la steppe.